Dans le HPC, le match entre les Etats-Unis et la Chine s’est désormais installé (Top500 des supercalculateurs Etats-Unis-Chine : match nul), laissant les autres nations loin derrière.
La 49e édition de la liste Top500 a été publiée lors de la séance d’ouverture de la conférence ISC High Performance qui se déroule cette semaine à Francfort montre une fois de plus que les positions en matière de supercalculateurs évoluent très rapidement à la fois selon les pays et les fournisseurs. Rappelons que cette liste regroupe les superordinateurs les plus puissants du monde basé sur l’indice de référence de Linpack (ce programme écrit en Fortran est le même depuis la première édition en 1993) et est diffusé deux fois par an.
Ce classement intervient alors que les Etats-Unis viennent de lancer une offensive importante dans le le domaine de l’HPC (HPC : Les Etats-Unis se relance dans la course à l’Exascale). Six sociétés américaines se partageront $258 millions pour le projet de computer Exascale destiné à assurer la domination des Etats Unis dans les supercomputers (High Performance Computers) de nouvelle génération.
La Chine prend les deux premières places avec de véritables « monstres » de calcul qui représentent à eux seuls, 17 % de la puissance de calcul du Top500. Dans ce classement, le Sunway TaihuLight, un système développé en Chine par le Centre national de recherche en ingénierie et technologie informatique parallèle (NRCPC) et installé au Centre national de calcul de Wuxi, maintient sa première place. Avec une performance Linpack de 93 petaflops, TaihuLight est de loin le plus puissant système de la planète.
Tianhe-2, (Milky Way-2), un système développé par l’Université nationale de la technologie de défense de la Chine (NUDT) et déployé au National Supercomputer Center à Guangzho, en Chine, occupe le numéro deux avec une marque Linpack de 33,9 petaflops. Tianhe-2 était le système numéro un dans la liste Top500 pendant trois années consécutives, jusqu’à ce que TaihuLight l’éclipsât en juin 2016.
A la troisième place, c’est un système Cray XC50 dopé installé au Centre national suisse de calcul (CSCS) qui s’est imposé. La mise à niveau a été réalisée avec des processeurs GPU NVIDIA Tesla P100 supplémentaires, ce qui a permis de doubler la performance de Linpack du système crédité de 9,8 petaflops en novembre 2016.
C’est la seconde fois depuis que ce classement existe que les Etats-Unis n’ont pas de systèmes dans les trois premières places de ce classement. Toutefois, Ils détiennent 5 supercalculateurs dans le Top10. Pour la deuxième fois consécutive, les Etats-Unis et la Chine font jeu égal avec le tiers de la puissance cumulée du Top500 et des systèmes installés dans le monde (169 pour les Etats-Unis 160 pour la Chine). C’est là une formidable montée en puissance de la Chine en quelques années seulement. Il y a dix ans, la Chine avait seulement 5 supercalculateurs dans le Top500 qui représentant 2 % de la puissance cumulée. En 2007, la deuxième puissance dans le HPC était le Japon avec 17 % des systèmes installés et 23 % de la puissance cumulée. En 2011, son porte drapeau, le système K de Fujistu à base de processeurs Sparc était l’ordinateur le plus puissante de la Planète avec 10 Pflops..
Après États-Unis et la Chine, les pays les mieux représentés sur la liste sont le Japon, avec 33 supercalculateurs, en Allemagne, avec 28, la France, avec 17 et le Royaume-Uni, avec 17 systèmes.
Les performances globales sur le TOP500 se sont élevées à 749 petaflops, soit un bond de 32 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation, cependant, est bien inférieure au taux de croissance historique de la liste d’environ 185 % par an. Le ralentissement de la croissance de la puissance du Top100 a débuté à partir de 2013.
Intel continue d’être le fournisseur ultradominant de processeurs TOP500. Les processeurs Xeon ou Xeon Phi motorisent 464 des 500 systèmes. Les processeurs IBM Power sont intégrés dans 21 systèmes, tandis que les processeurs AMD Opteron sont présents dans 6 systèmes seulement. La domination d’Intel semble être désormais installé et on ne voit pas bien qui pourrait le menacer. Malgré les améliorations régulières sur ses systèmes Power, IBM est désormais très loin derrière. Et le transfert de l’activité des systèmes x86 à Lenovo qui fait de ce dernier le fournisseur numéro 2 du Top500 semble marquer un retrait durable d’IBM. D’ailleurs, Big Blue ne communique plus beaucoup sur le sujet.
Hewlett Packard Enterprise (HPE) revendique le nombre de systèmes TOP500 les plus importants, avec 144. Il s’agit notamment de 25 systèmes installés à l’origine par SGI, HPE acheté en 2016. Lenovo est le deuxième fournisseur le plus populaire, avec 88 systèmes et Cray Est en troisième position, avec 57. Mais en puissance cumulée, c’est Cray qui est numéro Un.
Au total, 91 systèmes de la liste utilisent maintenant la technologie d’accélérateur / coprocesseur, en légère hausse par rapport à 86 en novembre 2016. Les choix les plus populaires sont les GPU NVIDIA, présents dans 74 systèmes et les coprocesseurs Xeon Phi, utilisés dans 17 systèmes. (Trois d’entre eux utilisent une combinaison de GPU NVIDIA et de coprocesseurs Xeon Phi).
Pour les systèmes d’interconnexions, Ethernet et InfiniBand continuent d’être les technologies les plus répandues. Ethernet est présent dans 207 systèmes et InfiniBand dans 178.
Les 17 supercalculateurs du Top500