La pratique du test en continu gagne du terrain au sein des grandes entreprises mais le niveau d’automatisation des tests doit se renforcer.

C’est ce que révèle le rapport intitulé Continuous Testing Report que vient de publier qui indique que l’assurance qualité et les tests constituent pour beaucoup d’entreprises un frein à la mise en œuvre de l’approche DevOps et des processus de livraison en continu (Continuous Delivery). Pour 58% des entreprises sondées déployant une nouvelle version quotidiennement (et 26% au moins une fois par heure), le test en continu est désormais fondamental dans l’approche DevOps et dans l’écosystème de développement agile

Ce rapport fait suite à un autre (DevOps : la culture avant la technique) publié par le cabinet ISG Insights qui montre que les entreprises utilisent assez largement les méthodes agiles et DevOps.

Selon ce rapport, la pratique du test en continu gagne du terrain au sein des grandes entreprises. En effet, près d’un tiers des responsables informatiques (32%) déclarent que leurs services ont « pleinement adopté les tests en continu ». Pour autant près de 6 entreprises interrogées sur 10 qui déploient une nouvelle version quotidiennement (une toutes les heures pour 26% d’entre elles) doivent optimiser l’efficacité des processus de test en continu. Le rapport met en évidence la nécessité de les simplifier en adoptant un écosystème homogène de développement agile.

Le potentiel de l’automatisation des tests

L’étude insiste sur l’immense potentiel d’optimisation des processus de test en continu grâce à la technologie. En effet, les entreprises ont recours à l’automatisation dans seulement 24% des cas pour l’exécution des tests, 24% pour les scénarios métier de bout en bout, et 25% pour la génération des données nécessaires aux tests.

Un meilleur emploi de l’automatisation pourrait améliorer significativement la rapidité des activités test au sein des équipes agiles : à titre d’exemple, plus d’un tiers (36%) des personnes interrogées affirment que plus de 50% du temps dédié aux tests est passé en recherche, gestion, maintenance et compilation des données de test. Selon le rapport, cela devrait inciter toutes les entreprises à prendre des mesures afin de répondre efficacement aux besoins de leurs clients et des marchés.

Trouver une nouvelle organisation

Les équipes agiles agissant de manière autonome, cela conduit dans beaucoup d’entreprises à une dérive vers un environnement mal maîtrisé, présentant une grande diversité d’approches de l’assurance qualité (AQ) et de l’automatisation des tests. Selon le rapport, pour reprendre le contrôle de la situation, les entreprises doivent améliorer les pratiques en matière d’AQ des équipes agiles et y associer des technologies innovantes.

Le rapport met également en évidence un besoin réel d’amélioration de la transparence et de l’orchestration dans le domaine des tests agiles. 35% des dirigeants interrogés citent un « journal d’audit exhaustif des activités de test » et un « pipeline consolidé de test et de livraison » comme étant les fonctionnalités les plus importantes en termes d’orchestration des tests. 32% citent quant à eux le besoin d’un « lieu unique de collaboration inter-équipes » et une « visibilité sur le processus de déploiement continu ».

Le manque de ressources technologiques centralisées devient encore plus évident lorsque l’on s’intéresse aux défis posés par les environnements de test. En effet, les équipes consacrent trop de temps à ces derniers. Quatre personnes interrogées sur dix (40%) indiquent que leurs équipes passent plus de la moitié de leur temps à la création et à l’entretien de leurs environnements de test.

Interdisciplinarités et nouvelles compétences

Les missions des développeurs et des acteurs du processus de test ont significativement évolué au cours des trois à cinq dernières années. Les développeurs sont aujourd’hui beaucoup plus proches du client et exercent un rôle déterminant dans la définition de l’expérience utilisateur. Les responsables des tests, quant à eux, ont abandonné le fonctionnement en silos pour travailler en étroite coopération avec les développeurs et les responsables métier, impliqués désormais bien plus en amont dans le cycle de développement. La frontière des rôles et responsabilités entre les développeurs et responsables des tests devient de plus en plus floue ; pour autant, il reste vital de disposer d’experts des tests et de l’assurance qualité au sein des équipes agiles.

Bien que constituant un progrès, l’interdisciplinarité des équipes génère dans le même temps de nouveaux défis, précise le rapport. Elle rend obligatoire la compréhension du processus dans son intégralité par chacun des collaborateurs des équipes agiles et une mise à niveau des compétences techniques des responsables des tests. Il appartient désormais aux entreprises de mener les actions nécessaires pour renforcer ces compétences et adopter une nouvelle approche intégrée à l’égard du test en continu.