Depuis plusieurs années, notamment sur ses infrastructures de Lacq, Total planche sur des solutions écologiques pour capter le CO2 dans l’air et le réinjecter dans le sol ou l’exploiter d’une manière utile et propre.
Ces recherches mènent désormais le groupe multi-énergies à s’intéresser au potentiel de l’informatique quantique pour trouver de nouvelles pistes quant au captage, stockage et utilisation du CO2.
La division R&D du groupe, qui comporte 4300 collaborateurs et bénéficie d’un budget annuel de près d’un milliard de dollars, vient de signer un partenariat, s’étendant sur plusieurs années, avec la start-up britannique CQC (Cambridge Quantum Computing) pour imaginer de nouveaux algorithmes quantiques à même de simuler l’ensemble des mécanismes physiques et chimiques imaginables autour des matériaux nanoporeux. Appelés « adsorbants », ces matériaux présentent un potentiel prometteur pour la captation des particules de CO2 dans l’air afin de le purifier et de résoudre l’une des clés du réchauffement climatique (le CO2 étant l’un des responsables des effets de serre).
Les simulations autour des mécanismes physiques et chimiques des adsorbants sont particulièrement complexes. Trouver les meilleures combinaisons et sélectionner les composants optimaux exigent des calculs exponentiels qui varient en fonction de la taille, de la forme, de la constitution chimique de ces matériaux nanoporeux. Même si Total dispose de l’un des supercalculateurs privés les plus puissants au monde, ces simulations restent relativement hors de portée des machines actuelles. L’informatique quantique est pressentie comme le meilleur moyen de réaliser de tels calculs. En attendant que des machines quantiques assez puissantes soient accessibles, il va d’abord falloir imaginer les algorithmes quantiques spécifiques permettant de concrétiser ces simulations sur ces futures machines. Une science qui n’en est qu’à ses débuts.