Après l’internet des documents et l’internet des gens, voici venu l’Internet des objets avec un marché du M2M qui représente déjà 10 milliards de dollars

La communication Machine to Machine est l’association des technologies permettant la communication avec des objets dits intelligents et communicants et cela dans le but de fournir à ces derniers les moyens d’interagir sans intervention humaine avec le SI. Autant dire que le champ des applications possibles est très large.

Dans un premier temps destiné aux grands comptes en raison des coûts induits, le M2M est peu à peu accessible aux PME et à de nouveaux marchés, notamment grâce à la baisse des coûts et à la réduction de la complexité dans la mise en œuvre des applications proposées. Les opérateurs et autres fournisseurs de services proposent de plus en plus des solutions clés en main. De telle sorte que la croissance prévue de ces technologies est importante et ce marché devrait passer de 10 milliards de dollars en 2013 à 88 milliards dans dix ans. C’est ce que projette le rapport « M2M device connections and revenue: worldwide forecast 2013–2023″ publié par le cabinet Analysys Mason.

Pour l’heure, c’est ce que l’on appelle Outre-Atlantique les Utilities[1] – eau, gaz, électricité – qui constituent le secteur le plus demandeur ; il devrait constituer plus de tiers des capteurs installés à horizon 2023. Gaz de France par exemple prévoit d’installer sur l’Hexagone 11 millions de compteurs intelligents d’ici à 2022. Ces compteurs permettront aux clients de connaître précisément leur consommation réelle afin de mieux suivre et contrôler leurs dépenses énergétiques. Les opérations de vérification et de maintenance pourront être effectuées sans que le client ait besoin d’être sur place. Il sera plus simple et plus rapide de mettre en œuvre les changements souhaités par le client concernant par exemple les tarifs ou les prestations. Vient ensuite le secteur de l’automobile et des transports qui représente 28 % du marché et devrait décliner légèrement  d’ici à 2023.

9 M2M

L’internet des objets est parfois présenté comme un ensemble de technologies et d’applications inclus dans l’Internet des objets. Selon Benoît Ponsard, Fondateur de la société spécialisé dans les échanges numérisés Kimeggi : « Le M2M, tel qu’il est vu par les acteurs de son écosystème, est une adaptation du couple cellulaire/Internet pour répondre à des besoins d’échanges d’informations entre systèmes distribués et serveurs centraux. Les usages sont professionnels (logistique, télémaintenance, télégestion…) ou grand public spécifiques (alarme domestique, GPS connectés, cadres photo numériques…). L’IdO adresse les défis de la connectivité mais aussi du traitement des données, de l’élaboration de l’information et de son partage souvent en pair à pair. Aussi le M2M peut être vu comme un premier pas vers l’Internet des Objets ».

Ces technologies font l’objet d’un intérêt tout particulier. Pour  preuve les 800 millions de dollars débloqué par le gouvernement chinois en août 2011 pour abonder un fonds spécial destiné à financer le développement d’applications M2M.

Selon le cabinet GigaOM Research, plusieurs facteurs contribuent au développement du M2M, à commencer par l’existence d’applications traditionnelles industrielles de supervision de machines de production avec les protocoles tels que SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition) ou MQTT (Message Queue Telemetry Transport). Les secteurs de la logistique et de la distribution utilisent aussi depuis longtemps des applications utilisant les technologies RFID passives et actives. Il y a également le développement exponentiel d’Internet avec la diffusion progressive d’IPV6, des réseaux larges bandes, du cloud et du big data et le développement d’une nouvelle génération de logiciels dits « loosely coupled ».

Autant de facteurs qui vont permettre un développement rapide mais dont les chiffres ne manquent pas d’impressionner. Selon le constructeur de composants Intel, plus de 30 milliards de capteurs devront être connectés d’ici à 2020, une famille de quatre personnes passera de 10 objets connectés en 2012 à une cinquantaine en2022. Le nombre des abonnements de téléphonie mobile dépassera celui du nombre d’habitants sur Terre[2].

 


[1] Le secteur Utilities englobe l’ensemble des entreprises de production, de transport, de distribution et de commercialisation d’électricité et de gaz ainsi que le traitement et la distribution de l’eau

[2] « The Internet of Things : a market landscape »