Si la majorité des entreprises considère la gestion des risques comme un objectif majeur, elles ont modifié leur approche ces trois dernières années, notamment en raison de la diffusion massive des nouvelles technologies.

La grande majorité des décideurs interrogés (81 %) considèrent que la gestion des risques constitue une haute priorité pour leurs entreprises, mais 94 % indiquent avoir changé d’approche ces trois dernières années. C’est ce qu’indique une enquête que vient de réaliser le cabinet Deloitte intitulée Exploring Strategic Risk: A global survey.  Les entreprises intègrent de plus en plus l’analyse des risques dans leur stratégie et leur planification des process. Et puisque la gestion des risques est un problème majeur, elle est prise en compte au plus haut niveau de l’entreprise c’est-à-dire au niveau de la direction générale dans deux cas sur trois. L’étude rappelle que les 4 catégories de risques sont : stratégiques, opérationnels, financiers et réglementaires.10 Deloitte2

Aujourd’hui, c’est la réputation de l’entreprise qui est considéré comme le risque le plus important (40 %) alors qu’il ne situait qu’en troisième position il y a seulement trois ans, derrière la marque et l’environnement économique. Cette montée rapide est certainement liée à la diffusion rapide des réseaux sociaux qui donne une voix à tout un chacun dont la caisse de résonance que constitue l’Internet et qui peut transformer en quelques heures une simple expression en véritables mouvements d’opinion devant lesquelles les entreprises sont quelque peu désarmés.  Mais cette situation semble transitoire puisqu’en 2016, ce risque rétrogradera en troisième position, les entreprises considèrent sans doute qu’elles reprendront la main.

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Ces changements importants aussi rapides sont le résultat de l’explosion des données à laquelle on assiste ces dernières années ce que Tom Friedman du New York Times a baptisé de Great Inflection qui nous a amené dans une monde hyperconnecté où se mêlent diverses technologies : réseaux sociaux, cloud, 4G, haut débit sans fil, SOC (System-on-a-chip), smartphones, tablettes…  qui font désormais partie de notre quotidien. La gestion des risques nécessite plus que d’écouter les retours des clients. L’univers des médias traditionnels a littéralement explosé pour faire entrer les entreprises dans un espace multidimensionnel dans lequel aucune voix ne domine et où toutes les opinions comptent. Mais, si elles semblent démunies aujourd’hui,  elles considèrent qu’elles auront demain les outils à leurs dispositions pour écouter, canaliser et maîtriser ces vagues d’opinions.

 

Les technologies et le risque

 

Les technologies constituent-elles des opportunités ? Sans aucun doute, mais elles sont aussi des risques et ce à tous niveaux. Des entreprises peuvent être emportées rapidement par le tourbillon technologique. En quelques années, l’entreprise de location de DVD Blockbuster a été mise en faillite par la montée de la location en ligne. Créée 1997, Netflix avait mis en place un système de location de DVD par correspondance a du faire évoluer son business model à marche forcée pour tirer parti des réseaux haut débits et proposer un service de film en streaming. Ces évolutions liées aux ruptures technologiques ne sont pas nouvelles mais elles sont beaucoup plus rapides. Face à ce danger, l’Europe apparait comme la belle endormie et en prend moins la mesure que l’Asie ou l’Amérique.

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Quelles sont les cinq technologies considérées comme un risque potentiel pour les entreprises pouvant menacer leur business model ? Réseaux sociaux, Analytics, applications mobiles, cloud et cybercriminalité sont cités par ordre décroissant. S’il semble étonnant que la cybercriminalité viennent en dernière position, cela n’est pas trop surprenant dans la mesure où elle est clairement identifiée comme un risque car elle n’est que cela alors que les quatre autre domaines sont neutres et peuvent avoir des effets positifs ou négatifs, tout dépend ce qu’en font les entreprises.  Une chose est sûre, l’avancée rapide des technologies entretient un climat d’incertitude dans lequel toute entreprise sait qu’elle peut être dépassée rapidement par un concurrent qui saurait mieux exploiter les innovations.  Le data mining vient en première position aux Etats-Unis dans la mesure où cette technologie est plus largement diffusée et utilisée qu’en Europe ou en Asie.

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