Oracle étend son offre Cloud@Customer en proposant une réplique identique de la totalité de ses services de cloud public, dont la base de données autonome et les applications SaaS, sur le data center des entreprises.
Mirrorer sur le data center de l’entreprise l’infrastructure technique proposée sur le cloud public, tel est l’objectif de tous les grands opérateurs de services clouds, parfois avec des approches différentes. AWS avec Outpost, Azure avec Azure Stack, Google avec Anthos. IBM propose de son côté de rationaliser toutes ses infrastructures autour des containers et de Kubernetes. Big Blue est allé un peu plus loin en proposant une sorte de « cloud public privé » pour des institutions financières tels que Bank of America et BNP Paribas (Jason McGee, CTO Public Cloud IBM : « Nous sommes prêts pour la deuxième bataille du cloud »). Baptisé Financial Services Ready Public Cloud, il s’agit d’un cloud public spécialisé pour le secteur financier qui répond à toutes les exigences en matière de sécurité, de chiffrement, de conformité. Centrée pour l’instant sur le secteur financier, cette approche pourrait s’étendre à d’autres secteurs comme la santé ou le secteur aérien.
L’annonce à laquelle procède Oracle procède de la même logique et poursuit celle baptisé Cloud@Customer faite il y a quatre ans déjà consistant à proposer certains services de son offre de cloud public sur une appliance que le client installé dans son data center. Il s’agissait de mettre en place les technologies du cloud derrière le firewall de l’entreprise dans son propre data center, de lui offrir les mêmes avantages, de faire gérer ces services par Oracle dans les pays et d’appliquer le mode tarifaire du cloud (Opex vs Capex), expliquait Karim Zein, Vice President Country Leader Technology chez Oracle France (Vers un nouvel Oracle ?).
Aujourd’hui, Oracle généralise cette offre avec Dedicated Region Cloud@Customer, une solution permettant aux entreprises de bénéficier dans leurs propres data centers des services cloud de seconde génération d’Oracle, incluant notamment Oracle Autonomous Database et les applications SaaS Oracle. Cette offre n’est pas destinée à la PME du coin mais bien aux grandes, voire très grandes entreprises puisque l’engagement client minimal est une dépense de 6 millions de dollars sur trois ans, soit un ticket d’entrée de 18 millions de dollars.
Parmi les premiers clients de cette solution Oracle fait état de notamment Nomura Research Institute (NRI) au Japon et Oman Information and Communications Technology Group, le département informatique du gouvernement d’Oman.
Avec cette offre, les entreprises bénéficient dans leurs propres data centers exactement des mêmes offres que dans les régions cloud public d’Oracle : même gamme complète de services cloud modernes, API, SLA…. Cette solution est destinée aux entreprises soumises à une forte réglementation ou particulièrement exigeantes en matière de sécurité, qui doivent répondre à des contraintes strictes de latence et de localisation des données. « La gestion est assurée à distante par Oracle », rappelle Régis Louis, Vice-President Product Strategy EMEA.
Au cours de ces dernières années, l’adoption du cloud public par les entreprises s’est généralisée, celles-ci cherchant à bénéficier de la facturation à l’usage, de la souplesse de dimensionnement et de l’agilité du cloud. Mais dans un avenir prévisible, la plupart des entreprises prévoient de continuer à exécuter une partie de leurs charges de travail on-premise, dans leurs data centers internes. Les clients recherchent donc activement une architecture hybride offrant les mêmes services, les mêmes fonctionnalités et la même portabilité des applications entre les environnements cloud public et on-premise. Et ils peuvent les deux environnements avec la même console d’administration.
L’offre Oracle Dedicated Region Cloud@Customer intègre des fonctions d’administration et l’accès aux nouvelles fonctionnalités dès leur disponibilité dans le cloud public. Il assure une isolation des données du client, y compris à travers toutes les opérations liées aux API, qui restent localisées dans les data centers du client pour assurer le plus haut niveau de sécurité. Il est à noter que les clients restent responsables de la sécurité de leurs données et que, en aucun cas, Oracle peut y avoir accès. La clé de chiffrement est détenue en permanence par le client. Toutes les mesures de sécurité existantes sur le cloud public s’appliquent à cette solution. Pour la mettre en œuvre, Oracle a défini des règles techniques en matière d’infrastructure, notamment une surface minimale de 220 m² et un puissance minimale de 0,5 MWatts.
La quasi-totalité des data centers d’Oracle qui font tourner ses services de cloud public (24 régions actuellement et bientôt 36 régions) est installé chez des hébergeurs. Les clients ont aussi la possibilité de faire de même. Oracle propose des connexions privées haut débit entre ses data centers et ceux des clients leur permettant ainsi de créer des Virtual Cloud Network.
De plus, Oracle Dedicated Region Cloud@Customer est certifié pour exécuter de façon totalement transparente les solutions Oracle en mode SaaS tels qu’ERP-Financials, HCM, SCM et CX, offrant ainsi une expérience cloud on-premise totalement intégrée. Il est également possible de faire fonctionner Oracle Cloud VMWare qui intègre vSphere, NSX et vSAN.
Les clients peuvent faire évoluer le data center en fonction de leurs besoins mais dans le cadre d’une interaction commerciale classique avec Oracle et avec un délai compris entre 8 et 12 semaines. Mais pour des besoins ponctuels, l’entreprise pourra faire appel aux ressources du cloud public d’Oracle.