La publication d’un brevet montre qu’AMD envisagerait d’intégrer des FPGAs au cœur même de ses CPUs.
Il y a quelques mois, AMD annonçait l’acquisition de Xilinx, l’inventeur de la technologie FPGA. Une acquisition qui n’était pas uniquement une réaction au rachat d’ARM par NVidia mais qui démontrait une volonté du fondeur américain d’exploiter le potentiel de cette technologie dans des domaines comme l’IA ou le calcul scientifique intensif.
Les Field Programmable Gate Arrays (ou FPGAs) sont des puces capables d’exécuter très rapidement un jeu d’instructions spécifiques. Contrairement aux CPUs très universels et polyvalents, ils sont utilisés pour accélérer des tâches bien définies mais appelées très fréquemment et qui nécessitent donc un traitement optimal. On les retrouve dans le domaine de la retouche graphique, du traitement vidéo, du calcul physique, du chiffrement de données, l’émulation de consoles ou vieux micro-ordinateurs, etc.
AMD semble envisager dans un avenir très proche d’intégrer du FPGA au cœur de ses CPUs pour accélérer certains traitements, le CPU et le FPGA partageant alors des registres internes de sorte que le CPU puisse confier au FPGA des traitements qui lui seraient trop longs à réaliser.
Apparemment, le chip FPGA pourrait même être séparé du CPU tout en conservant une structure fusionnée. Cela permettrait dès lors à AMD de proposer aux fabricants de serveurs des ensembles « CPU + FPGA » dédiés à des besoins métiers particuliers (sécurité, IA, Data Science, Graphismes, etc.).
L’approche n’est pas aussi novatrice qu’elle en a l’air. Intel propose déjà des solutions similaires.
Depuis 2018, le fondeur propose des Xeon SP « hybrides » combinant CPU et FPGA. Une concrétisation tardive puisqu’une telle combinaison était envisagée par Intel dès 2014 avec le rachat d’Altera (pour 16,7 milliards de dollars !).
Typiquement, la partie FPGA de ces processeurs hybrides est souvent utilisée pour héberger Open Virtual Switch et ainsi décharger le CPU de toutes les fonctionnalités réseau.