La crise sanitaire a fait émerger de nouveaux enjeux organisationnels et technologiques, déclenchant un véritable séisme au sein des départements informatiques. Avec la généralisation du télétravail, les employés sont devenus plus techno-dépendants que jamais. Résultat : les équipes IT ont dû évoluer vers une approche Agile pour assurer une expérience numérique à la hauteur des attentes. Voici 4 grandes tendances IT à appréhender pour bien négocier cette nouvelle réalité professionnelle.

L’onde de choc Covid-19 a déferlé sur les entreprises, forçant les dirigeants à basculer leurs équipes en télétravail dans l’urgence et à mettre en œuvre rapidement de nouvelles stratégies autour de l’environnement de travail numérique. Si ces changements ont posé d’innombrables défis – obstacles financiers, manque de maturité technologique, sécurité, … tout dans ce tableau n’a pas été si sombre. Le secteur de l’informatique a connu aussi une remarquable période d’évolution. De l’accélération de la transformation numérique – 83% des CEO dans le monde prévoyant d’augmenter leurs investissements au cours des trois prochaines années selon Forbes – à l’essor de stratégies IT centrées sur les employés, la crise sanitaire a ouvert la voie à une nouvelle ère informatique.

1- L’expérience numérique des collaborateurs (DEX) : le futur KPI des services informatiques

Depuis le début de la crise et la généralisation du télétravail, l’expérience numérique des collaborateurs est devenue l’une des grandes priorités des départements IT. Aujourd’hui, l’« expérience », n’englobe plus seulement la culture d’entreprise, les trajets ou le confort, mais aussi l’espace de travail numérique. Au cours des deux prochaines années, la mesure de cette expérience deviendra un enjeu central. Les équipes IT devront collecter et analyser en temps réel les données de toutes les technologies avec lesquelles les employés interagissent directement – appareils, applications, virtualisation ou encore réseaux – et mesurer et suivre en parallèle le ressenti des collaborateurs. Ces deux paramètres constitueront des indicateurs clé de la qualité de services fournie par la DSI à l’ensemble de l’organisation.

2- Virtualisation : l’ascension du Desktop-as-a-Service

Alors que les infrastructures de postes de travail virtuels (VDI), de virtualisation d’applications (SBC) et de Desktop-as-a-Service (DaaS) ont tous connu une forte progression cette année, le DaaS tire clairement son épingle du jeu avec un taux de croissance de 95 %. Pourquoi ? Parce qu’il transpose l’expérience desktop dans le cloud public. Alors que de nombreuses entreprises se projetaient déjà dans une optique cloud-first avant la crise, le DaaS représentait pour elles l’option la plus évolutive et flexible pour assurer la transition vers le travail en distanciel. En outre, cette solution favorise la proximité avec les applications cloud utilisées par les télétravailleurs. À l’heure où les entreprises poursuivent leur dynamique d’investissement dans la Digital Workplace, l’engouement pour le DaaS devrait encore s’accélérer.

3- La personnalisation au cœur des enjeux informatiques

Comme les collaborateurs travaillent seuls en distanciel en utilisant des technologies de plus en plus complexes, la personnalisation sera l’une des grandes priorités de l’IT dans les mois et les années à venir.  De plus en plus de départements informatiques opteront pour la création de persona afin de segmenter avec précision leur base d’utilisateurs. Ces profils types permettent aux équipes IT de répondre aux attentes sur la base de critères spécifiques : poste, besoins technologiques et autres attributs plus granulaires comme l’usage de certaines applications ou encore les aptitudes techniques. Hormis les avantages pour les collaborateurs en matière d’expérience, la personnalisation grâce à une meilleure compréhension des besoins réels en matière de consommation informatique permettra également une réduction significative des coûts.

4- S’adapter aux nouveaux modes de travail hybrides

Alors que la vaccination s’accélère et que la sortie de crise semble se profiler à l’horizon, l’avenir du télétravail continue d’interroger. Les entreprises vont-elles continuer à fonctionner avec des employés en distanciel ? Ces derniers retrouveront-ils le chemin du bureau rapidement ? Probablement ni l’un ni l’autre. Nous nous dirigeons plus vraisemblablement vers une expérience hybride. Selon IDC, d’ici 2023, 75% des entreprises du Forbes Global 2000 s’engageront sur la voie de la parité technique d’équipes hybridisées par choix plutôt que par contrainte, leur permettant ainsi de collaborer à distance et en temps réel. Dans une optique de réduction des coûts, certains abandonneront les grands QG d’entreprise au profit d’espaces de travail collaboratifs, plus petits et temporaires, où les employés se retrouveront pour travailler sur des projets spécifiques. Pour les départements informatiques, cette transition sera à de nombreux égards tout aussi complexe à gérer que celle de mars 2020.

À l’avenir, les collaborateurs auront donc plus de poids dans les décisions qui affectent leurs espaces de travail et les technologies intrinsèques. Quant aux équipes IT, elles se rapprocheront des utilisateurs pour créer en tandem des environnements de travail productifs, qu’ils soient distanciels ou en présentiel. Une collaboration riche qui permettra d’instaurer les nouvelles conditions du travail de demain et fera de l’informatique un vecteur de la reprise économique.
___________________

Par Thibault Rivier, Directeur Général France Nexthink