La restructuration était annoncée depuis plusieurs semaines. Mais son ampleur étonne même si elle reste proche de celles annoncées en Allemagne, en Suisse ou en Pologne.

IBM annonce en effet la suppression de 1180 à 1385 postes, soit une réduction d’approximativement un quart de ses effectifs dans l’Hexagone. Une réduction qui doit se concrétiser avant le split d’IBM en deux entités d’ici la fin 2021.

La CFE-CGC IBM a interpellé Béatrice Kosowsky, la nouvelle présidente d’IBM France, pour lui faire part des nombreuses questions que peuvent se poser salariés et clients et des inquiétudes que peuvent susciter ces annonces. Pour l’organisation syndicale, cette phase de réduction des postes et la réorganisation suite au split « vont réduire de près de 50% les effectifs actuels d’IBM France de 5.000 IBMers. »

Pour la CFE-CGC, « cette restructuration sans précédent concerne tous les services et devrait cibler les plus âgés avec des mesures de départ de fin de carrière. Vu l’ampleur des chiffres, des départs volontaires, voire involontaires pourraient être nécessaires si les mesures proposées ne sont pas suffisamment attractives. La situation pour ceux qui vont rester est également très préoccupante car quels vont être les impacts de ces départs massifs sur leur charge de travail ? Pourront-ils mener à terme leurs missions l’an prochain ?
La CFE-CGC s’interroge « sur l’impact de ces départs ainsi que sur la qualité et la quantité de services rendus aux clients. Est-ce que ceux-ci vont maintenir leur confiance dans une entreprise de services qui sabre autant dans ses effectifs ? ».

De son côté la CFDT s’attend à entre 510 et 580 postes supprimés dans la BU GTS, 160 à 220 postes dans GBS, 120 à 140 postes dans la BU Global Market et 100 à 120 postes dans la BU Systems.
Dans la pratique, toutes les divisions seraient touchées y compris celle du support (de 170 à 190 postes supprimés) et la nouvelle division reine de l’entreprise ‘Cloud & Cognitive’ (qui devrait aussi être impactée par 100 à 120 départs). « Alors qu’IBM France a publié une mise à jour récente de l’estimation de son résultat d’exploitation prévisionnel 2020 à près de 80 millions d’euros, la CFDT déplore que ces futurs bénéfices soient entièrement dédiés au plan de suppression de postes plutôt qu’à la sauvegarde des emplois ».