VMware n’apprécie pas du tout de voir son ancien responsable des services Cloud prendre la tête de son concurrent Nutanix.

Le 9 décembre dernier, nous apprenions la nomination de Rajiv Ramaswami à la tête de Nutanix en remplacement de Dheeraj Panday, le cofondateur démissionnaire depuis août 2020.
Rajiv Ramaswami est loin d’être un inconnu. Il est l’un des pères des projets de modernisation de vSphere « Pacific » et « Monterey » et était jusqu’à récemment le président de la division « Products & Cloud Services » de VMware.

Un VMware apparemment pas content du tout de voir ainsi l’une de ses têtes pensantes prendre la direction d’un concurrent. La firme dirigée par Pat Gelsinger poursuit en justice son ancien dirigeant pour violation de ses obligations contractuelles. VMware reproche à Rajiv Ramaswami d’avoir rencontré le board de Nutanix alors même qu’il contribuait à définir la stratégie et la roadmap des acquisitions de VMware. Pour le pionnier de la virtualisation, « Mr Ramaswami a fait preuve d’un bien mauvais jugement alors qu’il vivait une période de conflit d’intérêts claire et prolongée. Il aurait dû divulguer ce conflit d’intérêts à VMware afin que l’entreprise puisse prendre des mesures pour se protéger. Mais il n’a pas averti VMware, et a donc privé l’entreprise de la capacité de le faire en dissimulant ses activités liées à Nutanix« .
L’entreprise accuse également monsieur Ramaswami d’avoir téléchargé, un mois avant sa démission, 2 200 fichiers de son poste de travail VMware vers un disque externe personnel. L’accusé se défend en affirmant qu’il s’agissait là de fichiers personnels. Ce que ses accusateurs considèrent comme une preuve que son ancien directeur savait bien à l’avance qu’il allait quitter l’entreprise.

Nutanix a publié dans la foulée un communiqué, répliquant aux accusations : « Nutanix et Mr Ramaswami ont assuré VMware que Mr Ramaswami avait accepté son obligation de ne pas utiliser à mauvais escient des informations confidentielles. Toutefois, VMware a demandé à M. Ramaswami d’accepter de limiter l’exécution ordinaire de ses fonctions d’une manière qui équivaudrait à une clause de non-concurrence illégale, et a demandé à Nutanix de s’abstenir d’embaucher des candidats de VMware d’une manière qui, selon Nutanix, serait contraire aux lois fédérales antitrust…
Nous pensons que l’action de VMware n’est rien d’autre qu’une tentative infondée de nuire à un concurrent et nous avons l’intention de défendre vigoureusement cette affaire devant les tribunaux. 
».

Vmware a rétorqué « ne pas être une entreprise litigieuse par nature. En effet, la société a tenté de résoudre cette question sans litige. Mais M. Ramaswami et Nutanix ont refusé de discuter avec VMware de manière satisfaisante« .

Voilà qui ne va pas améliorer des relations déjà très conflictuelles entre les deux entreprises championnes des solutions d’infrastructure cloud hybride…