La filiale française du principal opérateur allemand, Deutsche Telekom, paraît intégrer toutes les fonctions des habituels hébergeurs, intégrateurs, opérateurs et SSSI qui travaillent autour du cloud.
La firme qui renait de ses cendres en France après des licenciements massifs en 2013, a changé son discours et se focalise sur le cloud. Elle propose non seulement l’hébergement mais surtout une panoplie de services rarement rassemblés dans un même catalogue (infogérance, intégration, les logiciel clés en main après étude, le « Build and run »). Si l’on oubliait qu’elle fournit aussi des connexions à la fibre, les réseaux et les serveurs, on finirait par croire que l’activité de T-Systems se résume à celle d’une simple société de services.
Un partenariat lourd avec SAP
T-systems vend, comme sa maison mère, outre-Rhin, des services originaux atour de l’ERP SAP comme le paiement à l’usage et même à la transaction effectuée selon le mode « SAPS ». La firme met en avant aussi son offre de la dernière version d’Hana, la base de données In Memory qui sous-tend l’ERP. Interrogé sur l’intérêt de cette version hébergée vis-à-vis d’une version classique, Cyril Scordel, le Directeur du développement de T-Systems (photo ci dessous) précisait : « On s’épargne les aléas d’une mise en oeuvre compliquée, la société cliente n’a pas à investir ni en matériel ni en licence et peut mieux contrôler ses coûts d’exploitation. Autre élément décisif mais c’est souvent le cas de l’offre cloud en général, on dispose d’un service qui peut grandir en fonction des besoins. Le tout est proposé avec des garanties de temps de réponse et performances. »
La gestion des postes clients
Au delà de l’ERP « à la demande » , T-Systems met en avant son offre Dynamic Workplace qui permet le déploiement d’une infrastructure de postes de travail standardisée dans le cloud, en mode connecté ou autonome. La firme allemande aurait déjà plus de 1,6 millions de postes en infogérance. En janvier 2013, la firme avait à ce propos annoncé la signature d’un contrat avec EADS portant sur l’exploitation et la maintenance de 150.000 postes de travail pour la branche Airbus, notamment à Toulouse, et les filiales Eurocopter et Cassidia.
L’argument d’un hébergement souverain
Selon la firme, les employés accèdent à tous leurs logiciels sur leurs postes de travail virtuel de n’importe où, n’importe quand, et surtout depuis n’importe quel appareil. Une infrastructure de bureau qui serait associée à une facture de 30 à 40% moins élèvée que des solutions VDI comparables. L’offre repose sur les logiciels de Citrix qui permet de virtualiser tous les programmes quelquesoit le terminal et son système d’exploitation. Pour exemple, si de nombreux employés travaillent « en mobilité », le forfait « Mobile Working » comprenant la gestion des appareils mobiles, est recommandé. Le package « Collaborative Working » permet quant à lui la collaboration inter-sites, avec des programmes tels que Microsoft Lync ou SharePoint et la messagerie Exchange.
L’argument de la sécurité vis à vis des offres américaines
Selon les désirs de la DSI, d’autres messageries comme Gmail sont prévues. L’évolution récente des offres Microsoft permet de tirer profit du stockage de 10 Go proposé par poste. Interrogé sur l’intérêt de la solutions T-Systems vis-à-vis d’Office 365, Cyril Scordel mettait l’accent sur la sécurité promise par un hébergement européen « souverain » : « Les données seront stockées en Allemagne où la législation sur la confidentialité est la plus sévère d’Europe. Pas question de Patriot Act chez nous. »
Interrogé sur d’éventuels partenariats avec d’autres hébergeurs, dans le cas d’entreprises qui disposeraient d’accords avec Amazon web service ou bien d’autres, Cyril Scorel répondait : »On propose en effet avec notre service Cloud Broker, une solution grâce à laquelle toutes les solutions Cloud de l’entreprise pourront être gérées de manière centralisée via un portail qu’elles soient publiques ou privées ». L’important pour un certain nombre d’entreprises est de supprimer le » shadows IT » et de récupérer les machines virtuelles non déclarées par les services métiers. Outre la perte de gouvernance, elles sont souvent des risques pour toute l’entreprise, en terme de sécurité.
Un portail commun pour différents clouds
Le service informatique pourra donc coordonner les différents Clouds – qu’ils soient publics, privés ou hybrides. On pourra selon T-Systems ( ci-dessus le siège social de la firme à Francfort) suivre la consommation des ressources informatiques par les différents départements de l’entreprise, et en maîtriser les coûts. En outre, Cloud Broker devrait permettre de basculer rapidement entre des offres et des fournisseurs différents. Via un workflow de validation des commandes permettant de répondre aux demandes des utilisateurs, il serait plus simple de sélectionner la solution Cloud adaptée à chaque besoin, en fonction de critères prédéterminés au sein d’un catalogue de service (prix, puissance, public/privé, fournisseur…). La firme qui cite souvent Daimler Benz comme grand client en France mais reste assez discrète sur les autres, pour des raisons de sécurité. Le groupe Yves Rocher, le fabricant de cartes à puces Gemalto et le Crédit logement font partie des entreprises qui sont cependant régulièrement citées.