Le Forum InCyber Europe 2024 (FIC 2024) ouvre ses portes cette semaine. Pour initier cette semaine dédiée à la cyber-sécurité, nous vous proposons de vous plonger dans les arcanes de l’ombre numérique, où opère une nouvelle génération de criminels hautement organisés, tissant leur toile à travers un écosystème sophistiqué et hiérarchisé. En tant que cybercriminels, ces acteurs malveillants ne travaillent pas en solitaire, mais font partie d’organisations structurées, chacun avec une mission définie dans le but ultime de subtiliser des informations et d’en tirer profit.

La cybercriminalité représente aujourd’hui une menace grandissante, dont la portée économique équivaudrait à la troisième économie mondiale. Les entreprises et les organisations font face à des risques directs tels que la perte d’exploitation, les demandes de rançon, mais aussi à des conséquences indirectes dévastatrices, allant de la dégradation de l’image de marque à la dévalorisation boursière. Les répercussions peuvent être si sévères qu’une cyberattaque peut conduire à la faillite d’une entreprise.

Ainsi, la cybersécurité n’est pas seulement une nécessité technique, mais un impératif économique et stratégique. Les entreprises doivent réaliser que la protection contre les cybermenaces est essentielle pour leur survie à long terme.

La disparité de maturité cyber entre les entreprises est un facteur clé. Certaines n’ont pas encore mobilisé les moyens nécessaires, exposant ainsi leurs activités à des menaces grandissantes. Malgré une sensibilisation croissante des dirigeants à ces types de risques, toutes les entreprises ne font pas de la cybersécurité une priorité d’investissement. Les PME et ETI, en particulier, sont parmi les cibles privilégiées des cybercriminels, avec seulement 44 % d’entre elles plaçant la cybersécurité en tête de leurs investissements informatiques.

Une façon pour les responsables d’entreprises de mieux mesurer le risque et de renforcer leur cyber résilience est de se familiariser avec les motivations des cybercriminels. En comprenant les tenants et aboutissants de la cybercriminalité, les dirigeants peuvent prendre des mesures plus éclairées pour protéger leur organisation.

Comprendre les motivations des hackers, en déduire la portée des risques puis investir avec discernement dans la cybersécurité est l’unique ligne de conduite à tenir face à cette menace en pleine expansion. 

Acteur central de cette machination digitale, le hacker est chargé de la mission cruciale de parvenir à pénétrer les Systèmes d’Information. Les objectifs multiples de son organisation criminelle incluent l’obtention de rançons, la revente de données à des tiers, voire le détournement direct de fonds. Dans cet univers cybercriminel, la fiche de mission est claire : infiltrer, corrompre, exploiter.

Le mode opératoire du hacker ressemble étrangement à celui d’un cambrioleur expérimenté. En scrutant l’infrastructure, il cherche la faille, la porte ou la fenêtre mal fermée. Si l’architecture est trop robuste pour une compromission directe, il se tourne alors vers autre une cible : les collaborateurs. Les êtres humains, souvent le maillon faible, deviennent la porte d’entrée potentielle.

Deux scénarios d’attaque cohabitent. Soit des bots automatiques explorent les systèmes pour dénicher des failles de sécurité que les hackers exploitent ensuite. Ou bien, les cybercriminels mènent une analyse ciblée sur un compte présentant un potentiel exploitable. Une fois la brèche trouvée, l’intrusion dans le Système d’Information de la victime peut commencer.

Installé confortablement chez sa victime, le hacker met en œuvre son plan en fonction de ses motivations. Que ce soit le détournement de fonds, la revente d’informations sensibles sur le Dark Web, ou le déploiement d’un rançongiciel, le cybercriminel tire très souvent parti de ses efforts.

Lorsqu’il a monétisé ses méfaits, son organisation opte souvent pour le blanchiment de fonds via le Dark Web. Les paiements en cryptomonnaies, en particulier le Bitcoin, sont privilégiés pour leur anonymat, rapidité et facilité d’utilisation. Cette méthode rend pratiquement impossible le suivi des transactions pour les autorités, représentant ainsi le moyen de paiement préféré des cybercriminels.

Il est devenu impératif pour les entreprises et organisations de renforcer leur vigilance et leur cybersécurité. Comprendre les motivations, les méthodes et les objectifs des cybercriminels est essentiel pour contrer cette inquiétante menace aux contours flous mais cependant bien réelle. La bataille dans le cyberespace demande une préparation constante, une sensibilisation accrue et des investissements judicieux pour assurer la protection des Systèmes d’Information contre ces forces obscures.
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Par Marc Lestienne, DSI adjoint du groupe Prodware et Cyrille Duvivier, VP Security and Compliance chez Prodware 

 


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