La deuxième journée de la réunion, Openstack a fait la part belle aux opérateurs. Entre NTT et SK Telecom, le discours de Mark Collier, le CEO de la fondation Openstack ( photo ci-dessous) s’est concentré sur la part grandissante des futures fonctions de Neutron, la partie réseau d’Openstack et des partenariats avec les projets open source liés aux réseaux.
« OpenNFV », le projet open source de virtualisation réseau est certainement le mot le plus cité depuis le début de la conférence et cela tient essentiellement à la présence des grands clients, les opérateurs asiatiques en quête d’économies pour leurs informatiques internes. Si l’étude de marché effectuée par l’Openstack.Org sur 841 de ses membres montre que le premier sujet d’intérêt pour les applications Openstack concernait à 75% la disponibilité des conteneurs, le second sujet concerne le NFV : ( Network Functions Virtualised).
Interrogé pendant la conférence, Tusgikazu Shibata, le spécialiste logiciel open source du grand fabricant Nec, nous a précisé qu’effectivement tous les opérateurs cherchent à virtualiser leur réseaux, si ce n’est pas déjà fait et bien sûr à moindres coûts. NEC, la firme japonaise connue pour ses mainframes et ses équipements de réseaux historiques (elle équipait déjà en téléphone la royauté japonaise il y a plus de 116 ans) joue, elle aussi, la carte Open Source à fond, tout en faisant la promotion de ses outils de gestion de réseaux (OSS-BSS) sous la forme d’applications Cloud.
Les grands utilisateurs Openstack sont des opérateurs
On ne s’en rend pas forcément compte, mais les réseaux d’opérateurs seraient les plus grands consommateurs d’applications virtualisées et pour cela la pile Openstack et ses 20 modules constituent désormais le plus souvent le squelette de l’offre de services des opérateurs. Pour Tusgikazu Shibata « Tous les opérateurs modernes qui font des services à la demande utilisent Openstack. Nous-mêmes qui fournissons des équipements et des logiciels aux opérateurs principalement comme des intégrateurs de services, exploitons des logiciels qui reposent sur Openstack». Interrogé sur l’évolution des fonctions NFV au sein de Neutron, la partie réseau d’open Stack Tusgikazu Shibata ne faisait pas de mystères. « Il y une vraie volonté d’associer à Openstack des fonctions de virtualisations réseau, non seulement de la part des fabricants d’équipement comme nous, mais aussi des grands opérateurs mondiaux qui sont les grands utilisateurs d’Openstack. L’organisation d’Openstack écoute de prés les besoins des grands clients, et se soucie en particulier de la consistance des Interfaces applicatives (API) qui peuvent, si elles ne sont pas bien étudiées, créer des incompatibilités. Notre groupe travaille avec la fondation Open Daylight pour une parfaite intégration » .Dans la partie exposition du forum, Arista, Cisco, Ericsson, HP, Hitachi, Huawei, Rackspace, SUSE, Red Hat montraient souvent sur de grands panneaux, l’utilisation de leurs logiciels et équipements faite par des opérateurs. Pour les spécialistes, l’intérêt premier des fonctions OpenNFV est la mise à jour rapide de modules, leur provisioning de même que les backups. La haute disponibilité est garantie par la possibilité de multiplier les taches identiques en parallèle. L’administrateur peut les « pousser » selon les besoins sur des serveurs disponibles. Ces fonctions recoupent celles des différentes solutions de virtualisation réseau (SDN et NFV) dont la plus aboutie actuellement celle de VMWare avec son programme NSX. L’utilisation d’0penstack par les grands clients que sont les opérateurs ne se limite pas à des usages internes, elle est à la base de services commerciaux proposés à des clients finaux. Il s’agit de fourniture de vidéos à la demande (Netflix s’en sert), de bureautique à la demande, de boutiques en ligne, de services pour mobiles ou de services de vidéosurveillance centralisés, de services à la personne. C’est ce que vend l’opérateur coréen SK télécom dont la présentation des services a impressionné. La plupart des spectateurs européens en concluaient que les opérateurs du vieux continent étaient à la traîne en particulier dans le domaine des services disponibles sur les mobiles, car apparemment les opérateurs ouest-européens historiques veulent presque tout faire eux-mêmes alors que les asiatiques se servent de leurs infrastructures comme plate forme de services pour des dizaines de start-ups.
Fujitsu une SSII pas comme les autres
Parmi les grands utilisateurs présents, Fujitsu montrait ses investissements dans le monde comme société de services, la 5e dans le monde selon le Gartner Group. Le Japonais mettait en scène la centaine de Datacenters. Si 71 centre de données se situent au Japon, 23 sont installés en Europe de l’Ouest, dont 9 en Angleterre et cinq en Allemagne. La firme exploite des serveurs Linux avec Openstack et tous les programmes open source partenaires (cloud Foundry, Container projet open network operating system). A la fois consommatrice et créatrice de projets Openstack, elle montrait comment aussi elle aidait Toyota dans ses déploiements mondiaux. Pour appuyer ses démonstrations, elle mettait en avant sa plate forme MetaArc dont l’objectif est de faciliter la numérisation des entreprises. Là encore, si le cœur de l’offre repose sur la plate-forme Openstack, les logiciels pour analyser et structurer les processus sont passionnants. Bref l’argument repris en boucle-« on maîtrise notre offre de services autour d’Openstack, car on s’en sert tous les jours » était un peu obsédant. Enfin, la Fondation OpenStack a lancé Project Navigator. Ce service offre aux utilisateurs un catalogue d’informations sur différents projets OpenStack, qui permet d’évaluer l’état d’avancement de certains modules de la pile, les uns par rapport aux autres. Open stack fondation a mis aussi en place un vaste programme de certifications qualifiantes pour les administrateurs. Elle travaillerait aussi en permanence aux développement de cours spécifiques dans les universités dans le monde entier. « On manque d’ingénieurs et de techniciens, faites-le savoir » concluait Mark Collier. Un discours qui n’a pas échappé à la société de Service Accenture qui vient de renforcer sa position dans l’aventure Openstack avec l’ambition de former des centaines de spécialistes.