Une stratégie DevOps réussie répond à un certain nombre de conditions : raisonner en cycle de vie applicatif, choisir les bons outils et avoir de l’ambition (et des budgets); Gros plan sur les critères à respecter et les bonnes pratiques.
La taille du marché DevOps au niveau mondial est évaluée à 8,42 milliards de dollars en 2023 selon une étude du cabinet Data Bridge Market Research. Elle devrait atteindre 47,55 milliards de dollars d’ici 2031, avec un taux de croissance annuel composé de 24,16 % au cours de la période de prévision. La démarche DevOps séduit donc de plus en plus d’entreprises, et ce n’est qu’un début.
Mais on constate que cette approche est parfois détournée de son objectif premier : améliorer les livraisons logicielles, aussi bien en termes de qualité fonctionnelle que de sécurité. Trop souvent, les parties prenantes intervenant sur le cycle de vie de l’application ne sont pas « onboardées » au même rythme, ni avec la même intensité. Autrement dit, les logiques d’agilité et d’automatisation, propres au DevOps, ne sont pas partagées de la même manière par tous les collaborateurs.
Cela peut créer une forme de « scission » entre les partisans de ces méthodes et ceux qui ne les ont pas encore adoptées. En découle un manque de visibilité globale sur le cycle de vie des applications, créant ainsi des lenteurs et des goulets d’étranglement au cœur même des processus.
Une multiplicité d’outils qui affecte leur intégration dans le cycle DevOps
La démarche DevOps se heurte par ailleurs à une multiplicité d’outils au sein de la DSI, qu’ils soient Open Source, issus de développements internes ou de solutions du marché. Ces outils génèrent beaucoup d’interactions entre eux, ce qui peut être source d’erreurs. Ils sont également à l’origine de la création de nombreux silos, par métiers ou par responsabilités. Quant à la qualité de leur intégration dans le cycle DevOps, elle s’en trouve très fortement détériorée.
Enfin, l’ambition de déployer une stratégie d’amélioration continue n’est pas toujours présente au sein des directions informatiques. La gestion des priorités business, du « run » des projets et des urgences quotidiennes l’emporte sur la vision long terme. Les DSI ayant mis en place des politiques sérieuses de tests applicatifs sont ainsi très rares. En cause : l’absence de volonté de procéder à des investissements en amont, au bénéfice de dépenses décidées a posteriori, une fois les erreurs survenues.
Si l’on ajoute à ces divers constats le taux très élevé de turnover dans les équipes informatiques, on s’aperçoit qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que la mise en place de pratiques DevOps dignes de ce nom soit une réalité dans la majorité des entreprises. Le déploiement d’une stratégie DevOps se conçoit en effet sur le temps long, de manière globale, avec des équipes stables.
Le cycle de vie complet des applications, pilier de toute stratégie DevOps
Pour implémenter une logique DevOps sur le long terme, il est important de faire reposer son approche sur le cycle de vie complet des applications. À partir du moment où une DSI raisonne en cycle de vie applicatif, les métiers ne peuvent qu’adhérer à la démarche et s’impliquer dans un processus global qui va de l’environnement de développement jusqu’à la mise en production.
Ce type de solution revêt un caractère stratégique au sein de la démarche DevOps. Il permet de créer un catalogue en libre-service, avec des flux de travail prédéfinis permettant de déployer des applications de manière fiable et à grande échelle. Il intègre également des protocoles de sécurité et une gouvernance garantissant le respect des règles et réglementations en vigueur.
En conclusion, initier une démarche DevOps nécessite de fournir de la visibilité aux parties prenantes. Il faut pour cela les réunir et définir avec elles les différentes étapes. Une fois cette visibilité installée, il est possible de prendre des décisions adaptées à son contexte : améliorer les déploiements, optimiser les tests, rendre le provisioning d’environnement plus performant, etc. Chaque décision produit des résultats qu’il est ensuite aisé de mesurer et de partager. Une approche DevOps réussie repose sur une culture et une organisation fortes, au sein desquelles les outils jouent un rôle majeur.
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Par Florian Torel, CTO d’Adlere.