Dans la perspective de la remise de son rapport sur l’IA aujourd’hui, Cedric Villani fait le point sur la position de la France et sur les ingrédients de la réussite. Parallèlement est créer l’association AFPSIA pour promouvoir la technologie

S’exprimant sur la 7/9 de France Inter, Cédric Villani, le mathématicien français le plus connu aujourd’hui et député pour le mouvement La République en marche, a précisé que la France n’est pas dans le Top 5 du domaine qui regroupe selon lui les Etats-Unis, la Chine, Israël, le Canada et le Royaume-Uni. Où se situerait donc la France ? Difficile à dire car au-delà de ce petit groupe de nations les plus avancées, les classements sont moins fiables.

Le problème de la France dans l’IA, comme dans bien d’autres domaines, n’est pas nouveau : d’excellentes capacité de recherche et de formation et des difficultés de réalisation dans la mise en œuvre. Cédric Villani a indiqué que des annonces de nouvelles implantations de laboratoires sur l’Hexagone seront faites demain à l’occasion de la journée de débats organisée par le Collège de France sur le thème de l’IA, de ses opportunités et de ses enjeux.

Interrogés sur la fuite des cerveaux, un grand classique qui concerne l’IA comme de nombreuses disciplines, Cédric Villani, en expliquant que c’était la partie la plus douloureuse de son rapport, a indiqué que les motivations des chercheurs à partir concernaient surtout les conditions de travail et pas seulement les salaires : lourdeurs administratives, facilité de recruter, achat de matériel, accès à des capacités de calcul, reporting…

On le sait, la matière première de l’IA est la donnée. L’accès à des données de qualité et en volume suffisant est donc un élément crucial à la réussite de la France Et dans ce domaine, la partie administrative, en particulier les autorisations faites par la CNIL, devront être beaucoup plus rapides.

La France peut-elle avoir une approche globale – l’IA touchera bien tous les secteurs d’activité – ou sélectionner certains domaines ? Dans son rapport, le député LREM propose de concentrer nos ressources sur quatre secteurs : la santé, les transports, la défense et l’environnement. Ce qui ne signifie pas qu’il faut pour autant abandonner les autres secteurs, poursuit-il.

Dans quel cadre organiser cette recherche pour espérer rattraper notre retard ? Il faut arrimer nos travaux dans le cadre européen car « la France aura besoin de l’Europe et la France de l’Europe ». Concernant l’équilibre public/privé, le spécialiste de l’analyse mathématique considère qu’en France nous attendons toujours beaucoup de l’Etat. Or les participations du public et du privé seront indispensables mais surtout il faudra « une bonne communication entre les deux canaux ».

Interrogé sur un auditeur sur tous les grands plans français qui ont largement échoué (plan informatique pour tous, Minitel, cloud souverain…), Cédric Villani considère que ce n’est pas une question de sujet mais de méthode en vantant les mérites de l’approche « bottom-up » qui s’appuie sur l’expertise existante.

Promouvoir l’IA auprès du grand public et des entreprises

Vendredi dernier, les membres fondateurs de l’Association Française pour la Promotion et la Sensibilisation à l’Intelligence Artificielle se sont réunis en Assemblée générale pour créer l’AFPSIA. L’association a pour vocation de promouvoir l’intelligence artificielle et de favoriser la sensibilisation des particuliers et des entreprises à cette technologie.

L’AFPSIA contribue à promouvoir une intelligence artificielle responsable ainsi que les initiatives en faveur de la préparation du grand public à l’impact des évolutions technologiques de l’intelligence artificielle sur la société.

Convaincus de l’opportunité que représente l’intelligence artificielle pour la France, l’Association a pour objet de :

– Promouvoir toute initiative ayant pour but la diffusion du savoir lié à l’intelligence artificielle en langue française

– Informer le public des changements engendrés par le développement des systèmes intelligents dans les années à venir et de l’inciter à prendre part aux débats sur l’utilisation de l’intelligence artificielle

– Distinguer, grâce au label IAFrance, les sociétés qui contribuent en langue française à la diffusion de la connaissance technique et scientifique de l’intelligence artificielle ou à la sensibilisation auprès du grand public

– Encourager un usage responsable et éthique de l’intelligence artificielle

 

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