Les deux grands fournisseurs de briques fondamentales d’infrastructures cloud privé et hybride, VMware et Nutanix, grands rivaux, annoncent tous deux des résultats supérieurs aux prévisions malgré la crise.

Que les GAFAM aient traversé la crise économique et sanitaire sans trop de perturbation ne surprend pas grand monde. De par leur taille, ces géants sont résilients. Mais ce n’est pas mathématiquement aussi vrai d’acteurs des infrastructures comme VMware et Nutanix même si les entreprises n’ont jamais eu autant besoin de se reposer sur des infrastructures agiles et pilotées par logiciel.

Le premier trimestre fiscal « 2021 » de VMware (de février à avril 2020) s’étendait en pleine crise Covid-19 mais était également marqué par le lancement de VMware 7 avec Kubernetes intégré et dyu nouveau portfolio de solutions multiclouds Tanzu.
VMware a réalisé un chiffre d’affaires de 2,73 milliards de dollars (en augmentation de 12% par rapport au même trimestre un an auparavant) pour des bénéfices s’élevant à 386 millions de dollars.
Pour Pat Gelsinger, CEO de VMware, des produits comme Workplace One (la solution modern workplace avec UEM et VDI) et « VMware on AWS » ont été stratégiques en cette période de confinement. La première a permis aux entreprises de mettre en œuvre rapidement des solutions de télétravail sécurisées, la seconde a simplifié et accéléré le déplacement dans le cloud de divers workloads et environnements de devs pour en fluidifier l’accessibilité aux collaborateurs confinés.

Nutanix aussi s’est sorti sans encombre de ce premier trimestre pandémique. L’entreprise a significativement accéléré son business par abonnement et, par la même occasion, bien avancé sur la route vers la profitabilité. Ses revenus ont augmenté de 11% par rapport au même trimestre l’an dernier pour atteindre les 318 millions de dollars surpassant les estimations des analystes qui avaient tablé sur des revenus de 307 millions de dollars. On le sait, il y a bientôt trois ans, l’entreprise s’est engagée dans une profonde transformation de son business passant de la vente d’appliances hyperconvergées à la commercialisation de logiciels d’infrastructures ‘cloud hybride’ sous forme d’abonnement. Aujourd’hui 84% des factures proviennent d’abonnements. Et les revenus des souscriptions atteignent 261 millions de dollars. 700 nouveaux clients sont venus s’ajouter pour atteindre un total mondial de 16 580 entreprises et organisations. Les approches hyperconvergées ont prouvé leurs promesses initiales durant cette crise. Elles ont aisément su monter en charge par adjonction de blocs pour supporter bien davantage de VDI par exemple. De même, leur pilotage 100% logicielle a permis aux administrateurs de réallouer à volonté les ressources sans se déplacer dans les datacenters.

Reste à voir si leurs entreprises clientes vont poursuivre leurs investissements sur leurs fondations numériques à l’heure de la reprise et alors que les analystes comme Gartner et Forrester prédisent une forte pression sur les budgets des DSI dans les mois à venir.