Le nouveau HPC de Tesla figure, selon l’entreprise, dans le Top 5 des superordinateurs les plus puissants de la planète. Objectif, former son IA Autopilot à une conduite en totale autonomie.

On le sait, l’Intelligence Artificielle et les réseaux de Deep Learning qui la concrétise nécessitent des quantités de données et de puissances informatiques pharaoniques. La conduite automobile par des IA entièrement autonomes est sans doute l’un des challenges actuels les plus ambitieux et les plus complexes en passe de se concrétiser.

Les phases d’apprentissage sont les plus exigeantes en puissance informatique. Depuis quelques années, Tesla élabore un supercalculateur dont la puissance de calcul lui permettrait d’entraîner des IA de conduite automobile en toute autonomie. Lors d’une récente conférence aux USA, Tesla a dévoilé les spécifications de son troisième HPC spécifiquement construit pour entraîner son IA Autopilot.

Tesla dispose déjà de deux HPC (Cluster 1 et 2). Un troisième vient d’être inauguré. Composé de 720 nœuds disposant chacun de 8 GPU A100 de NVidia (pour un total de 5760 GPU), il serait crédité d’une puissance théorique de 1,8 Exaflops (en FP16) et se placerait en 5ème position des HPC les plus puissants de la planète selon Tesla (rappelons que le TOP 500 mesure la puissance en calculs en virgule flottante sur 32 bits FP32 et non sur 16 bits FP16, ce qui rend la comparaison difficile sans plus d’informations de la part de Tesla). Ce nouveau HPC est doté notamment d’un stockage primaire NVME de 10 Po (avec une bande passante de 1,6 To/sec), les nœuds étant interconnectés par un réseau d’une capacité de 640 To/sec.

« Nous avons un vaste réseau de neurones et un jeu de données de 1 Po qui nécessitent une quantité phénoménale de calculs. Je voulais ici vous donner un aperçu de ce supercalculateur de folie que nous avons construit et que nous utilisons actuellement. Pour nous, la vision par ordinateur est le pain et le beurre de ce que nous faisons et de ce qui permet à Autopilot d’exister. Et pour que ça marche vraiment bien, nous devons maîtriser les données de la flotte, former des réseaux neuronaux massifs et expérimenter beaucoup.  Nous avons donc beaucoup investi dans cet ordinateur… C’est un énorme superordinateur. En fait, je pense qu’en termes de Flops, il se situe à peu près dans le top 5 des superordinateurs les plus puissants au monde » explique Andrej Karpathy, le patron de l’IA chez Tesla.

En revanche, Andrej Karpathy est resté très mystérieux sur le supercalculateur qui succèdera à ce nouveau HPC, ne dévoilant que son nom : Dojo.

Le système Autopilot est au cœur d’une polémique aux USA où les autorités américaines mènent des enquêtes sur son rôle dans le cas d’accidents mortels survenus en Avril dernier au Texas et en Californie. Par ailleurs, le département californien des transports américain cherche à déterminer si par ses déclarations et sa publicité autour d’Autopilot, Tesla ne trompe pas les clients et ne viole pas la réglementation de l’état.
Par ailleurs, la Police américaine a procédé à plusieurs interpellations pour des pratiques interdites comme ce californien surpris à « conduire » sa Tesla Model 3 depuis le siège arrière ou encore cet autre conducteur dans le Wisconsin totalement endormi derrière le volant de sa Tesla en mode Autopilot.

Rappelons que Tesla indique clairement dans sa documentation que l’IA Autopilot n’est pas actuellement en capacité de conduire un véhicule de manière autonome et doit être perçu comme une aide à la conduite. Cette intelligence embarquée permet de changer de voies automatiquement sur les autoroutes, de prendre automatiquement la sortie et de s’arrêter aux feux rouges (et redémarrer au feu vert). Mais le conducteur doit rester en alerte et toujours prêt à intervenir. Une fonctionnalité en bêta permet même au véhicule de quitter sa place de parking pour vous rejoindre automatiquement devant l’entrée du magasin.