Après s’être lancé dans ce que l’on appelle depuis l’internet industriel et le logiciel ad hoc, GE remonte encore un peu plus dans la chaîne de valeur et se lance dans le matériel informatique spécialisé.

Il y a un peu plus d’un an, un analyste financier avait émis l’idée d’un possible rachat d’IBM par GE (GE Could Buy IBM). La raison était simple : GE avait les poches pleines, souhaitait se développer dans le logiciel et l’internet des objets et la valeur d’IBM était relativement basse. GE avait lancé une grande offensive dans ce que l’on appelle l’Internet industriel et déclaré qu’elle visait à intégrer le Top10 du logiciel avec un chiffre d’affaires de plus de 6milliards de dollars en 2020.

Ce n’aurait été qu’un retour aux sources. En effet, GE avait été un des pionniers de l’informatique et constructeur d’ordinateurs dans les années 50. La firme basée dans le Connecticut a revendu ses activités informatiques dans les années 70 à Honeywell qui s’est ensuite associé dans l’attelage Honeywell-Bull pour s’en retirer définitivement en 1986.

GE annonce qu’il va développer et commercialiser des capteurs, des routeurs et des serveurs spécialisés capables d’exploiter les données générées par les équipements industriels des centrales électriques et des plates-formes pétrolières. L’industriel a indiqué qu’il construirait lui-même certains matériels et que d’autres seront fabriqués en coopération avec HPE et Cisco. C’est donc une sorte de retour aux sources qu’engage GE sur ce terrain désormais impacter pleinement par la transformation numérique.

Dans la présentation annuelle sur sa stratégie qui a été l’occasion d’une conférence et est synthétisé dans le document intitulé Annual Outlook: Changing The Game With A Digital Industrial Strategy, GE confirme que le digital et le développement logiciel constituent un axe essentiel de son développement pour les années à venir. Le Digital est considéré par Jeffrey Immelt comme un « key driver ».

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L’ambition dessinée n’est pas modeste puisqu’il s’agit de transformer l’entreprise pour la faire devenir « the world’s largest digital industrial company » avec des applications dans ce qu’on appelle l’internet industriel mais aussi dans la nouvelle manière de fabrication en utilisant les systèmes d’impression 3D pour la fabrication de prototypes de petite taille. GE vient de procéder aux acquisitions de Concept Laser GmbH and Arcam AB, deux sociétés spécialistes de ce l’on appelle outre-atlantique « additive manufacturing equipment ». GE projette d’atteindre dans ce domaine un chiffre d’affaires de 1 milliard de dollar en 2020 et devenir un leader de ce secteur.

C’est en 2013 que GE avait officialisé ses premiers pas sur ce chemin de l’internet industriel (GE lance une grande offensive dans le big data industriel) avec l’annonce de 14 nouvelles technologies « Predictivity » basées sur l’analytics applicables aux secteurs de l’aéronautique, de l’industrie du pétrole et du gaz, des transports, de la santé et de l’énergie. Désormais labellisé Predix, cette plate-forme est le principal vecteur par lequel GE entend devenir un leader de l’internet des objets appliqué aux nombreuses activités sur lesquelles est impliqué le conglomérat. Predix fonctionne sur le cloud de Microsoft Azure et sera compatible avec Hololens et d’autres technologies développées par Microsoft. GE va par ailleurs ouvrir ce qu’il appelle un « GE Store » qui lui permettra de proposer des services et des applications via le cloud.

GE se donne les moyens de ses ambitions. Il a déjà constitué une armée de 20 000 développeurs qu’il prévoit de porter à 35 000 en 2017 pouvant rivaliser avec les plus grands éditeurs de logiciels. GE a procédé au développement interne mais aussi procédé à des rachats d’éditeurs comme Meridium, ServiceMax and Wise.io spécialisés dans les sensors, le développement d’algorithme et l’analytics.

GE fait état de 50 clients de référence parmi lesquels Exelon, University of California San Francisco, BP, Proctor & Gamble et quelque 300 partenaires.
Le conglomérat développe et teste des boîtiers de capteurs robustes et des routeurs et serveurs personnalisés pour exploiter les volumes considérables de données générées par les machines industrielles notamment des centrales électriques et des plates-formes pétrolières. GE construit lui-même certains appareils et travaille avec des acteurs IT, entre autres Hewlett Packard Enterprise Co. et Cisco.

Ses futures offres matérielles répondent à ce que les spécialistes des communications appellent le problème du dernier kilomètre : après avoir installé les capteurs sur les différents équipements industriels, il faut les transmettre dans le cloud avant de pouvoir en effectuer les différents traitements.

Cette stratégie dans le numérique s’appuie sur une infrastructure informatique de taille consolidée par des dépenses annuelles de 5 milliards de dollars. GE entend d’ailleurs y apporter des économies majeures évaluées à près de 10 % grâce à la réduction des redondances et les simplifications, l’amélioration dans l’utilisation des matériels, des logiciels et des services, dans le sourcing des fournisseurs, et la réduction de nombre des applications.


Un soutien pour le moins surprenant

Déclaration sur Rex Tillerson, nommé Donald Trump au poste de secrétaire d’État
« J’applaudis le président élu pour son choix de Rex Tillerson pour le rôle de secrétaire d’État. J’ai travaillé en étroite collaboration avec Rex sur des projets importants partout dans le monde. En tant que leader d’ExxonMobil, une entreprise américaine réellement mondiale, Rex a une compréhension exceptionnelle du rôle essentiel et stratégique de notre pays dans le monde. Plus important encore, il a une vision contemporaine, au niveau du sol, de nos relations les plus importantes. Il est très respecté, a parcouru le monde, est un grand négociateur et fait preuve d’une grande intelligence ».


 

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