Les besoins technologiques de l’enseignement supérieur ont considérablement évolué ces dernières années. Avant même la crise sanitaire mondiale, les universités misaient sur la technologie pour offrir des expériences pédagogiques innovantes à une nouvelle génération d’étudiants nés avec le numérique. 

Toutefois, ces changements se sont vus bouleversés et accélérés par la pandémie de Covid-19. Le changement progressif amorcé au fil des ans a en effet dû être condensé en quelques semaines, alors que les universités se démenaient pour réagir rapidement à une situation en constante évolution. Il fallait notamment mettre en place de nouveaux procédés d’enseignement à distance – ainsi que la technologie nécessaire pour y parvenir – tout en veillant à ce que la distance sociale soit respectée sur le campus.

Selon l’IDC, 75 % des universités européennes affichent une baisse de leurs revenus et il est ainsi demandé aux DSI d’en faire plus, mais avec moins de ressources. Les établissements doivent trouver un moyen de fournir une connectivité optimale à leurs étudiants pour le distanciel, mais aussi pour faciliter un retour au campus, en tenant compte des impératifs de santé et de sécurité. Elles doivent également procéder sans perturber l’expérience éducative dans un contexte où la demande des étudiants et du corps enseignant a considérablement évolué avec une génération Z habituée à une expérience en ligne de qualité, sans temps d’arrêt et avec des applications fonctionnant parfaitement. Alors, comment faire?

Se préparer à intégrer les plus récentes innovations en matière de réseau.

La continuité des activités est essentielle pour toute organisation, et l’omniprésence du réseau constitue le socle sur lequel repose toute opération. Cependant, celui-ci ne se contente plus d’assurer la pérennité des services et devient un véritable moteur de résultats qui joue un rôle central dans l’innovation et la différenciation, notamment dans l’enseignement supérieur. Le réseau fournit alors la base d’une expérience de qualité pour l’utilisateur et peut, en outre, générer des revenus bienvenus pour l’université. Au-delà des « vitesses et des flux », il contribue désormais à de réels résultats économiques à travers le recrutement et la fidélisation des étudiants, la gestion des actifs et l’expérience utilisateur, entre autres.

« Les établissements qui accueillent le changement et s’adaptent ainsi le plus rapidement sont ceux qui prospéreront », explique Joe Dignan, analyste chez IDC. « Il est évident que le service IT et le Directeur Technique ne sont plus considérés seulement comme du personnel de soutien, chargé de faire fonctionner les machines, mais plutôt comme les architectes de l’avenir du secteur de l’enseignement supérieur. »

Pour atteindre leurs objectifs, les DSI et les responsables informatiques cherchent dans leur architecture les capacités suivantes :

> L’intelligence permettant de connaître et d’atténuer en temps réel les menaces et les problèmes de réseau.

> L’automatisation pour alléger la charge de travail et permettre aux administrateurs de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.

> Des options de gestion et de déploiement définies par logiciel, respectant les exigences des cadres de mise en réseau et de maintenance existants.

Intelligence, deep learning, edge computing, analyse vidéo, réalité virtuelle et augmentée, 5G, jumeaux numériques, automatisation – ces innovations peuvent considérablement améliorer l’expérience, renforcer la santé et le bien-être, assurer la sécurité sur le campus et répondre aux attentes des étudiants et du corps enseignant. Mais pour exploiter pleinement le potentiel opérationnel de ces technologies, il convient de disposer d’un réseau sécurisé et résilient, et de pouvoir synthétiser les données avec les bons protocoles de confidentialité et sur une plateforme cloud sécurisée et évolutive. De plus, l’organisation devra être en mesure de définir et de mesurer les résultats obtenus.

Cas d’étude : la priorité à l’expérience des étudiants et des enseignants

Un exemple outre-Manche avec l’université de Reading qui développe une stratégie « wireless first » intégrant des services de localisation pionniers, constitue un excellent modèle de campus optimisé pour le numérique.

La connectivité est absolument essentielle pour les étudiants. L’université doit donc s’assurer que ses réseaux sont fiables, rapides et sécurisés, et qu’ils offrent une expérience optimale. Afin d’optimiser la valeur apportée, elle doit également mettre en place des fonctionnalités qui facilitent la gestion des présences. Les tableaux de bord regroupant ces données permettront d’améliorer les taux de rétention et le bien-être des étudiants. Ils peuvent également assurer le retour au campus en toute sécurité et la distanciation sociale, notamment dans les espaces partagés.

L’orientation permet aussi d’aider les étudiants à naviguer sur le campus, de même que le guidage numérique permet de les conseiller sur le comportement à adopter dans les environnements digitaux, par exemple en s’inscrivant numériquement aux cours. Le réseau axé sur l’expérience offre à l’université le moyen de connaître le parcours des utilisateurs et de s’assurer que chaque étape se déroule parfaitement.

Développer les résultats stratégiques de l’établissement

La réflexion autour des réseaux a dépassé le cadre du service IT des campus universitaires pour devenir un point central des discussions entre les différentes disciplines et départements en matière de recrutement et de fidélisation, de santé et de bien-être, d’assiduité et, en fin de compte, de réussite des étudiants. En effet, les opérations menées sur réseau ont permis de mieux comprendre et contrôler les données afin de les exploiter et de les transformer en informations exploitables par les administrateurs.

Par ailleurs, l’innovation technologique contribue de manière significative à rendre les universités attrayantes pour les candidats, un élément crucial dans un contexte de forte concurrence. Elle permet aux établissements de faire bouger les choses et d’organiser des campagnes de recrutement personnalisées et intégrées.

Elle peut aussi contribuer à assurer l’égalité et à soutenir la diversité, tout en combattant la pauvreté des étudiants et des techniques. La clé pour cela est la capacité d’étendre l’accès au cours au-delà des limites du campus pour que les étudiants en distanciel puissent bénéficier d’une expérience aussi qualitative qu’au campus.

Les universités investissent également dans des systèmes permettant de venir en aide aux étudiants présentant des problèmes de santé mentale de manière proactive. Les informations provenant du réseau, comme celles fournies par les environnements éducatifs virtuels ou les systèmes de bibliothèque, ou encore la superposition des données analytiques de fréquentation pour savoir combien de fois l’étudiant vient sur le campus et avoir une idée de son degré d’engagement, peuvent servir d’indicateurs pour établir un score de bien-être. Ces mesures donnent aux universités la possibilité d’offrir un meilleur soutien aux étudiants dès que possible.

Au cœur de ces innovations se trouve le réseau, qui permet aux universités modernes d’être mieux équipées pour l’avenir. La concurrence toujours plus forte dans le secteur implique en effet une certaine pression pour se démarquer. Les établissements d’enseignement supérieur entendent ainsi libérer la valeur de leur réseau et faire en sorte que leur infrastructure devienne un actif commercial stratégique.
___________________

Par Jamie Pitchforth, Practice Lead pour le secteur de l’éducation, Juniper Networks