Les bracelets coachs sportifs et montres connectées mesurent les rythmes cardiaques, la température, l’oxygène dans le sang et d’autres paramètres de santé. Une étude Fitbit tend à montrer qu’avec ces données, il pourrait être possible de détecter une infection au COVID-19.

On le sait, les tests actuels pratiqués un peu partout pour vérifier si une personne est infectée – ou a été infectée – ne sont pas d’une très grande fiabilité. Plus gênants encore, ils sont souvent réalisés alors que les premiers signes sont apparus et donc deux ou trois jours en moyenne après qu’une personne infectée ne soit contagieuse ce qui contribue à la formation de clusters plus larges.

L’un des grands spécialistes des coachs sportifs électroniques, Fitbit, mène depuis plusieurs mois une large étude pour essayer de déterminer si les données récoltées par les capteurs intégrés à ses bracelets et montres permettent de savoir si une personne présente des signes d’infection au COVID-19. Plus de 100 000 utilisateurs FITBIT se sont portés volontaires pour participer à cette étude, plus de 1000 d’entre eux ayant contracté le virus durant la période d’étude.

Les chercheurs de Fitbit viennent de publier sur medRxiv.org des résultats préliminaires très intéressants. L’étude est actuellement soumise à la relecture et l’avis d’experts. Mais Fitbit a d&jà commencé à communiquer sur ses premières découvertes qui restent encore à valider à une plus vaste échelle.

Evolution des rythmes cardiaques et respiratoires durant l’infection COVID-19 – Source : Fitbit.

Selon Fitbit, ses bracelets peuvent détecter 50% des cas de COVID-19, 24 heures avant que les volontaires n’aient ressenti les premiers symptômes. Une découverte importante car cela permettrait aux personnes contagieuses de se mettre en quatorzaine une journée avant l’apparition des signes d’infections limitant d’autant la propagation du virus.

Fitbit a constaté que le taux de respiration, le rythme cardiaque au repos et les variations du rythme cardiaque sont autant de données mesurées par les capteurs des bracelets qui sont influencées par le COVID-19.
Les chercheurs ont ainsi remarqué que, 24 heures avant l’apparition des symptômes, les personnes infectées avaient un HRV (Heart Rate Variability) en décroissance avec un rythme cardiaque au repos augmenté et un taux de respiration plus élevé.

Ils ont également noté que le rythme cardiaque au repos se stabilise en moyenne 5 à 7 jours après les premiers symptômes et que le rythme respiratoire reste plus élevé durant 3 semaines.

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Toutes ces données tendent à montrer que nos montres connectées et autres bracelets sportifs dotés de capteurs cardiaques pourraient dans les prochains mois embarquer des applications « Covid-19 » à même d’alerter leur porteur d’un potentiel risque d’infection. Ce qui leur permettrait de se mettre au vert et d’éviter les contacts avec les proches, collègues et voisins.

Même si les résultats préliminaires doivent encore être confirmés et complétés avec une population encore élargie, l’étude de Fitbit présente un véritable intérêt scientifique et pratique. Elle devrait inspirer la concurrence, même si  certains fabricants (à commencer par Huawei) mènent déjà des études similaires. Par ailleurs, les « wearables » spécialisés comme Whoop et Oura ont également été adoptés par des fédérations sportives (PGA Tour, NBA, …) pour surveiller une éventuelle infection chez les athlètes. Des universités comme celle de Stanford (Stanford University School of Medecine) mènent aussi des études sur l’utilisation des capteurs Apple Watch et Fitbit dans la détection des infections au COVID-19. En attendant que les tests se fiabilisent et qu’un vaccin se démocratise, nos objets connectés pourraient bien se révéler de précieux alliés contre la pandémie et une éventuelle « seconde vague »…