Augmenter la productivité, améliorer l’expérience client et automatiser à grande échelle constituent les trois principaux objectifs de la Robotic Process Automation (automatisation robotique des processus).

C’est ce qui ressort de la 4e édition de l’étude Deloitte « Global Robotics survey » qui montre que cette approche est assez largement expérimentée par les entreprises mais déployée encore avec beaucoup de prudence. L’automatisation des processus robotiques (ou RPA) est une technologie d’automatisation des processus métier basée sur la notion de robots logiciels ou d’utilisateurs faisant appel à l’intelligence artificielle (IA).

Le principe de la RPA (Robotic Process Automation) repose sur l’automatisation des processus et tâches simples, répétitifs et rébarbatifs. L’objectif est de libérer l’humain, afin de lui permettre de se concentrer sur les étapes à plus forte valeur ajoutée où il est indispensable. La RPA s’impose désormais dans les entreprises, comme le révèle Deloitte dans son rapport 2018, mais reste encore assez largement au stade de l’expérimentation.

« Après l’industrie, les fonctions tertiaires sont à leur tour gagnées par la révolution robotique avec les solutions dites Robotic Process Automation, explique David Coerchon est consultant avant-vente gestion de donnée et robotisation chez Winshuttle. Et pour cause. En introduisant la RPA dans leur système d’information, les entreprises font coup double : elles modernisent leur ERP vieillissant, vital pour les métiers mais gourmand en interactions humaines ; en libérant les opérationnels de tâches administratives ingrates, exécutées par les robots, elles redonnent des lettres de noblesse aux métiers du back-office ».

Avec les outils d’automatisation de flux de travail traditionnels, un développeur de logiciels génère une liste d’actions permettant d’automatiser une tâche et une interface avec le système dorsal à l’aide d’interfaces de programmation d’applications (API) internes ou d’un langage de script dédié. De leur côté, les systèmes RPA développent la liste d’actions en regardant l’utilisateur effectuer cette tâche dans l’interface utilisateur graphique de l’application, puis effectuent l’automatisation en répétant ces tâches directement dans l’interface graphique. Cela peut réduire les obstacles à l’utilisation de l’automatisation dans des produits qui, autrement, ne disposeraient pas d’API à cette fin.

Les outils RPA présentent de fortes similitudes techniques avec les outils de test d’interface utilisateur graphique. Ces outils automatisent également les interactions avec l’interface graphique et le font souvent en répétant un ensemble d’actions de démonstration effectuées par un utilisateur. Les outils RPA diffèrent de ces systèmes, notamment en ce qui concerne les fonctionnalités permettant de traiter les données dans et entre plusieurs applications, par exemple, recevoir un courrier électronique contenant une facture, extraire les données, puis les saisir dans un système de comptabilité.

Les bénéfices prouvés et reconnus de la robotisation

Les avantages de l’automatisation sont désormais mieux compris et s’appuient sur des résultats tangibles qui montrent l’amélioration de la productivité, de l’expérience des clients et des collaborateurs, l’augmentation des revenus, la limitation des coûts et la réduction des risques.

Aujourd’hui 70% des entreprises interrogées ont commencé la mise en œuvre de la RPA pour améliorer leurs performances et rester compétitives ; la réduction des coûts n’est plus leur première priorité. En adoptant la RPA, les organisations visent l’augmentation de la productivité (38%), l’amélioration de l’expérience utilisateur (18%), et l’automatisation à grande échelle (16%). Par ailleurs, le déploiement de la robotisation continue de dépasser leurs attentes en termes de productivité (95%), de coût de mise en œuvre (94%) et de conformité (93%).

Les cadres dirigeants et directeurs métiers sont les meilleurs promoteurs des projets RPA, dont l’usage est désormais soutenu par le département IT historiquement réticent. Si un grand nombre d’entreprises se sont lancées dans la RPA, seulement 4% ont déployé en production plus de 50 robots à ce jour.

Les freins au déploiement massif de la RPA

Au-delà du choix des activités à automatiser et du besoin de concevoir les processus de bout en bout, le manque d’une vision stratégique claire et les difficultés à mobiliser l’informatique sont les plus grands freins au déploiement massif de la RPA. Généralement causée par la variété des cas à traiter, la disparité des activités et la diversité des applications utilisées, la fragmentation des processus génère une multitude de petites tâches à automatiser dont la rentabilité unitaire reste à démontrer.

En outre, selon l’enquête de Deloitte, un grand nombre d’entreprises se sont lancées rapidement dans la robotisation sans prendre systématiquement le temps d’établir une vision claire, de fixer une ambition et de définir la feuille de route de déploiement alignée avec leurs objectifs stratégiques.

Seule la DSI prend seulement la mesure des implications internes de la RPA sur ses façons de concevoir, développer, maintenir et travailler au plus proche du métier. Au fur et à mesure qu’elle monte en compétences et s’adapte à la RPA, les déploiements sont de plus en plus fréquents.  Une chose est sûre pour les auteurs de l’étude, la DSI doit être impliquée dès le début du déploiement et a un rôle clé à jouer dans la transformation.

 


Pour en savoir un peu plus sur la RPA