Selon une étude du spécialiste de la sécurité Armis, la moitié des entreprises ralentissent leurs projets à cause des cyberattaques. L’étude avance que nous sommes bien déjà dans un état de cyberguerre.

Éditeur californien, Armis propose des plateformes destinées à sécuriser les actifs comme un logiciel de gestion des IoT, un outil de segmentation des réseaux ou encore une solution de « zero trust ».

L’éditeur a récemment mené une enquête baptisée « State of Cyberwarfare 2022-2023 » anglée sur la perception de la cybersécurité qu’ont les professionnels IT et RSSI. Dans ce but, plus de 6 000 professionnels ont été interrogés, travaillant dans de nombreux secteurs, santé, infrastructures critiques, logistique…

L’étude dresse un panorama plutôt sombre et avance que, guerre en Ukraine oblige, le monde est bel et bien en état de cyberguerre : 45 % des DSI et RSSI interrogés déclarent avoir dû signaler un acte de cyberguerre aux autorités !

« La cyberguerre, c’est le terrorisme du futur sous stéroïdes. C’est une méthode d’attaque rentable et asymétrique, qui nécessite une vigilance et des dépenses constantes pour se défendre », déclare ainsi Nadir Izrael, CTO et co-fondateur d’Armis.

Selon les résultats de l’étude, plus de 64 % des professionnels de la sécurité et de l’informatique interrogés par Armis sont d’accord sur le fait que la guerre en Ukraine a augmenté la menace d’une cyberguerre.

Plus de la moitié (54 %) des responsables IT interrogés constatent avoir été confrontés à une augmentation des menaces sur leur réseau entre mai et octobre 2022 comparativement aux six mois précédents.

Un peu plus de la moitié (51 %) des responsables interrogés au niveau mondial explique reconsidérer leurs fournisseurs de services et de solutions en raison du conflit en Ukraine. Un chiffre a mettre en relation avec les avertissements de l’ANSSI autour des risques liés à l’utilisation de solutions Russes (à commencer par Kaspersky) et à la lumière de témoignage comme celui du conseil
départemental de Haute-Savoie qui a remplacé Kaspersky par la solution européenne BitDefender.

Toujours selon cette étude, « la détérioration du paysage des menaces a eu un impact tangible sur les projets de transformation numérique à l’échelle mondiale, ralentissant l’innovation dans le monde entier« .
Ainsi, 55% des responsables interrogés estiment que leur organisation a mis en pause ou arrêté ses projets de transformation numérique en raison des cybermenaces. Les pays anglo-saxons sont d’ailleurs les plus pessimistes puisque ce pourcentage d’entreprises ayant ralenti leur transformation à cause des cybermenaces monte à 79% en Australie, 67% aux USA, 63% à Singapour, 57% aux USA. En France, seulement 42% des répondants ont freiné leurs projets de transformation.

Avec tout le recul nécessaire à la lecture de ce type d’étude commanditée par un acteur de la cybersécurité, on s’inquiètera quand même un peu de voir un tiers (33 %) des organisations mondiales ne pas prendre au sérieux la menace d’une cyberguerre et ne pas se préoccuper de l’impact cyber de la guerre en Ukraine sur leur cyber-résilience. On note quand même, et c’est logique, d’importantes disparités selon les secteurs d’activité.

 

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