Il y avait le CES et le Mobile World Congress qui rythmaient l’actualité technologique, le premier en janvier à Las Vegas et le second à Barcelone. Il y a maintenant Vivatech à Paris.

L’historique du Consumer Electronic Show est déjà très ancien puisque la première édition s’est tenue à New York en 1967. Organisée par l’Electronic Industries Association (devenue aujourd’hui la Consumer Electronic Association), le CES présentait principalement des téléviseurs, des magnétophones et des radios portatives. Au fil des ans, il s’est transformé en salon de la technologie numérique et est devenu le passage obligé des startups.

Le Mobile World Congress également organisé par une association professionnelle, la GSMA, qui en a fait le plus grand salon mondial de l’industrie de la téléphonie mobile. Créé en 1987, il se déroulait à Cannes avant d’être transférée à Barcelone en 2006.

VivaTech est une conférence technologique non identifiée puisqu’il n’a pas été pensé par une association professionnelle, mais par le publicitaire Maurice Levy. Réunissant les « Game Changers » (on ne dit plus dirupters), son objet ratisse large autour des technologies numériques et touchent les milieux économiques, des fondateurs startups aux CEO de grandes entreprises, politiques, avec la venue de dirigeants du monde entier, des influenceurs, des universitaires, des vedettes difficilement classables comme Garry Kasparov ou Usain Bolt, des représentants de pays, de régions, de villes, d’Universités ou de Grandes Écoles, de médias…

Cet événement est une incontestable réussite. La troisième édition avait réuni plus de 100 000 visiteurs et de quelque 9000 startups. Et les solutions et produits que l’on peut y découvrir sont difficilement classables et touchent à de très nombreux domaines avec le dénominateur commun d’utiliser les technologies numériques.

Bref c’est désormais l’endroit où il faut être, que l’on soit invité ou non par Emmanuel Macron qui a su capitaliser sur cet événement pour placer le projecteur sur la scène française, ou non. Parallèlement au dîner à l’occasion du Sommet « Tech For Good », Emmanuel Macron coprésidait la réunion de lancement de « l’appel de Christchurch » avec Jacinda Ardern, Premier ministre de Nouvelle-Zélande dont l’objectif est de « supprimer les contenus terroristes et extrémistes violents ». Les gouvernements qui signent cet appel s’engagent « à lutter contre les facteurs de terrorisme et d’extrémisme violent, veiller à l’application efficace des lois en vigueur, encourager les médias à appliquer des normes éthiques et soutenir la mise en place de cadres ». De leur côté, les fournisseurs de services s’engagent « à prendre des mesures particulières et transparentes permettant de prévenir le téléchargement de contenus terroristes et extrémistes violents, mais aussi leur diffusion sur les réseaux sociaux ».

L’origine de ce document est liée aux attentats terroristes du 15 mars 2019 contre la communauté musulmane de Christchurch. Les signataires de cet appel sont les gouvernements et/ou les fournisseurs de services. Les Etats-Unis sous la houlette de Donald Trump ont refusé de signer cet appel au motif qu’il pourrait poser des problèmes à la liberté d’expression (Free Speech).

Cette manifestation intervient au moment où la French Tech poursuit son ascension et rattrape son retard face à la Grande-Bretagne. Le montant des financements consacrés aux startups est en forte croissance. Selon les chiffres du cabinet EY, sur les quatre premiers mois, les startups françaises ont levé 1,43 milliard d’euros en croissance de 72 % par rapport à la même période de 2018. On devrait  atteindre les 5 milliards d’euros levés en 2019 largement au-delà des chiffres de 2018 et des prévisions faites par les cabinets d’analyses il y a seulement quelques années.

Même si les startups françaises ont du mal à se transformer en solides entreprises. Le syndrome « beaucoup de starts et encore peu de ups » est encore d’actualité. Mais la France est en train de faire son retard en Europe par rapport au Royaume-Uni, qui reste numéro un en Europe. Doctolib a rejoint le camp des licornes françaises aux côtés de Blablacar, Deezer et VeePee (ex-Vente-Privée). Il faut également mentionner les beaux succès de la tech française avec OVH qui se présente comme le leader européen du cloud, Talend, Criteo et Kyriba. On attend l’arrivée d’une « décacorne » française, une société française technologique valorisée à 10 milliards de dollars.