L’ERP est le cœur des opérations d’une entreprise, centralisant des données stratégiques sur la gestion des finances, des clients, des fournisseurs et des stocks. Pourtant, un accès mal sécurisé à cet outil peut ouvrir la porte à des cyberattaques dévastatrices. Une mauvaise gestion des permissions, des mots de passe faibles ou l’absence d’authentification renforcée sont autant de failles que les hackers exploitent pour compromettre le système et voler des données sensibles.

Face à la montée des menaces, sécuriser les accès ERP est une priorité absolue. Une gestion rigoureuse des droits des utilisateurs, une authentification robuste et une surveillance proactive permettent de réduire considérablement les risques et de garantir la protection des informations critiques de l’entreprise.

Pourquoi la gestion des accès est cruciale pour la sécurité de l’ERP ?

L’ERP est le centre névralgique de l’entreprise, regroupant des données stratégiques sur la gestion financière, les clients, les fournisseurs et les processus internes. Si les accès à cet outil ne sont pas strictement contrôlés, les risques de compromission augmentent considérablement. Une simple faille dans la gestion des permissions peut ouvrir la porte à des cybercriminels ou entraîner des erreurs humaines aux conséquences parfois désastreuses.

Les risques liés à une mauvaise gestion des permissions

Laisser des accès trop larges aux utilisateurs représente une menace majeure. Si chaque employé peut consulter ou modifier des informations sensibles sans restriction, les risques d’erreurs ou de malveillance interne augmentent. Un utilisateur disposant de droits administrateurs qu’il n’a pas réellement besoin d’utiliser pourrait, par inadvertance, supprimer des données essentielles ou altérer des paramètres critiques de l’ERP.

L’un des problèmes fréquents réside dans la gestion des anciens comptes utilisateurs. Lorsqu’un collaborateur quitte l’entreprise, son accès à l’ERP doit être immédiatement révoqué. Or, dans de nombreuses PME, ces comptes restent actifs par négligence, offrant ainsi une opportunité aux attaquants qui pourraient exploiter ces identifiants pour s’introduire dans le système.

Un autre risque vient des mots de passe faibles ou réutilisés. Si un utilisateur utilise le même mot de passe pour plusieurs services, une fuite de données sur un site tiers peut exposer les accès à l’ERP. Sans politique stricte de gestion des mots de passe et d’authentification renforcée, une attaque par force brute ou via des identifiants volés devient bien plus simple à exécuter.

Authentification : Quelles sont les meilleures méthodes pour sécuriser son ERP ?

L’authentification multi-facteurs (MFA) : un impératif

L’authentification multi-facteurs (MFA) est aujourd’hui l’une des mesures de cybersécurité les plus efficaces pour protéger l’accès aux ERP. Contrairement à une authentification classique basée uniquement sur un mot de passe, la MFA exige une seconde validation, rendant une tentative d’intrusion bien plus difficile pour un attaquant.

Ce deuxième facteur peut prendre différentes formes : un code temporaire envoyé par SMS ou via une application d’authentification, une clé physique de sécurité, ou encore une reconnaissance biométrique. Même si un pirate parvient à récupérer un mot de passe, il lui sera quasiment impossible de se connecter sans ce second élément de vérification.

Les entreprises qui ne mettent pas en place la MFA s’exposent à des risques accrus, notamment en cas de vol d’identifiants. Avec la recrudescence des attaques par credential stuffing et phishing, un simple mot de passe ne suffit plus à garantir la sécurité d’un ERP. Activer cette protection est une étape incontournable pour réduire les intrusions et protéger l’accès aux données critiques.

Gestion des mots de passe et erreurs à éviter

Bien que la MFA renforce considérablement la sécurité, une bonne gestion des mots de passe reste essentielle. Trop souvent, les entreprises adoptent des pratiques à risque qui compromettent la protection de leur ERP. L’une des erreurs les plus fréquentes est l’utilisation de mots de passe trop simples ou réutilisés. Les combinaisons classiques comme « 123456 », « admin » ou « nomdelentreprise » sont encore bien trop courantes et constituent des cibles faciles pour les cybercriminels. Il est impératif d’imposer des mots de passe robustes, comprenant une combinaison de lettres, de chiffres et de caractères spéciaux, et de s’assurer qu’ils ne soient pas utilisés sur d’autres plateformes.

L’absence d’un gestionnaire de mots de passe sécurisé est un autre problème courant. Trop d’entreprises permettent encore à leurs employés de stocker leurs identifiants dans des fichiers non sécurisés ou de les noter sur papier. L’utilisation d’un gestionnaire dédié permet de centraliser et chiffrer ces informations, garantissant un accès sécurisé aux mots de passe tout en limitant les risques d’oubli ou de compromission.

Enfin, il est crucial de forcer le renouvellement régulier des mots de passe et de surveiller les connexions suspectes. Une politique obligeant les utilisateurs à modifier leurs identifiants tous les trois à six mois réduit les risques de vol d’accès. De plus, un système de surveillance permettant d’alerter en cas de tentative de connexion inhabituelle ou provenant d’un appareil inconnu permet d’anticiper rapidement une éventuelle attaque.

Sécuriser l’accès à un ERP passe donc par la mise en place d’une authentification robuste et une gestion rigoureuse des mots de passe. Dans la prochaine section, nous verrons comment optimiser la gestion des permissions pour limiter les risques liés aux accès excessifs et garantir un contrôle strict des utilisateurs.

Gestion des permissions : Comment limiter les accès aux seules personnes autorisées ?

Principe du moindre privilège : pourquoi et comment l’appliquer

Le principe du moindre privilège est une règle fondamentale en cybersécurité qui consiste à attribuer à chaque utilisateur uniquement les droits dont il a besoin pour effectuer ses tâches, et rien de plus. Appliqué à un ERP, ce principe permet de réduire considérablement les risques de compromission des données et de limiter l’impact d’une erreur humaine ou d’une cyberattaque.

En pratique, cela signifie que les collaborateurs doivent avoir des accès strictement définis en fonction de leur rôle. Un employé du service comptabilité ne devrait pas pouvoir modifier des informations dans le module de gestion des stocks, et un commercial ne devrait pas avoir accès aux configurations système de l’ERP. En restreignant les permissions, on empêche la propagation d’une attaque et on minimise les erreurs qui pourraient perturber l’activité de l’entreprise.

Pour appliquer efficacement ce principe, il est important d’auditer régulièrement les droits d’accès des utilisateurs et de s’assurer qu’ils sont toujours adaptés à leurs responsabilités. Lorsqu’un employé change de poste ou quitte l’entreprise, ses accès doivent être immédiatement révisés ou supprimés afin d’éviter toute faille de sécurité.

Différents niveaux de permissions selon les utilisateurs

Dans un ERP, tous les utilisateurs n’ont pas besoin du même niveau d’accès. Il est donc essentiel de définir des rôles et des groupes d’utilisateurs en fonction de leurs besoins métier.

On peut distinguer plusieurs catégories d’accès :

  • Les administrateurs ERP, qui ont un accès total au système, mais dont le nombre doit être strictement limité. Ces profils doivent être réservés aux responsables informatiques ou aux dirigeants ayant un rôle actif dans la gestion du système.
  • Les utilisateurs avancés, qui ont des permissions spécifiques leur permettant de modifier des données ou de paramétrer certains aspects du logiciel, mais sans accès aux fonctions critiques de sécurité ou de configuration.
  • Les utilisateurs standards, qui ont uniquement accès aux fonctionnalités nécessaires à leur travail, comme la consultation de données ou la saisie d’informations, sans pouvoir modifier des paramètres sensibles.

L’idéal est d’adopter une gestion granulaire des permissions, où chaque action dans l’ERP est contrôlée et attribuée selon des règles précises. Cela permet d’éviter qu’un utilisateur lambda ne puisse, par erreur ou par malveillance, modifier des paramètres cruciaux du système.

Enfin, il est recommandé d’utiliser des outils de suivi et de journalisation des accès pour détecter toute anomalie. Un journal des connexions et des modifications effectuées dans l’ERP permet d’identifier rapidement une activité suspecte et de réagir avant qu’un incident majeur ne survienne.

En appliquant une gestion rigoureuse des permissions, les entreprises réduisent drastiquement leur exposition aux risques et garantissent une meilleure protection des données stratégiques contenues dans leur ERP. Dans la prochaine section, nous verrons quelles bonnes pratiques adopter pour surveiller efficacement les connexions et prévenir toute tentative d’accès frauduleux.

Sécuriser ses accès ERP avec les bonnes pratiques et outils adaptés

Audit et contrôle régulier des accès

La sécurité des accès à un ERP ne repose pas uniquement sur des configurations initiales. Une protection efficace passe par une surveillance continue et des audits réguliers des droits et permissions accordés aux utilisateurs.

Un audit de sécurité des accès doit être effectué périodiquement pour identifier d’éventuelles failles, telles que des comptes inactifs toujours actifs, des permissions trop larges ou des tentatives de connexion suspectes. Ce processus permet d’évaluer si les règles d’accès sont respectées et si des ajustements sont nécessaires. Lorsqu’un employé change de poste ou quitte l’entreprise, ses accès doivent être immédiatement révoqués ou ajustés pour éviter qu’un compte obsolète ne devienne une porte d’entrée pour une attaque.

Le suivi des connexions est également essentiel. Mettre en place un journal d’activités permet de repérer rapidement toute connexion inhabituelle, comme une tentative d’accès depuis un pays étranger ou à des horaires inhabituels. Un système d’alertes peut être configuré pour prévenir l’administrateur en cas d’anomalies, réduisant ainsi le temps de réaction en cas de menace.

L’utilisation d’un système de gestion des identités et des accès (IAM – Identity and Access Management) peut également renforcer la gouvernance des accès en centralisant leur gestion et en assurant une traçabilité complète des actions des utilisateurs.

Mise en avant d’une démarche avancée pour sécuriser son ERP

Il est nécessaire d’intègrer plusieurs fonctionnalités avancées pour assurer une gestion sécurisée des accès et protéger les données stratégiques des entreprises. L’authentification multi-facteurs (MFA) est directement intégrée à l’ERP, garantit une protection accrue contre les tentatives d’usurpation d’identité. Cette fonctionnalité ajoute une couche de sécurité essentielle, en empêchant toute connexion non autorisée même en cas de vol de mot de passe.

Le système de gestion des permissions del’ ERP permet une administration granulaire des droits d’accès. Chaque utilisateur peut se voir attribuer des rôles précis, limitant son accès uniquement aux fonctionnalités nécessaires à son activité. Cette approche basée sur le principe du moindre privilège réduit considérablement les risques d’erreur humaine et d’exploitation malveillante des comptes utilisateurs.Pour garantir une surveillance continue, l’ERP peut proposer un journal des connexions et des modifications, permettant de retracer chaque action effectuée sur le système. Les administrateurs peuvent ainsi identifier rapidement toute anomalie et prendre des mesures correctives avant qu’une faille ne soit exploitée.

Enfin, des mises à jour régulières assurent que le système reste protégé contre les nouvelles menaces.  En adoptant une stratégie proactive et en s’appuyant sur des solutions ERP industrielles, les entreprises peuvent sécuriser efficacement leurs accès et protéger durablement leurs données contre les cybermenaces. La cybersécurité n’est pas un effort ponctuel, mais un processus continu qui doit être intégré à la gestion quotidienne de l’entreprise. Un ERP mal sécurisé peut devenir une porte d’entrée pour les cybercriminels, mettant en péril l’ensemble des données et des processus de l’entreprise. Une gestion rigoureuse des accès, combinée à des pratiques de cybersécurité éprouvées, est essentielle pour protéger cet outil central.

Par Emmanuel ESTEVES chez Eureka Solutions