L’adoption en mode production de la technologie des conteneurs serait encore relativement lente. Mais après l’avoir essayé, les entreprises sont enclines à l’adopter de manière assez rapide.

C’est ce qui ressort de deux enquêtes que viennent de publier la Fondation Cloud Foundry[1] et la société Datadog, spécialisée dans le monitoring des applications cloud hybrides. Malgré l’engouement durable suscité par les perspectives offertes par les conteneurs, une entreprise sur quatre seulement utilise cette technologie en production, une hausse faible de 3% par rapport à 2016, selon l’étude de la Fondation Cloud Foundry.

« Le rapport de 2016 sur les conteneurs avait mis en évidence l’engouement suscité par les conteneurs et par leurs perspectives même si cet enthousiasme était tempéré par les difficultés de déploiement, de gestion et de coordination des conteneurs à grande échelle, commentait Abby Kearns, Directeur général de Cloud Foundry Foundation en marge de cette enquête. Un an plus tard, notre étude de suivi a constaté le même intérêt croissant mais l’adoption effective des conteneurs marque toujours un retard. L’adoption lente des conteneurs en production montre qu’il existe de réelles difficultés de gestion des conteneurs, qui subsistent à grande échelle ».

En 2016, il existait peu de solutions d’entreprises pour la gestion des conteneurs Docker. Il n’existait visiblement pas de solutions d’entreprises satisfaisantes autres qu’un service de conteneurs géré par le fournisseur ou une plate-forme en tant que service (PaaS).

En 2017, 53 % des sociétés utilisant des conteneurs en confiaient la gestion à un service de gestion de conteneurs, comme AWS EC2 ou Google Compute Engine (GCE) ou à la plate-forme en tant que service d’un fournisseur comme IBM Bluemix ou Microsoft Azure.

Seules 15 % d’entre elles employaient des outils d’orchestration de conteneurs autogérés. Au sein de la communauté technologique, l’adoption de Kubernetes progresserait et remplacerait à la fois Mesos et Docker Swarm au sein des outils d’orchestration de conteneurs autogérés.

Zoom sur Docker

Selon l’enquête réalisée par la société Datadog, Les deux tiers des entreprises qui essaient la technologie de conteneurisation de Docker l’adoptent dans le mois suivant et en multiplie l’usage par cinq dans les neuf mois. Des statistiques qui démontrent que la conteneurisation répond à un besoin informatique des entreprises.

La recherche menée par Datadog porte sur un échantillon de 10 000 entreprises et 185 millions de conteneurs utilisés et supervisés par l’entreprise (ce qui réduit un peu sa portée générale). Selon cette enquête, l’adoption des conteneurs Docker est passé de 13 % des clients de Datadog à près de 19 %. Une progression significative mais sur une proportion encore modeste.  C’est près de 40% de croissance du marché sur 12 mois.

Docker fonctionne maintenant sur 15% des hôtes que nous surveillons contre 3% il y a deux ans. Le plus souvent, les grandes entreprises ont tendance à être plus lentes à bouger. Mais dans le cas de Docker, nous avons vu de plus grandes entreprises en tête dans l’adoption de cette technologie mais désormais les entreprises de toutes tailles s’y mettent.

Comme Docker devient de plus en plus partie intégrante des environnements de production, les organisations recherchent des outils pour les aider à gérer et orchestrer efficacement leurs conteneurs. En mars 2017, environ 40% des clients de Datadog exécutant Docker exploitaient également Kubernetes, Mesos, Amazon ECS, Google Container Engine ou un autre orchestrateur. D’autres organisations peuvent utiliser les capacités d’orchestration intégrées de Docker, mais cette fonctionnalité n’a pas généré de métriques identifiables de manière unique qui nous permettraient de mesurer de manière fiable son utilisation au moment de ce rapport.

Une entreprise qui adopte Docker gère en moyenne sept conteneurs simultanément sur chaque hôte, contre cinq conteneurs il y a neuf mois. Cette conclusion semble indiquer que Docker est en fait couramment utilisé comme un moyen léger de partager des ressources de calcul ; il n’est pas uniquement valorisé pour fournir un environnement d’exécution connu et versionné. Un quart des entreprises gèrent en moyenne plus de 14 conteneurs simultanément.

On le sait, les conteneurs sont plus flexibles et volatiles que les machines virtuelles. Dans les entreprises qui adoptent Docker, les conteneurs ont une durée de vie moyenne de 2,5 jours, tandis que dans toutes les entreprises, les machines virtuelles traditionnelles et basées sur le cloud ont une durée de vie moyenne de 23 jours.
L’orchestration des conteneurs semble avoir un effet important sur la durée de vie des conteneurs, car le démarrage et l’arrêt automatiques des conteneurs entraînent un taux de désabonnement plus élevé. Dans les organisations exécutant Docker avec un orchestrateur, la durée de vie typique d’un conteneur est légèrement inférieure.
La courte durée de vie des conteneurs et leur densité accrue ont des implications importantes pour la surveillance des infrastructures. Ils représentent une augmentation de l’ordre de grandeur du nombre des objets qui doivent être surveillées individuellement. Les solutions de surveillance centrées sur l’hôte, plutôt que centrées sur le rôle, deviennent rapidement inutilisables. Datadog considère que Docker continue de faire évoluer les pratiques de surveillance que le cloud a commencé a initié il y a plusieurs années.

 


Les technologies les plus utilisées dans l’univers Docker

– NGINX : Docker est utilisé pour contenir beaucoup de serveurs http. NGINX est largement utilisé dans ce cadre-là ;
– Redis : Cette technologie de stockage souvent utilisée comme une base de données en mémoire, une file d’attente de messages ou un cache ;
– Elasticsearch : La recherche en texte intégral continue de gagner en popularité ;
– Registry : 18% des entreprises exploitant Docker utilisent Registry, une application pour stocker et distribuer d’autres images Docker ;
– MySQL et Postgres : L’utilisation de Docker pour exécuter des bases de données relationnelles open source MySQL et Postgres est très commun ;
– etcd : Cette technologie à valeurs-clés distribué est utilisé pour fournir une configuration cohérente sur un cluster Docker ;
– Fluentd: Cette « couche logging unifiée » open source est conçue pour découpler les sources de données des banques de données présentes sur les systèmes de back-end ;
– MongoDB : la base de données NoSQL est largement utilisé ;
– RabbitMQ : Le courtier de messages open source trouve beaucoup d’utilité dans les environnements Docker.


 

[1] La fondation Cloud Foundry est un organisme indépendant à but non lucratif qui a été créé pour soutenir l’adoption, la promotion et le développement de la plateforme industrielle standard Cloud Foundry pour les applications cloud. Cloud Foundry permet de créer, tester, déployer et mettre à niveau des applications avec plus de facilité et de rapidité. Cloud Foundry, qui est hébergée par la Fondation Linux, est un projet sous licence Apache 2.0 disponible sur Github : https://github.com/cloudfoundry.