La conjoncture s’améliore pour l’ensemble des activités que représente Syntec Numérique : édition de logiciels, Conseil et Services et Conseil en technologies.

Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique, se montre plutôt optimiste pour 2015 quant aux secteurs d’activité qu’il représente. « Après une année 2014 où nos professions ont réalisé une croissance de 0,8 %, nous espérons passer à 1,8 % pour l’année 2015 ». On pourra objecter que les prévisions pour l’économie en général ont été réévaluées à 1,4% ce qui fait un différentiel relatif modeste. « Mais cette moyenne cache deux réalités, poursuit le président de Syntec Numérique. D’un côté, les activités traditionnelles qui représentent 90 % du chiffre d’affaires mais qu’il faut bien gérer et qui sont à la peine et de l’autre les activités liées à la transformation numérique symbolisées par l’acronyme SMACS (Social, Mobile, Analytics, Cloud et Security) devraient croître au rythme de 18 % ». La transformation numérique et l’innovation porteront les projets en 2015 pour les DSI qui mentionnent pour 69 % d’entre eux des projets de transformation loin devant les projets de rationalisation (42 %) et les projets de mise en conformité réglementaire (24 %).

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Et le poids des SMACS devrait prendre de l’importance dans les années à venir et être source d’une nouvelle croissance durable. Mais il semblerait que les dirigeants des entreprises membres de Syntec Numérique n’en soient pas encore convaincus. Car malgré une certaine embellie, l’indice de confiance n’a pas encore retrouvé son niveau de 2011.

Autre source de satisfaction, ce secteur qui représente quelque 365 000 emplois est créateur net d’emploi pour 18 trimestres consécutifs avec un rythme annuel de l’ordre de 10 000 emplois nouveau dont 93 % en CDI. D’où un intérêt mesuré compréhensible pour le contrat unique : « si ça peut simplifier, on n’est pas contre ».

Au-delà de cette croissance moyenne, les trois principales branches d’activités de Syntec Numérique connaissent des fortunes diverses. L’édition du logiciel caracole en tête avec 2,3 % en 2014 et une prévision de 3,4 % pour l’année en cours. Là encore, les SMACS représentent 22 % de l’édition du logiciel et évoluent plus rapidement que l’ensemble. Vient ensuite la branche Conseil et Services s’est fixé à 1 % en 2014 et devrait atteindre 1,7 % en 2015. Les ESN perçoivent une accélération des projets de transformation et d’innovation pour 7 sur 10 d’entre elles. Enfin, à la traîne on trouve le conseil en technologies qui était de – 1,5 % l’année dernière et qui devrait revenir à 0 % en 2015.

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« Mais cette moyenne cache des réalités très diverses », commente Christian Poyau, président de la commission Marchés Tendances. « Certains secteurs comme l’aéronautique où un gros donneur d’ordre joue un rôle important sont arrivés à la fin d’un cycle de conception pour entrer dans une étape orientée vers la fabrication. De même, le secteur des télécoms a été soumis à une cure de rationalisation avec l’arrivée d’un 4e acteur. En revanche d’autres secteurs tirent la croissance. L’automobile, qui connait un rebond secteur, est en pleine refondation et travaille à sa transformation numérique. Tout comme le secteur de l’énergie qui se porte plutôt bien malgré un baril à 50 dollars et les problèmes d’Areva ».

Parmi les autres sujets de satisfaction, le président du Syntec Numérique se félicite du fait que le sujet numérique est passé du stade du discours à celui des actes et de la concrétisation. CIR (Crédit Impôt Recherche), CICE (Crédit Impôt Compétitivité Emploi) sont considérés comme des dispositifs efficaces même s’ils ne sont pas exempts de toutes critiques. Selon le baromètre CIR dans le numérique réalisé avec F.Iniciativas, 74 % des entreprises définissent le CIR comme ayant un impact direct sur la R&D. Le Syntec se désole d’ailleurs que le CIR soit en permanence remis en cause alors que c’est un outil efficace. « Le CIR et la formation constituent le moteur du numérique » considère Guy Mamou-Mani.

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Parmi les points négatifs qui ne sont pas nouveaux mais qui ne semblent pas vouloir évoluer, la faible présence des femmes qui ne représentent que 27 % des effectifs. Il faudrait finir une fois pour toutes de cette situation et rendre attractive les métiers du numérique à tous. Mais un tel changement nécessiterait d’agir dès le plus jeune âge. Une initiation à la pratique du code dès l’école primaire pourrait faire sauter un verrou totalement culturel. Pour preuve, les développeurs en Inde et en Corée du Sud sont en majorité féminin, conclut sur ce point Guy Mamou-Mani.