Le déficit de compétences numériques en Europe devient de plus en plus un obstacle majeur à l’innovation et à la compétitivité. Il est urgent de trouver des solutions mais le chantier est titanesque…

A l’heure où la maîtrise du numérique est devenu essentielle dans la plupart des métiers, les entreprises cherchent de plus en plus de professionnels qualifiés et capables de répondre aux défis actuels. Cependant, 77 % des organisations de l’UE peinent à trouver des profils qualifiés d’après une récente étude réalisée par la Commission européenne. Et pour cause : les résultats révèlent que 4 adultes sur 10 déclarent ne pas disposer des compétences numériques basiques — et cela inclut un tiers des individus actuellement en emploi. Le pourcentage de professionnels disposant de compétences numériques avancées (tout juste 26 % des adultes entre 16 et 74 ans) est considéré par la Commission comme largement insuffisant pour soutenir l’innovation et la compétitivité de l’Europe.

Toutefois, le vieux continent n’est pas le seul concerné par ce problème. Selon l’OCDE, les formations spécialisées dans le numérique peinent à s’imposer dans de nombreux pays. Parmi les raisons de cet échec : le coût, la pertinence, voire la qualité insuffisante des formations délivrées. Or posséder un socle minimal de compétences technologiques est aujourd’hui déterminant pour réussir en tant qu’individu sur le marché de l’emploi. L’objectif de la Commission Européenne est d’amener, d’ici 2030, 80 % des citoyens européens à disposer de compétences numériques dites « basiques », et de faire en sorte que 20 millions d’entre eux soient employés en tant que spécialistes des nouvelles technologies.

Il s’agit d’un chantier immense dont les leaders de la tech doivent aussi prendre leur part. Par esprit de responsabilité, car ce sont leurs technologies qui créent ces nouveaux besoins, mais aussi parce que le défaut de compétences numériques nuit à leur activité ! Ils ont tout intérêt à travailler en partenariat avec les administrations publiques locales et les établissements de formation afin d’encourager davantage d’individus à se former et développer leurs compétences numériques. De plus, ces acteurs savent mieux que quiconque quelles compétences sont nécessaires aujourd’hui et quels talents ils rechercheront demain.

Tous les professionnels du secteur ont un rôle à jouer pour pallier la pénurie de talents et rendre les compétences numériques accessibles à tous. Or, cela ne pourra se faire qu’avec des alliances fortes entre le secteur public et le secteur privé. La récente irruption de l’IA dans les entreprises ne remplacera certainement pas toutes les compétences du jour au lendemain. Des domaines clés tels que le Cloud computing, la modernisation des applications, la virtualisation des data centers, les réseaux et la sécurité restent des thèmes essentiels à aborder pour quiconque souhaitant s’insérer dans l’économie numérique. Il est essentiel d’y former le plus grand nombre si nous voulons construire un avenir plus inclusif, plus juste, et plus durable.
____________________________

Par Marc Dollois, Directeur Général de VMware France

 

À lire également :

La sûreté dans le métavers : quels risques pour les entreprises ?

Sécurité : une nouvelle approche du Zero Trust pour miser sur le bien-être des salariés

Innovation et enjeux environnementaux : la difficile équation des opérateurs

« Nous voulons fournir une expérience identique entre cloud privé, cloud hybride et multicloud »