C’est le 1er octobre 1967 que Serge Kampf, directeur régional de Bull, décide de lancer Sogeti à Grenoble, une société spécialisée dans l’assistance technique et applicative. Aujourd’hui, Capgemini est la 6e SSII mondiale.
« Serge Kampf a inspiré tous les tournants de l’aventure de Capgemini. En 1967, lors du lancement de Capgemini à Grenoble avec seulement une poignée d’employés, il a été parmi les premiers à saisir ce qui était requis d’un fournisseur de services pour réussir dans le nouveau monde de l’informatique », déclare Paul Hermelin, CEO dans un billet à l’occasion du cinquantenaire du groupe. Serge Kampf est décédé en 2016.
Il est vrai que le développement de l’entreprise a été fait en croissance organique mais aussi à la faveur de nombreuses fusions & acquisitions, une cinquantaine en un demi-siècle, parfois dans des conditions difficiles. Les premières manœuvres commencent avec la création de la société d’infogérance Hermès informatique, filiale commune à Sogeti et Cofradel.
Parmi les grandes étapes dans le développement de l’entreprise, il faut mentionner la fusion en 1974 entre CAP et Sogeti qui donne naissance à Cap Sogeti, puis l’expansion avec le rachat un an plus tard de Gemini Computer System pour former Cap Gemini Sogeti (CGS) qui devient alors la première SSII (on parle de SSCI à l’époque pour Société de Service et de Conseil en Informatique et on devrait parler d’ESN aujourd’hui) avec un chiffre d’affaires de 180 millions de francs et près de 2000 salariés. Une place que la société ne quittera plus depuis. L’entreprise est alors organisée autour de 4 activités : infogérance, assistance technique, conseil en organisation et activités de traitement d’exploitation.
CGS se dope dans le conseil avec l’acquisition du groupe Bossard Consultants, puis aux Etats-Unis avec celle de la SSII américaine DASD. Autre réorganisation importante, la CISI – filiale SSII du CEA – cède ses participations de 34 % à un ensemble de banques. En 1982, le groupe atteint le seuil de 1 milliard de francs de chiffre d’affaires dont la moitié à l’international. Le groupe ouvre 10 % de son capital et s’introduit à la Bourse de Paris. Autre étape majeure, la fusion avec la SESA (Société d’Etude des Systèmes d’Automation) donne naissance au numéro 5 mondial des services informatiques.
En 1990, CGS est à la croisée des chemins et prend une décision stratégique importante consistant à devenir l’un des 3 ou 4 leaders des services informatiques, en se renforçant dans certains pays où sa présence est relativement faible comme le Royaume-Uni et l’Allemagne, en revenant dans le domaine de l’infogérance et en se réorganisant avec une structure matricielle, par pays et secteurs d’activités.
C’est en 1996, dans le cadre du plan stratégique Genesis, le groupe prend le nouveau nom de Cap Gemini qui deviendra en 2000 Cap Gemini Ernst & Young (CGEY) suite au rachat de la branche consulting d’Ernst & Young. Une acquisition qui permettra au groupe d’augmenter ses effectifs de 50 % pour atteindre 60 000 salariés.
En 2004, la SSII change encore de nom pour revenir à celle de 1996 mais avec la nouvelle graphie Capgemini qui est celle d’aujourd’hui. Mais elle continue à avaler des sociétés parmi lesquelles on peut citer les américaines Kanbay International dont l’activité se fait principalement en Inde, et igate, les françaises Euriware, Prosodie et tout récemment Itelios et la brésilienne CPM Braxis.
« Après 50 ans, Capgemini est devenu un groupe véritablement mondial et multiculturel, fidèle au cadre éthique qui guide nos opérations et fortement attaché à notre indépendance : global parce que nous sommes fermement ancrés dans notre lieu de naissance européen, ainsi que dans les États-Unis et plus récemment l’Inde et le Brésil – et multiculturelles parce que nous incarnons les principes de la diversité », poursuit Paul Hermelin.
Aujourd’hui, Capgemini est un groupe mondial de plus de 196 000 salariés présents sur 40 pays – dont près de la moitié en Inde – avec un chiffre d’affaires en 2016 de 12,5 milliards d’euro. Au premier semestre 2017, l’entreprise a réalisé un CA de 6,4 milliards d’euros en progression de 2,5 % et un bénéfice net de 375 M€ (+ 2,4 %).
« Nous continuerons à nous assurer que la technologie numérique et le cloud, comme l’intelligence artificielle et l’automatisation, sont des outils qui nous permettent de nous renforcer plutôt que de nous remplacer », conclut Paul Hermelin donnant les grands axes de développement de l’entreprise.