Le pionnier de l’infrastructure hyperconvergée Nutanix affiche des résultats financiers record pour son troisième trimestre fiscal, profitant largement de l’exode des clients VMware suite aux hausses tarifaires opérées par Broadcom.

Pionnier des infrastructures HCI devenu leader des plateformes cloud privées et hybrides, Nutanix a su se réinventer et imposer sa vision. Alors que l’acteur affiche des bénéfices depuis seulement deux trimestres, il vient de publier des résultats financiers particulièrement solides pour son troisième trimestre fiscal 2025 et conforte sa position malgré les incertitudes économiques et géopolitiques qui freinent les investissements des organisations. Des résultats qui démontrent aussi la pertinence de son approche dans un marché de la virtualisation complètement bouleversé par l’IA, Kubernetes et le rachat de VMware par Broadcom. Un rachat qui semble de plus en plus créer une opportunité historique pour Nutanix et une occasion de s’imposer comme la plateforme de référence pour la modernisation des infrastructures IT.

Des indicateurs financiers au vert

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec un chiffre d’affaires trimestriel de 637 millions de dollars, en hausse de 22% sur un an, Nutanix dépasse ses prévisions les plus optimistes des analystes de Wall Street. Le revenu récurrent annuel (ARR) atteint désormais 2,14 milliards de dollars (+18%), tandis que l’entreprise enregistre un bénéfice net de 63,4 millions de dollars, un retournement spectaculaire par rapport à la perte de 15,6 millions de l’année précédente.

« Nous avons dépassé toutes nos métriques guidées« , se réjouit Rajiv Ramaswami, CEO de Nutanix. « Nos plus grandes victoires du trimestre démontrent notre capacité à nous implanter et à nous développer au sein de certaines des organisations les plus importantes et les plus exigeantes au monde, alors qu’elles cherchent à moderniser leurs infrastructures IT.« 

L’effet VMware comme accélérateur de croissance

L’acquisition de 620 nouveaux clients au cours du trimestre, portant le total à 28 490, témoigne d’une accélération notable. Cette dynamique s’explique en grande partie par ce que Rajiv Ramaswami appelle pudiquement « les alternatives recherchées suite aux fusions-acquisitions de l’industrie« , une référence à peine voilée aux défections massives de clients VMware.

« Nous pensons que ce marché représente pour nous une opportunité significative, étant donné le grand vide laissé par VMware« , affirme également le dirigeant. L’entreprise a d’ailleurs développé des programmes spécifiques pour les fournisseurs de services cloud (CSP) et les fournisseurs de services managés (MSP) de niveau 2, un segment historiquement négligé (car bien verrouillé par VMware) mais désormais stratégique (ces acteurs étant les premiers impactés par les lourdes augmentations imposées par Broadcom).

Une stratégie d’ouverture payante

Au-delà de son cœur de métier HCI, Nutanix élargit son écosystème. L’entreprise a étendue sa plateforme aux stockages externes de Dell et Pure Storage, et prépare le support de Google Cloud pour cet été dans ses services hybrides.

Et Nutanix ne s’arrêtera probablement pas en si bon chemin, s’éloignant toujours plus loin des concepts HCI qu’il a pourtant contribué à créer. Rajiv Ramaswami a en effet glissé dans un call aux investisseurs une petite phrase qui en dit long sur sa stratégie : « Nos clients aimeraient que nous supportions tous les baies de stockage externes existantes« .

Nutanix n’en a donc probablement pas terminé avec son approche de plus en plus ouverte qui répond directement aux besoins des entreprises traditionnelles utilisant encore des architectures 3-tiers avec stockage externe, un marché considérable que Nutanix peut désormais adresser.

Perspectives encourageantes

Pour le quatrième trimestre, Nutanix table sur un chiffre d’affaires de 640 millions de dollars (±5 millions), soit une progression de 16,8% sur un an. L’entreprise a également relevé ses prévisions annuelles à 2,525 milliards de dollars.

Ces résultats illustrent parfaitement comment une disruption majeure du marché, comme l’acquisition de VMware par Broadcom, peut redistribuer les cartes au profit d’acteurs agiles. Nutanix ne se contente pas de récupérer des clients mécontents : l’entreprise repense fondamentalement son positionnement en passant d’un modèle HCI pur à une plateforme d’infrastructure ‘software defined et hybride », moderne et ouverte, capable d’intégrer des environnements hétérogènes.

Pour les DSI, cette évolution est stratégique. Elle offre non seulement une alternative crédible à VMware, mais aussi une voie de migration progressive qui ne nécessite pas de tout reconstruire.

La vraie force de Nutanix réside dans sa capacité à transformer une crise sectorielle en opportunité de croissance durable. Avec un flux de trésorerie libre de 203,4 millions de dollars et une trésorerie de 1,88 milliard de dollars, l’entreprise dispose des moyens de ses ambitions. Les DSI en quête d’alternatives à VMware disposent désormais d’une option mature, financièrement solide et techniquement ouverte – une combinaison pas si fréquente dans un marché en pleine recomposition.