Le 15 septembre dernier, ARM concrétisait son IPO préparée de longue date, en réalité depuis l’échec du rachat de l’entreprise par NVidia. Une entrée en bourse très observée mais surtout très réussie dans un contexte difficile.

Ces derniers temps, depuis 2021 et l’IPO de Rivian, les introductions en Bourse des valeurs de la Tech ont souvent déçu et n’ont pas montré le dynamisme espéré. C’est dans ce contexte plutôt défavorable que Softbank, propriétaire d’ARM depuis 2016, a tenté de réaliser une IPO d’autant plus ambitieuse que le japonais n’a réellement mis en jeu que 10% du capital !

Masayoshi Son, le patron de SoftBank Group, estimait qu’il était possible de viser une valorisation comprise entre 60 et 70 milliards. Les experts du marché tablaient plutôt sur 5° milliards, trouvant le PDG de Softbank un peu trop gourmand étant donné le contexte.

C’est pourtant bien lui qui avait raison.

ARM, une IPO remarquable et remarquée

En ne mettant sur le marché « que » 94 millions d’actions à 51 dollars pièce (le haut d’une fourchette anticipée entre 47 et 51 dollars), Softbank a immédiatement levé 4,8 milliards de dollars. Et l’action a immédiatement grimpé de 24,69%, à plus de 63 dollars portant la valorisation à près de 68 milliards de dollars au total.

Ce qui fait de l’entrée en Bourse d’ARM la plus importante de ces deux derniers et l’une des 5 plus importantes IPO de l’histoire de la Tech.

Nombreux sont ceux qui espèrent que ce succès témoigne d’un nouvel élan d’un marché de la tech plutôt morose (pour ne pas dire moribond) alors que Instacart et Birkenstock préparent également leur IPO dans les prochaines semaines.

Ces défis qu’ARM doit encore relever

Reste que ce beau score ARM ne doit pas faire oublier les difficultés de l’entreprise qui a besoin d’améliorer sa trésorerie et qui souhaite augmenter ses royalties alors que le marché des processeurs Smartphones (dont il détient 99% des parts) souffre d’une stagnation des ventes de téléphones. ARM est aussi très concurrencée sur ce marché par Mediatek qui se montre désormais très compétitif et souffre des mesures de restrictions américaines sur le marché Chinois. Des restrictions qui amènent désormais les Chinois à se passer des Américains et explorer d’autres pistes comme celle des technologies open-source RISC V.

Par ailleurs, ARM tente encore et toujours de se faire une place sur le marché PC mais aussi sur celui des serveurs. Apple a certes basculé dans l’univers ARM avec ses chips M1 et M2, Apple conçoit ses propres processeurs sans adopter totalement les designs et outils ARM. Mais côté Windows, comme côté serveurs, la sauce « ARM » ne prend pas, Intel et AMD ayant du répondant sur ces marchés.

Autre perspective, le marché de l’IA, où ARM doit absolument trouver une place. De façon assez ironique, son principal concurrent sur ce marché est justement l’entreprise qui voulait l’acquérir : NVidia.

Bref, du côté des PC, des serveurs mais aussi et surtout de l’IA, ARM va devoir accélérer ses innovations pour continuer à briller.

 

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