Si la diversité des expertises nécessaires à la transformation numérique pousse les entreprises à faire appel à des consultants indépendants de plus en plus nombreux, l’encadrement de ces experts par un Chief Consulting Officer est devenu un gage de réussite difficilement contournable.
Les consultants indépendants, piliers de la transformation numérique des entreprises
La transformation numérique des entreprises touche l’ensemble des directions d’une entreprise ou d’une administration. Cette révolution crée de nouveaux besoins, souvent ponctuels ou temporaires, tant en termes d’organisation que de compétences. Quand bien même ces compétences existent en interne, la spécificité de ces projets impose généralement l’apport de compétences ou d’un ADN extérieur à l’entreprise, et cela se fait de plus en plus régulièrement au travers de l’intégration de consultants indépendants.
En parallèle, l’aventure indépendante, plus souple, plus engageante et motivante, séduit de plus en plus les cadres expérimentés tentés par la possibilité de choisir leurs missions, de travailler à leur rythme et par l’idée d’être à leur compte. Ce besoin d’indépendance est largement partagé par différents types de profils et de générations : le CDI n’est plus le Graal. Parmi les candidats et même parmi les recruteurs, ils sont de moins en moins nombreux à croire à la promesse d’un plan de carrière échafaudé au sein de la même entreprise. C’est ainsi que le nombre de consultants indépendants a presque triplé ces dernières années. Leur mise à l’étrier est souvent permise par leur réseau professionnel immédiat : « Qui perd un employeur, gagne un client », dit un adage en vogue dans ce milieu.
Aujourd’hui, les consultants indépendants forment une large communauté, hétérogène en compétences et en profils. Les meilleurs d’entre-eux se distinguent par leur connaissance pointue des métiers et des organisations de leurs clients, leur usage approprié des méthodes et des outils du numérique, le tout combiné à une empathie et à un doigté spécifique à la profession du consultant ; ils sont les mieux à même de pouvoir aider les entreprises à réussir leur transformation numérique.
Le « Chief Consulting Officer », un métier nouveau pour coordonner les indépendants et assurer la bonne transformation numérique des entreprises
Le recours accru aux consultants indépendants dans les entreprises pour accompagner leurs projets liés à la transformation numérique de leur activité, nécessite toutefois un savoir-faire managérial spécifique. Ainsi, la création d’un poste de coordinateurs de consultants est aujourd’hui nécessaire pour mettre en oeuvre rapidement et efficacement ce type de projet. Les Anglo-saxons parlent de « Chief Consulting Officer » pour qualifier ce nouveau métier dont la fonction consiste à aider les dirigeants d’entreprise à constituer le meilleur groupe de consultants pouvant les accompagner, mais également à animer cet écosystème incontournable.
Ce nouveau métier est unique et hybride : il allie à la fois les compétences RH – évaluation des compétences et aptitudes pour mener à bien le projet, analyse de la personnalité et de la compatibilité avec la culture de l’entreprise, analyse de la capacité à travailler en équipe et des éléments de motivation des consultants … – aux compétences en matière d’achats – compréhension des besoins clients, voire co-construction du projet avec le décideur, sélection des bons consultants, négociation, gestion de l’administratif spécifique au statut d’indépendant … À l’instar d’un maître d’œuvre, le coordinateur de consultants assure le suivi du chantier de transformation numérique tout en rendant compte au dirigeant – le maître d’ouvrage – de l’avancée des travaux dans le respect du cahier des charges établi.
A la tête d’une équipe déléguée, le Chief Consulting Officer opère pour le compte de l’entreprise un ecosystème d’experts qui présente tous les avantages du travail en réseau : dépourvu de rigidité structurelle il est souple, réactif, adaptable ainsi « à la demande » aux besoins de l’entreprise.
Il existe cependant des freins à la création d’un tel mode d’organisation. En entreprise, la délégation d’une mission hautement stratégique ne va pas de soi. Il faut pourtant rompre avec cette habitude qui freine ou ruine bien souvent des projets.
D’une curiosité insatiable, le futurologue Alvin Toffler, disparu en 2016, écrivait que « les illettrés du XXIe siècle ne seront pas ceux qui ne savent pas lire ou écrire, mais ceux qui ne savent pas apprendre, désapprendre et réapprendre. » Cette faculté d’apprentissage permanent mentionnée par Toffler se trouve d’ailleurs dans l’ADN du métier de consultant. Pour continuer à innover, les entreprises devraient s’inspirer de cette citation et faire évoluer leurs modèles. Le Chief Consulting Officer pourra à coup sûr les y aider.
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Olivier Fernandes est CEO et Fondateur de Colibee