GE avait lancé le mouvement (GE lance une grande offensive dans le big data industriel) mais de nombreux industriels fourbissent leurs armes. Bosch vient de montrer les siennes.

Bosch s’était déjà distingué avec une offensive dans le numérique (L’équipementier Bosch sur la route vers la digitalisation) avec différentes initiatives : Site web remanié, compte twitter, page Facebook, chaine YouTube, canal de vente vers les partenaires Web to store, l’équipementier veut entrer de plain-pied dans l’ère du digital. A l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, l’équipementier a fait part de ses projets dans ce que l’on appelle aujourd’hui l’internet industriel (La montée de l’Internet industriel), un domaine qui monte rapidement en puissance.

Dans un livre blanc intitulé Industrial Internet: Pushing the Boundaries of Minds and Machines, GE présentait ce domaine comme la combinaison de trois éléments :

– Les machines intelligentes : Il s’agit de connecter tous les équipements existants que ce soit des machines industrielles, des robots, des réseaux, des flottes de véhicules avec des capteurs ou de sondes ;

– L’analytics et le big data : récupérer, stoker, analyser et restituer les volumes considérables des données produits à partir d’algorithmes prédictif, de systèmes d’automatisation dans des domaines comme la science des matériaux ou l’ingénierie électrique et d’autres disciplines permettant de mieux comprendre le fonctionnement des machines ;

– Les humains connectés : la possibilité de connecter à tout moment les individus, qu’ils soient à l’usine, au bureau, à l’hôpital ou en situation de mobilité améliorent considérablement les activités de conception, de conduite ou de maintenance ainsi que la sécurité et la sûreté.

Il y a quelques semaines, AT&T, Cisco, GE, IBM et Intel s’associaient pour créer un consortium dédié à ce que l’on appelle désormais l’Internet industriel et qui vise à renforcer l’intégration entre les mondes physiques et virtuels (L’Internet industriel se dote d’un consortium).

 « Nous continuons à aller de l’avant avec nos activités classiques mais nous investissons aussi de nouveaux domaines en mettant à profit nos vastes compétences technologiques et industrielles », a déclaré Volkmar Denner, Président du Directoire du Groupe Bosch, à l’occasion de la présentation de ses résultats 2013.

Cap sur les capteurs  

La croissance future du Groupe qui compte 280 000 salariés et 46 milliard d’euros de chiffre d’affaires s’articulera notamment autour des produits compatibles avec Internet et des prestations en ligne. Pour Volkmar Denner, Bosch est bien armé pour s’imposer sur ce marché grâce à ses compétences dans le domaine informatique et son expertise technologique.

Via sa start-up Bosch Connected Devices and Solutions, le Groupe est en particulier bien positionné dans les capteurs micromécaniques (MEMS), qui constitue la technologie de voûte pour l’interconnexion des objets par Internet. Bosch a produit un milliard de capteurs en 2013 produites à son usine de Reutlingen, près de Stuttgart et prévoit une hausse de la production de 30 % pour l’année en cours. Les capteurs intelligents constitueront la prochaine étape de l’évolution technique. Dotés d’une interface radio et d’un microcontrôleur, ils sont capables de transmettre d’importantes données via Internet, par exemple, à des terminaux mobiles. « Les smartphones, mais également tous les objets dits « intelligents, comporteront des capteurs compatibles avec Internet », poursuit Volkmar Denner.

Conduite automatisée : une technologie applicable à la grande vitesse dès 2020

La technologie est également la base essentielle de la conduite automobile du futur (Ne m’appelez plus voiture, je suis un terminal roulant connecté), les systèmes modernes d’assistance au conducteur nécessitant des capteurs à ultrasons, radar ou vidéo. Cette année, Bosch fabriquera près de 50 millions de capteurs à ultrasons, soit 25 % de plus qu’en 2013. Quant aux capteurs radar et vidéo, leur production doublera à plus de 2 millions d’unités.  Bosch indique avoir pour objectif de développer à l’horizon 2020 la conduite automatisée à grande vitesse sur autoroute.

Trafic interconnecté : de nouveaux services

Pour que la conduite automatisée devienne une réalité, celle-ci nécessite une circulation interconnectée, ainsi qu’une technologie Car-to-X-Communication. D’ici à 2025, toutes les voitures neuves à travers le monde disposeront de la communication de données par téléphonie mobile. Le véhicule interconnecté autorise d’ores et déjà toute une série de nouvelles prestations améliorant la conduite. Par exemple, Bosch offre depuis 2013 le système d’appel d’urgence eCall, qui permet d’émettre automatiquement un appel d’urgence grâce à des capteurs détectant l’accident. L’an dernier, le centre de contrôle de sécurité Bosch a ainsi traité plus de 30 000 appels d’urgence. Dans le secteur de la télématique, le Groupe propose également des services de gestion de flotte pour sociétés de leasing et d’assurances.