À défaut de prendre rapidement la place du conducteur, l’IA s’installe de plus en plus dans les voitures. Un phénomène qui semble inquiéter les Français notamment en matière de collecte et d’exploitation des données.

Une étude de l’IFOP commandée par NetApp tente de mesurer le niveau d’acceptation de l’Intelligence Artificielle dans les voitures au sein du public français. À des fins de comparaison, la même étude a également été menée en Allemagne, autre grand pays européen des véhicules à 4 roues.

Ce n’est pas forcément une surprise, mais les Français se montrent significativement moins informés que leurs voisins quant au rôle et aux avantages des IA à bord des véhicules : 11% des sondés français estiment en maîtriser les avantages (15% chez les hommes, 7% chez les femmes) ce qui est un chiffre étonnamment faible alors que les Allemands se déclarent conscients des avantages de l’IA à 16,7%.

Les constructeurs vont donc devoir intensifier leurs efforts pédagogiques pour sensibiliser les Français aux innovations technologiques embarquées dans leur véhicule, un élément important à l’heure de la reprise de l’activité après la crise pandémique.

Et d’une manière générale, quand on leur parle des avantages de l’IA, les Français se montrent bien moins convaincus que les Allemands. Ainsi :

37% seulement des sondés français trouvent bien qu’une voiture freine automatiquement pour éviter une collision (52,7% des Allemands plébiscitent une telle technologie).

34% seulement des Français interrogés trouvent bien que leur voiture les alerte sur leur état de fatigue et repère les assouplissements (ils sont 41,5% des Allemands à répondre positivement).

34% des Français sondés trouvent bien que leur voiture les prévienne des dangers du trafic environnant (contre 49,8% en Allemagne).

Seulement 12% des Français interrogés laisseraient volontiers une IA conduire intégralement leur véhicule (16,4% des Allemands sondés).

Bref, les Français ne sont pas vraiment prêts pour les véhicules 100% autonomes. Le plaisir de la conduite y est un peu pour quelque chose, mais c’est surtout la problématique de la confiance en l’IA qui est au cœur des débats. Un problème de confiance qui s’étend aussi à l’utilisation des données récoltées par les technologies numériques embarquées dans les voitures.

Les publics français et allemands font preuve d’une indéniable défiance à l’égard de l’exploitation des données des véhicules : à peine 8% des sondés français (9,7% en Allemagne) estiment que « les avantages de la collecte de données sont supérieurs aux désavantages qu’elle induit » ! Par ailleurs 37% des sondés français (47,7% en Allemagne) veulent disposer d’un contrôle total sur les données collectées par leur véhicule et 37% (43,1% en Allemagne) estiment important que les données récoltées soient anonymisées avant d’être exploitées.

Paradoxalement seulement 18% des Français interrogés ont conscience que les assureurs, les services de l’État, ou encore des fournisseurs de services tels que les systèmes de navigation ont un intérêt à collecter les données des véhicules !

L’arrivée toujours plus envahissante de l’intelligence artificielle dans les véhicules reste donc un sujet relativement obscur pour les Français. Il soulève des problématiques de confidentialité et de confiance dans la technologie que nos compatriotes ne perçoivent que très partiellement, mais qui les inquiètent déjà. Il sera intéressant de suivre à l’avenir l’évolution des mentalités européennes alors que les conducteurs vont progressivement changer de véhicules et se retrouver de plus en plus souvent confrontés à l’utilisation de ces technologies intelligentes d’aide à la conduite et à la sécurité.