Alors qu’elle perd des parts de marché par poignée, la firme à la pomme vient de bénéficier du soutien du gouvernement américain dans son combat juridique face à Samsung.

Rien ne va plus pour Apple. La firme à qui rien ne semblait résister donne l’impression d’avoir atteint les limites de son modèle. Au deuxième trimestre, Apple a largement cédé du terrain face à l’écosystème Android. Selon le cabinet Canalyst, Apple est passé de 71 % de parts du marché des tablettes à 43 % laissant le chemin libre à ses principaux concurrents pour consolider leurs positions, en particulier Samsung, Amazon et Lenovo.

Aujourd’hui, plus des deux tiers du marché se concentre sur les petits modèles ceux dont la taille de l’écran est inférieure à 9 pouces. Et sur ce segment, l’iPad Mini doit faire à une concurrence qui se renouvelle plus rapidement avec des produits comme le Nexus 7 et le Galaxy Note 8.0 qui rencontre un succès soutenu notamment grâce à de réguliers renouvellements. Toutefois, la bibliothèque de l’App Store est encore largement plus fournie que celle de Google Play. Mais la dynamique penche largement du côté de ce dernier.

Selon le cabinet Canalyst, les constructeurs de tablettes Android ont démontré leur capacité à reproduire les fonctionnalités de l’iPad tout en offrant des capacités techniques parfois supérieures. Bref, actuellement le vent souffle dans l’écosystème Android et Apple va devoir trouver une nouvelle arme pour contrecarrer cette dynamique.

Parallèlement, Apple a son attention largement tournée sur le terrain juridique. Sur le marché domestique, Apple semble prête à livrer bataille avec le gouvernement américain et à 33 états dans l‘affaire des livres électroniques. La firme de Cupertino est accusée par le département de la Justice d’enfreindre la loi antitrust en organisant une entente avec cinq éditeurs majeurs (Hachette Book Group, filiale de Lagardère, HarperCollins Publishers, Simon & Schuster et Macmillan) et ne puisse pas signer des contrats conduisant à une hausse des prix des e-books vendus par la concurrence notamment Amazon et Barnes & Nobles. Sans trop de surprise, Apple considère cette décision comme une « intrusion punitive et draconienne » dans ses affaires.

L’autre terrain juridique dans lequel Apple est englué concerne la guerre des brevets avec Samsung. Le ministère américain du Commerce Extérieur (USTR) vient de recourir à son droit de veto – une mesure qu’il n’avait pas utilisée depuis 1987 – désapprouvant une décision prise par la Commission américaine du commerce internationale (USITC). En 2011, cette dernière avait considéré que certains iPhone, iPad et iPod violaient des brevets détenus par Samsung et donc interdit leur importation depuis l’Asie. Autrement dit, cela revenait à empêcher Apple la commercialisation de ces produits sur le marché américain dans la mesure où tous ses produits sont fabriqués en Asie, même si la décision restait symbolique car ne concernant que les anciens produits (iPhone 3 et 4, iPad et iPad2).

Dans une réaction convenue et attendue, le groupe coréen s’est déclaré « déçu ». Pour sa part, le ministère sud-coréen du Commerce a exprimé son « inquiétude quant à l’impact négatif de la décision de l’USTR » et qu’il allait « surveiller de près » la décision que doit prendre l’USITC le 9 août prochain sur la violation éventuelle de brevets d’Apple par Samsung.  Ces derniers temps, Apple semble donc être plus impliqué dans des batailles commerciales et juridiques que dans une quête à l’innovation.