La prolifération des attaques DDoS nécessite une réponse rapide et efficace pour minimiser les interruptions de service et les impacts financiers. Les entreprises françaises doivent se préparer à des stratégies de défense robustes et à la collaboration avec des partenaires experts en cybersécurité.

Aucun secteur d’activité n’est épargné. Les entreprises françaises sont de plus en plus exposées aux cyberattaques. Elles font face à une augmentation considérable des menaces qui pèsent sur leurs opérations et sur la sécurité de leurs données.

Les cyberattaques se manifestent sous plusieurs formes : ransomware, phishing, DDoS, Man-in-the-middle (ou attaque de l’intercepteur), attaques basées sur l’identité, et bien d’autres encore. Avec l’émergence de nouvelles technologies, les cyberattaques évoluent vers des formes toujours plus sophistiquées. L’IA elle-même introduit de nouvelles surfaces d’attaque. La conséquence ? Une urgence à opérer des changements dans les pratiques de sécurité des applications et des données ainsi que dans la surveillance des utilisateurs. Cette réalité constitue un défi majeur pour les entreprises et impose des mesures de cybersécurité avancées pour se protéger efficacement contre les menaces.

La conséquence de cette situation, c’est une mutation profonde dans la façon de concevoir la cybersécurité. Les organisations doivent agir de manière proactive en mettant en place des stratégies préventives automatisées en vue de réduire l’impact d’attaques devenues inévitables. Cette automatisation permet aux équipes informatiques de se concentrer sur d’autres cybermenaces qui sont davantage orientées vers la sensibilisation des utilisateurs, comme le phishing.

Attaque DDoS : la menace fantôme…

Ces dernières années, les entreprises basées en France et dans toute l’Europe font face à un accroissement des attaques par déni de service distribué (DDoS). Les attaques DDoS sont connues pour provoquer des interruptions de service, qui entraînent des pertes financières et dégradent la réputation de l’entreprise. Elles deviennent plus persistantes et de plus en plus multi-vecteurs. Les effets des attaques par déni de service sont loin de se limiter à un aspect technique. Elles engendrent des insatisfactions client, des inefficacités opérationnelles et des conséquences à long terme dont les entreprises peuvent avoir du mal à se remettre.

A l’occasion des JO de Paris, la France s’apprête à briller d’un nouvel éclat et elle pourrait bien attirer l’attention des cybercriminels. Nous avons tous été témoins des attaques DDoS massives lors des jeux de Londres en 2012, ou de Rio en 2016. Et que dire des Jeux Olympiques de Tokyo avec ses quelque 450 millions de tentatives de cyberattaques !

Au 3ème trimestre 2023, les attaques par déni de service ont augmenté de près de 65 % par rapport aux années précédentes. La France était et est toujours en lutte contre les attaques DDoS visant les industries de la finance ou encore des transports. Les sites web des douanes et des régulateurs financiers ont même été temporairement mis hors ligne. Alimentées par l’hacktivisme et les botnets, l’industrie des services financiers a connu une augmentation de 154 % des attaques DDoS entre 2022 et 2023 .

Explosion des cyberattaques : un défi pour les entreprises françaises

Le principe des attaques DDoS est simple ; submerger les serveurs cibles avec un trafic Internet inutile, afin de provoquer la saturation des infrastructures et des interruptions des services en ligne. Les répercussions sur les entreprises victimes de ces attaques sont multiples :

1 – Indisponibilité. Les attaques DDoS peuvent entraîner des interruptions temporaires ou prolongées des services en ligne, provoquant des temps d’arrêt pour les entreprises, en particulier celles qui dépendent fortement des plateformes numériques.

2 – Perte financière. Le temps d’arrêt internet résultant des attaques DDoS peut avoir de graves conséquences sur les revenus de l’entreprise. Cela s’ajoute au coût direct engagé pour atténuer l’attaque, investir dans le renforcement de la posture de cybersécurité et traiter les éventuels problèmes réglementaires ou de conformité qui en découlent.

3 – Réputation. La perception publique de la capacité d’une entreprise à se protéger contre les menaces cybernétiques est étroitement liée à sa réputation. Les attaques DDoS peuvent éroder la confiance des clients dans l’entreprise concernée, risquant des dommages à long terme sur sa réputation.

4 – Diversion. Les attaques DDoS sont parfois utilisées comme un écran de fumée pour des activités (encore) plus malveillantes, telles que des violations de données. Pendant que l’organisation se concentre sur l’atténuation de l’attaque DDoS, les cybercriminels exploitent alors d’autres vulnérabilités pour mener un autre type d’attaques, ou obtenir un accès non autorisé à des informations sensibles.

5 – Conformité. À une époque de réglementations strictes en matière de protection des données, les entreprises font face à d’éventuelles conséquences juridiques et réglementaires en cas de cyberattaque réussie. Des mesures de protection des données clients inappropriées peuvent entraîner des sanctions financières et des actions en justice.

La défense des entreprises contre les attaques DDoS ne se limite pas à la maîtrise d’un unique facteur de risque ; en effet, les DDoS peuvent servir de diversion ou faire partie de stratégies plus complexes et dissimulées. Cybercriminels, hacktivistes, services d’espionnage et auteurs d’attaques par rançongiciel recourent fréquemment à des attaques DDoS clés en main, accessibles via des marchés clandestins.

Cette approche souligne par ailleurs l’importance pour les organisations d’adopter des politiques de cyber hygiène adaptées en vue de limiter les conséquences de ces attaques.

Un appel à la réaction face à l’explosion de la menace

Face à l’évolution constante des cybermenaces et à une dépendance accrue à l’égard des infrastructures digitales, les entreprises doivent faire de la cybersécurité une priorité absolue.

La clé de la résilience dans ce contexte ? Une capacité à développer une approche globale en matière de cybersécurité, comprenant la prévention, la gestion des incidents et la formation des collaborateurs aux principes de la sécurité informatique. C’est la seule réponse possible pour défendre les intérêts des entreprises dans un monde hyperconnecté.

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !

Pour se protéger contre les attaques DDoS, les entreprises doivent choisir un partenaire expert en cybersécurité, qui peut les aider non seulement à atténuer les conséquences des attaques, mais surtout à anticiper les menaces avant qu’elles ne surviennent.

Savoir choisir le bon partenaire, ce n’est pas si simple car il doit réunir un certain nombre de qualités et pouvoir se prévaloir de différents savoir-faire. Parmi les critères essentiels, on trouve notamment :

* La nécessité de s’appuyer sur un fournisseur de services Tier 1, disponible à l’échelle mondiale. Cet aspect est primordial dans l’écosystème connecté d’aujourd’hui pour les entreprises, leurs opérations et l’ensemble de leurs parties prenantes.

* L’importance de disposer de Scrubbing Centers globaux. Ces stations centralisées de nettoyage de données sont utilisées dans le secteur de la sécurité internet. Lorsqu’un site web ou un réseau subit une attaque (comme une attaque par déni de service distribué (DDoS)), le trafic peut être redirigé vers un centre de nettoyage. Ce centre analyse le trafic entrant et filtre les éléments malveillants, ne laissant passer que le trafic légitime vers sa destination. Ces centres de nettoyage répartis mondialement, capables de détecter et de neutraliser les attaques à proximité, limitent les perturbations des activités commerciales. L’utilisation de multiples centres de nettoyage distribue la charge et garantit une continuité opérationnelle, même en cas d’attaque.

* Une protection adaptée aux environnements applicatifs hybrides. Une solution de sécurité doit être flexible pour répondre aux exigences informatiques multiples des différentes entreprises. Avec l’adoption généralisée d’approches hybrides par les entreprises, un fournisseur de cybersécurité doit être capable de sécuriser les applications hébergées à la fois sur site et dans le cloud.

* Des modèles économiques flexibles et évolutifs. Il est capital de s’orienter vers un partenaire disposant de solutions qui couvrent une gamme étendue de besoins tout en restant compétitif.

* Une réactivité maximale face à l’évolution rapide des attaques DDoS, en termes d’ampleur et de complexité.

Un fournisseur de cybersécurité doté d’un réseau mondial et d’une expertise approfondie offrira aux entreprises :

* Une protection DDoS intégrée, à la fois dans le cloud et on premise, capable de gérer des attaques à plusieurs niveaux.
* Une protection proactive pour garantir le bon fonctionnement des applications face à attaques multicouches.
* Des contre-mesures contre les attaques, assurant une sécurité face aux menaces des botnets à l’échelle mondiale.
* Des mises à jour de sécurité en temps réel.
* Des rapports d’analyse et d’attaque instantanés.

Face à l’évolution constante des menaces, les entreprises doivent protéger leurs données et applications, tant au sein de leurs usages et processus métiers que dans leurs interfaces et interactions avec leurs clients.

Les attaques deviennent plus sophistiquées. Elles nécessitent un temps de réponse plus court et une détection plus précise des menaces. L’émergence de l’Intelligence Artificielle (IA) et de l’Apprentissage Automatique (ML) dans les organisations cybercriminelles, oblige les entreprises à s’entourer de partenaires experts, en mesure de mener cette bataille à leurs côtés, en fournissant une approche de sécurité multicouche.

Il est impératif d’anticiper les tempêtes cybernétiques en se dotant dès à présent des technologies les plus avancées. C’est une nécessité absolue pour accroître la résilience des entreprises face à des cybermenaces toujours plus sophistiquées.

Pour les entreprises françaises, il est temps de considérer la cybersécurité non seulement comme une nécessité opérationnelle, mais surtout comme un investissement stratégique vital pour garantir leur pérennité de leurs activités et protéger leur réputation dans un univers numérique en perpétuelle mutation.
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Par Kim Bybjerg, Vice-président et Chef – Europe Continentale, Tata Communications

 

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