Plusieurs annonces cette semaine montrent que Microsoft avance ces pions autour de Windows 10X et de son projet Cloud PC. Parallèlement, l’éditeur ouvre enfin à tous son service quantique jusqu’ici limité à des partenaires sélectionnés.
Nous évoquons le sujet depuis plusieurs mois déjà. Microsoft prépare une offensive de « PC dans le Cloud » pour offrir aux utilisateurs d’entreprises (de la TPE à la grande entreprise) un moyen de disposer où qu’ils soient et sur le terminal de leur choix d’un bureau Windows complet hébergé dans Azure moyennant un abonnement mensuel. Une telle option apparaît aujourd’hui indispensable alors que les versions fuitées de Windows 10X confirment l’absence du container Win32 et donc de la compatibilité avec les logiciels classiques de l’univers Windows. Cette incompatibilité serait ainsi comblée par une connectivité à « Cloud PC ».
L’offre sera probablement annoncée à l’occasion de la prochaine conférence MS Ignite début mars, qui sera virtuelle et dont les inscriptions se sont ouvertes cette semaine. À moins que Microsoft ne crée la surprise demain à l’occasion de son événement en ligne « Reimagine the Employee Experience » (jeudi 4 à 15H).
En attendant, l’éditeur peaufine le terrain. Il vient d’annoncer « Windows 10 Cloud Configuration ». Il ne s’agit pas d’une nouvelle édition de Windows 10 mais d’un guide d’entreprise, un pas à pas, pour déployer des appareils Windows 10 dans le cloud et les gérer avec Microsoft Endpoint manager.
Une configuration pour un fonctionnement cloud optimal
Le document est utile à toutes les entreprises qui souhaitent créer des postes Windows 10 dans le cloud. Il comporte un ensemble de recommandations pour un fonctionnement optimisé du système dans une telle configuration. Les administrateurs informatiques utilisent Microsoft Endpoint Manager pour appliquer une configuration standard « Cloud » de Windows 10, facile à gérer, à un ensemble sélectionné de périphériques nouveaux ou existants.
La configuration fonctionne sur les périphériques exécutant Windows 10 Pro ou Windows 10 Enterprise et peut convenir aux travailleurs qui n’ont besoin que d’un nombre limité d’applications traitées et approuvées par l’informatique pour répondre à leurs besoins. Avec cette idée de déporter les Workloads les plus lourds dans le cloud pour offrir une seconde vie aux appareils Windows 10 vieillissants.
Les comptes d’utilisateurs sont enregistrés dans Azure Active Directory et les périphériques sont inscrits pour la gestion du cloud dans Intune afin qu’ils soient automatiquement mis à jour avec des mises à jour.
Quoi ? Le vrai Windows 10 peut enfin être virtualisé ?
La publication de ce document vient finalement officialiser un point jusqu’ici resté très flou : Microsoft n’approuvait pas jusqu’ici l’utilisation de Windows 10 en mode virtuel dans le cloud, les entreprises étant censées utiliser Windows Server et ses « Terminal Services » pour offrir des « bureaux virtualisés ». Mais en lançant sa propre offre Windows Virtual Desktop dans Azure, l’éditeur s’accordait des largesses qu’il semblait interdire aux autres.
Désormais, utiliser un vrai bureau Windows 10 dans le cloud ne semble plus interdit dès lors que l’entreprise dispose d’une licence Windows 10 Pro ou Entreprise pour chaque bureau virtuel. Les règles ont donc changé à un moment sans que Microsoft n’en ait fait grand bruit.
Azure rend public son cloud quantique
Fin 2019, Microsoft annonçait l’accès restreint à Azure Quantum, un service QaaS (Quantum as a Service) permettant de développer et d’expérimenter des algorithmes quantiques avec la possibilité de les exécuter soit sur des émulateurs 30 Qubit soit sur de véritables ordinateurs quantiques de Honeywell, IonQ, ou QCI.
Cette semaine, Microsoft ouvre enfin à tous l’accès à son service quantique rejoignant ainsi Amazon et son service Braket et surtout IBM et son Q Experience Cloud (dont l’accès est gratuit et propose 15 vraies machines IBM Q Systems).
Azure Quantum reste cependant toujours en Preview mais est librement accessible à tout utilisateur disposant d’un compte Azure.
Microsoft devrait multiplier les vidéos d’introduction, de formation et de prise en main dans les prochaines semaines.
Et Microsoft semble avancer sur sa propre Machine Quantique
Par ailleurs, l’éditeur semble toujours avancer sur sa propre machine quantique. Microsoft Research a choisi une voie qui lui est propre (même si Bell Labs semble poursuivre des recherches similaires) en la matière en s’appuyant sur des Qubits Topologiques à base de fermions de Majorana dont l’existence a été supposée dès 1937 mais dont les preuves d’existence n’ont été mises en évidence que par deux expériences en 2018 et en 2020. En attendant que Microsoft dévoile ses propres trouvailles sur les fermions de Majorana, ses chercheurs viennent de mettre au point un nouveau processeur de contrôle des qubits fonctionnant à températures cryogéniques. Dénommé Gooseberry, il permet de contrôler des centaines voire des milliers de Qubits : « les machines quantiques actuelles utilisent une vaste quantité de fils pour contrôler les signaux, ce qui leur donne cet aspect de lustre doré. C’est joli mais fondamentalement impraticable. Et ça ne peut pas monter à l’échelle » explique Kushal Das, ingénieur Microsoft et co-inventeur de la puce. « Notre processeur Gooseberry élimine tous ces câbles. Avec seulement deux fils transportant des informations en entrée, il peut générer des signaux de contrôle pour des milliers de qubits. »
Autrement dit, Gooseberry est une brique essentielle pour contrôler les Qubits topologiques de la machine – toujours hypothétique – sur laquelle planche Microsoft Research. Une étape de plus franchie…