Se passe-t-il un jour sans que quelques médias n’évoquent « la mobilité » ? interroge le dernier rapport publié par le Cigref Entreprises et Culture Numériques. Effectivement, une des informations de ce jour sur le sujet n’est pas sans poser de problèmes à savoir l’explosion de la cyber-criminalité dans les équipements mobiles (Les malwares explosent dans les smartphones).
Il y a eu les bureaux paysagés (open space) abattant les cloisons entre les espaces de travail, puis les bureaux banalisés – on est largement revenu sur ce concept – où les salariés (principalement dans les entreprises de conseil) – n’avaient plus leur bureau, mais accès à un bureau banalisé, du bureau à domicile (le télétravail), voici aujourd’hui le « bureau mobile », offrant au salarié la capacité à fonctionner d’où qu’il soit.
Les terminaux mobiles, principalement, les smartphones se diffusent très rapidement. Selon le BCG, il devrait y avoir davantage de particuliers à accéder à Internet via un appareil mobile que via un ordinateur fixe. En 2010, 43 % des mobiles étaient des smartphones et cette proportion devrait atteindre 71 % en 2015.
Depuis longtemps déjà on s’est aperçu que les technologies utilisées par les collaborateurs au sein de l’entreprise avaient de notables incidences sur les stratégies managériales. L’infrastructure ayant une influence sur la superstructure dans une relation dialectique, on connaît le propos.
On imagine donc bien que l’usage croissant des technologies numériques permettant cette mobilité impacte déjà fortement le management de l’entreprise. Pour le Cigref, cet impact dépasse les frontières du management, car la mobilité agit et fait évoluer tant les modes relationnels au sein de l’entreprise que ceux avec l’extérieur : partenaires, clients, fournisseurs…
Un rapport du McKinsey Global Institute publié en juillet 2012, indique que les deux tiers des opportunités de création de valeur offertes par les technologies sociales résident dans l’amélioration des communications et de la collaboration au sein des entreprises et entre elles. Les auteurs de ce rapport estiment que les entreprises adoptant ces technologies organisationnelles pourraient accroître la productivité des travailleurs du savoir de 20 à 25%. Evidemment, les smartphones et les applications qui les complètent participent largement à cette tendance. Cependant, la réalisation de tels gains n’est possible qu’à condition de transformer profondément les pratiques de gestion, mais aussi les comportements dans les organisations.
Une étude récente menée par le Cigref en collaboration avec le Cefrio sur l’innovation par les usages et les technologies numériques montre que l’intensité d’utilisation des technologies numériques dans l’organisation est corrélée avec sa capacité d’innovation. L’intensité des TIC et les efforts consacrés à la gestion et au changement organisationnel ont un impact positif fort. Les changements organisationnels sont un facteur significatif pour innover et tirer profit de l’innovation.
Une tendance lourde et non un effet de mode
Ce type de fonctionnement n’est pas un effet de mode. Il s’inscrit dans le prolongement de ce que l’on a appelé le « web 2.0 », et est de plus en plus apprécié, plébiscité, par les Français au travail
Les technologies de la mobilité, outre le fait d’influencer les usages, facteurs de cette nouvelle culture, contribuent à une dynamique de partage et d’ouverture identifiée en elle-même comme spécificité de cette culture numérique, telle qu’elle est décrite dans l’ouvrage du Cigref .
Dans ce document, le Cigref explique également que « le travail en mobilité et ces technologies de la mobilité possèdent un potentiel d’innovation non négligeable pour les entreprises », faisant référence à l’étude « Les smartphones comme vecteurs d’innovation dans la coordination organisationnelle » menée par le professeur Namjae Cho de l’Université de Hangyang (Corée du Sud) dans le cadre du programme ISD de la Fondation CIGREF. Cette étude montre que « la coordination peut être considérée comme un concept global regroupant les notions d’intégration, de collaboration et de coopération ».
Dans cette étude, Namjae Cho attire l’attention des dirigeants sur le fait qu’il faille « bien identifier les postes qui sont aujourd’hui fixes, mais qui sont amenés à devenir mobiles dans l’avenir […] et bien comprendre la nature des tâches avant de concevoir et d’adopter les différentes fonctions des bureaux mobiles ». Mais pour lui, cette mobilité bien comprise crée de nouvelles opportunités pour l’entreprise.
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