Plus de la moitié du trafic Internet a été généré par des entités non-humaines, dont près de 60 % issu d’activités malveillantes. C’est ce que révèle une étude du cabinet Incapsula.
L’internet est en train de se transformer radicalement avec un trafic qui va croître exponentiellement sous la poussée de deux phénomènes. Les activités malveillantes dont l’objectif est clairement affiché : l’appât du gain. L’internet des objets dont le Gartner vient d’indiquer qu’il serait peuplé de 26 milliards d’unités d’ici à 2020, sans intégrer les PC, tablettes et autres smartphones. Cela correspond à une multiplication d’un facteur 30 par rapport à 2009.
En mars dernier, Incapsula a publié une étude mentionnant pour la première fois que plus de 50 % du trafic était généré par des systèmes non humains. Le cabinet publie un nouveau rapport selon lequel, sur l’année 2013, ce type de trafic a augmenté de 21 % par rapport à 2012. Pour le cabinet, 2 explications sont possibles ;
– L’émergence de nouveaux services en ligne introduise de nouveaux types de botnets. Par exemple, de nouveaux services d’optimisation pour les moteurs de recherche (SEO) qui scrute de 30 à 50 (voire plus) les visites de sites ;
– l’augmentation d’activité sur les bots existants ;
Incapsula évalue à un tiers la proportion de botnets[1] à caractère malveillant et note une baisse significative des botnets à orientation de spamming. Parmi les explications, la campagne antispam lancée par Google, incluant les mises à jour récentes Penguin 2.0 et 2.1.
L’étude classe l’origine du trafic non humain en quatre grandes catégories (voir infographie ci-dessous) :
– Les scrapers ;
– Les hacking tools ;
– les spammeurs ;
– et les impersonators.
Ces derniers visent tous les internautes avec comme objectif la collecte de données marketing et des attaques de déni de service au niveau application. Le trafic généré par cette dernière catégorie de bots a augmenté de 8 % en un an.
L’internet des objets explose
L’Internet des objets est un autre phénomène qui va modifier profondément la nature de l’Internet dans les années à venir. Le nombre d’objets connectés va être multiplié par 30 entre 2009 et 2020. Le Gartner évalue à 1 900 milliards de dollars la valeur économique représentée par toutes les applications liées à l’IdO, incluant le matériel, le logiciel embarqué, les solutions de connectivité et toutes les fonctions additionnelles.
« La croissance de l’IdO dépasse largement celles des autres matériels connectés, précise Peter Middletown, directeur de recherche au Gartner. En 2020, ce dernier incluant smartphones, tablettes et PC devrait représenter 7,3 milliards d’équipements. Les entreprises utiliseront largement l’IdO avec des applications dans le médical, l’automatisation des usines et la robotique, l’agriculture, les transports, les utilities ». Les bâtiments intelligents bénéficieront largement de ces technologies.
En 2020, les composants – des processeurs coûtant moins de 1 dollar – qui permettront cette connectivité à l’Internet seront tels que celle-ci sera une fonction intégrante des objets. Ainsi, quasiment tous les produits pourront être reliés à la Toile et intégreront ainsi des fonctions de supervision, de contrôle et de mesure. Il en résultera une amélioration de la sécurité et de la sûreté qui aura un impact important sur l’activité des compagnies d’assurance. L’IoD favorisera aussi l’émergence de nouveaux modèles économiques comme le paiement à l’usage dans l’automobile par exemple. L’IdO incluera de nombreux équipements et services médicaux qui, combiné avec l’avancée de la médecine fera faire des progrès considérables au secteur de la santé. La banque va innover dans les technologies mobiles et le micro-paiement. Bref, presque tous les secteurs économiques vont être impactés en profondeur avec de nouvelles applications dont on ne soupçonne pas encore l’existence aujourd’hui.
[1] Un botnet (de l’anglais, contraction de « robot » et « réseau ») est un réseau de bots informatiques, des programmes connectés à Internet qui communiquent avec d’autres programmes similaires pour l’exécution de certaines tâches. Historiquement, botnet désignait des réseaux de robots IRC. Le sens de botnet s’est étendu aux réseaux de machines zombies, utilisés pour des usages malveillants, comme l’envoi de spam et virus informatiques, ou les attaques informatiques par déni de service (DDoS) (source : Wikipedia)