L’acquisition d’ARM par NVidia est encore loin d’être validée. Le gouvernement anglais se saisit de l’affaire et veut prendre le temps d’en mesurer les implications… pour sa propre sécurité.
ARM est un concepteur de processeurs britannique même s’il appartient au Japonais SoftBank (qui l’a acquis en 2016). En septembre 2020, NVidia s’est porté candidat au rachat d’ARM auprès de la holding japonaise pour la somme de 40 millions de dollars. Depuis, ce rachat est suspendu à l’approbation des autorités internationales. Mais cette approbation traine en longueur.
Aujourd’hui, c’est le gouvernement anglais qui a décidé de se pencher de près sur ce dossier. « En vertu des pouvoirs définis dans la loi de 2002 sur l’entreprise, le Secrétaire d’État au numérique, à la culture, aux médias et aux sports est en mesure d’intervenir pour des raisons de sécurité nationale » explique le gouvernement britannique. « Le secrétaire d’État a émis un avis d’intervention d’intérêt public (PIIN), confirmant qu’il intervenait dans la vente pour des raisons de sécurité nationale. Une décision prise en tenant compte des conseils reçus de responsables de la communauté de la sécurité des investissements. »
Autrement dit, le gouvernement britannique pourrait stopper cette vente non pas pour des raisons antitrust ou pour les risques qu’un tel rachat pourrait faire peser sur les clients actuels d’ARM concurrents de NVidia mais bien pour des « raisons de sécurité nationale »… Étonnant non ? Après tout, sur le papier, on voit mal en quoi une société ARM entre les mains de l’américain NVidia poserait plus de problèmes de sécurité qu’une société ARM entre les mains d’une holding japonaise.
Voilà qui devrait bloquer la vente d’ARM pendant à nouveau plusieurs mois. Le gouvernement attendra notamment un rapport de l’autorité des marchés britannique qui doit être remis fin juillet au plus tôt.
Le secrétaire d’État au numérique, Oliver Dowden, précise que « nous voulons soutenir notre industrie technologique britannique florissante et accueillir favorablement les investissements étrangers, mais il est approprié que nous considérions comme il se doit les implications d’une telle transaction sur la sécurité nationale ».
Dans un communiqué, NVidia a répondu à cette annonce en précisant : « Nous ne pensons pas que cette transaction pose des problèmes de sécurité nationale importants. Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les autorités britanniques, comme nous l’avons fait depuis l’annonce de cet accord ».