Le gouvernement annonce un plan de soutien conjoncturel pour les entreprises technologiques, centré sur l’emploi et les startups de la French Tech.

Dès la mi-mai, les quatre grandes associations françaises autour de l’informatique et du numérique (Cigref, Syntec Numérique, Syntec Conseil et Tech In France) s’étaient mobilisées, parlant exceptionnellement d’une même voix, pour définir un pacte numérique de sortie de crise soumis au gouvernement français.

Elles auront l’impression de n’avoir été que très partiellement entendues.

Bruno Le Maire et Cédric O ont dévoilé aujourd’hui un plan de soutien conjoncturel pour les entreprises technologiques de la French Tech.

« Les entreprises technologiques sont au cœur de la reconstruction économique de notre pays. Les soutenir est un impératif car elles sont essentielles à l’innovation et à notre souveraineté technologique » convient Bruno Lemaire. « La crise du Covid-19 a montré l’importance croissante de l’économie numérique dans nos sociétés. Nous devons protéger nos start-ups et les aider à se développer face à la concurrence américaine et chinoise. C’est toute l’ambition que nous portons avec ce plan de soutien. »

Reconnaissant le poids économique croissant des entreprises technologiques, notamment en termes d’emploi, le gouvernement a cependant choisi de focaliser ses efforts sur les startups de la French Tech.  « Grâce aux femmes et aux hommes de la French Tech, la France dispose désormais de l’un des écosystèmes d’innovation les plus dynamiques du monde. Cependant, les start-ups sont aussi fortement affectées par la crise… explique Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique. C’est dans cette perspective que le Gouvernement a dès mars mobilisé des mesures exceptionnelles de soutien aux entreprises, en particulier un plan d’urgence spécifiquement destiné aux start-ups. Il est à présent impératif de renforcer et d’élargir ce soutien conjoncturel. »

Articulé autour de 5 volets, ce plan prévoit des mesures conjoncturelles de soutien public sous forme d’investissements, de prêts et d’aides afin que les entrepreneurs puissent continuer à se lancer, croître et innover.

  1. Soutien aux entreprises développant des technologies d’avenir souveraines par le lancement d’un fonds « French Tech Souveraineté » disposant dès à présent d’une première poche de 150 M€ afin de soutenir ces acteurs clés de notre autonomie technologique. En fonction des besoins, la taille de ce fonds pourra être augmentée en 2021 pour atteindre plus de 500 M€.
  2. Soutien au financement des entreprises technologiques pour passer la crise et continuer à innover, pour environ 500 M€ répartis en un soutien à la trésorerie (avec 80 M€ supplémentaires pour le fonds French Tech Bridge de soutien aux startups entre deux levées de fonds et le lancement d’une offre de prêts, d’un total de 100 M€ pour les entreprises conjoncturellement en difficulté et ne pouvant accéder au prêt garanti par l’Etat), un accompagnement aux startups lauréates du concours i-Nov (pour 120 M€), et un renforcement des à l’innovation.
  3. Soutien à l’émergence d’un nouveau vivier de start-ups, en particulier fortement technologiques, pour près de 200 M€
  4. Soutien à la demande s’appuyant sur un inventaire des verrous pour accélérer la numérisation de la société et un large appel à contribution auprès du grand public et des entreprises.
  5. Soutien au recrutement par des actions d’information, une plateforme de contenus en ligne présentant les métiers de la tech, et une campagne de communication sur les opportunités d’emploi dans la French Tech. Par ailleurs, la moitié du French Tech Community Fund 2020 (1 M€), financera des initiatives locales sur le thème des carrières et des opportunités dans la French Tech.

Contrairement aux demandes des signataires du « Pacte pour le Numérique », le gouvernement semble globalement considérer que le numérique n’est pas le secteur le plus impacté ni le plus en péril après ces mois de confinement et que finalement ce sont les TPE et startups du secteur qui, du fait d’une trésorerie fragile, ont aujourd’hui besoin d’aide en priorité. Sans pour autant négliger l’importance de voir se poursuivre la transformation numérique de toutes les entreprises (notamment non technologiques) et le potentiel rôle des entreprises du numérique et des startups de la French Tech sur l’emploi alors que la barre des six millions de chômeurs a été franchie.