Les mainframes, essentiellement des machines IBM, en ligne plus ou moins directe des IBM 360, n’en finisse de disparaître. Mais les compétences pour exploiteur ces ordinateurs semblent disparaître plus rapidement.

C’est en tous cas ce qui inquiète 70 % des DSI qui se déclarent préoccupés par le manque de compétences liées à ces environnements. C’est ce qu’indique une enquête commanditée par Compuware et réalisée par le cabinet Vanson Bourne aurpès de DSI. Or ils considèrent en grande majorité que le mainframe (voir Definition of a Mainframe) est et restera pour les dix prochaines années un élément clé pour leur activité. IBM ne manque d’ailleurs pas une occasion de rappeler que 80 % des données critiques des entreprises sont gérées par ces systèmes. Et loin de s’amenuiser, leur rôle devrait s’étendre puisque 8 DSI sur 10 pensent que le mainframe sera sollicité pour de nouvelles tâches dans le cadre du développement des architectures distribuées. Loin d’être synonyme de ringardise, le mainframe est perçu comme un facteur d’innovation pour 80 % des DSI.

En d’autres termes, il va donc exister un fossé entre ces plates-formes toujours très présentes et l’arrivée des nouvelles générations qui n’ont eu aucune formation pour les exploiter. Quant aux DSI, ils ont trop souvent entendu durant leur carrière que le mainframe était mort pour se pencher activement sur ce21 mainframe 1 sujet. Toutefois, il n’est pas impossible aux nouveaux arrivants de se former en entreprise car la majorité des développeurs n’ont pas appris l’assembleur, COBOL ou JCL au cours de leurs études mais bien sur le tas. Il faut néanmoins que les anciens puissent transmettre leurs compétences avant de partir à la retraite.

Certes le mainframe n’a plus la position qu’il avait il y a quelques années. Au troisième trimestre, la vente de systems z a représenté environ 1 milliard de dollar, 5 % du CA total de Big Blue. Mais il est toujours le vecteur d’une activité importante en vente de logiciels et de services, chez IBM et dans tout l’écosystème. Il joue encore un rôle stratégique dans le secteur de la banque par exemple qui utilise de plus en plus de MIPS issu des mainframes.

« Malgré un très léger recul annuel (un peu plus de 1%), le mainframe reste une plateforme de référence dans les grandes entreprises, dont il stocke 75% des données et assure la plupart des transactions. Un environnement qui s’intègre de plus en plus naturellement au reste du système d’information,» rappelait Mike Gregoire, PDG de CA Technologies à l’occasion du CA World qui s’est tenu à Las Vegas en novembre dernier.

Les raisons sont-elles les mêmes qu’il y a 3 ans ?

Pourquoi une telle carence dans le remplacement des équipes en charge du mainframe ? En 2012, l’enquête de Compuware recensait principalement 5 raisons :

  1. Priorité à d’autres compétences.

Les responsables de recrutement se concentrent sur des expertises liées à la virtualisation, à l’administration réseau ou encore à la sécurité.

  1. Des équipes tenues pour « acquises ».

Les entreprises peuvent croire qu’après tant d’années passées, leurs équipes Mainframe pourraient rester, même après 65 ans.

  1. Les compétences spécifiques sous-estimées.

Certains managers informatiques imaginent simplement qu’un développeur est juste un développeur. Et qu’il suffira de prendre un développeur de n’importe quelle équipe pour remplacer les développeurs Mainframe.

  1. Le rôle des applications z/OS sous-estimé.

L’importance du Mainframe dans de nombreux systèmes d’information encore aujourd’hui est parfois méconnue.

  1. Le fléau de la «politique de l’autruche».

Tant que ça tient, certains responsables IT ou certaines entreprises « laissent courir », jusqu’au point de rupture.

Aujourd’hui, les points 2 et 4 sont plus vrais que jamais. Et l’on constate encore que beaucoup de managers IT profitent de la présence des baby-boomers tout en sous-estimant le rôle tenu par le Mainframe dans leur SI. Trop nombreux sont en effet les DSI à avoir, durant toute leur carrière, entendu que le Mainframe était en train de mourir de sa belle mort. Une vision fausse mais qui est aujourd’hui leur réalité. Ils ont donc tendance à écarter le problème voire à l’ignorer volontairement.

Une nouvelle dynamique marché

En 3 ans, la résistance n’a donc pas baissé les armes et le comportement des décideurs IT face à la très prochaine pénurie des talents mainframe n’a que très peu évolué. Pourtant le marché, lui, a bougé, notamment avec le développement exponentiel des usages mobiles. Ainsi, dans une note de synthèse intitulée The Technology Economics of the Mainframe, Part 3: New Metrics and Insights for a Mobile World, Howard Rubin, CEO and Founder, Rubin Worldwide et professeur émérite de l’université de New York, rappelle que si en 2004 on constatait en moyenne moins d’une transaction mobile par jour et par utilisateur, ce chiffre a dépassé les 37 en 2014. Et pourrait être multiplié par 5 pour atteindre 200 d’ici 2025. Avec 2 milliards d’utilisateurs mobiles à cette date, cela représenterait un total de 400 milliards de transactions quotidiennes.

Quel rapport avec le mainframe ? C’est simple : la croissance exponentielle des transactions mobiles a un impact direct sur le mainframe et sa charge. En effet, pour permettre aux outils mobiles de répondre aux fortes attentes des utilisateurs, les applications ne réinventent pas la roue ! Et s’appuient évidemment sur les données existantes dans l’entreprise, présentes dans 80 % des cas sur le mainframe. Autant dire que pour les 39 % de DSI qui n’ont pas préparé le remplacement des futurs retraités du mainframe, l’avenir risque d’être très problématique.

 


Gene Amdahl, le père du mainframe IBM

Entré chez IBM en 1952, Gene Amdahl, qui peut être considéré comme le père du mainfraime IBM, est décédé en novembre dernier. Gene Amdahl a travaillé sur les systèmes IBM 704, the IBM 709, et sur le projet Stretch project, qu a servide base pour l’IBM 7030. Il quitta IBM en 1955 pour y revenir en 1960 pour prendre la resposanbilité de l’IBM 360 qui sera dévoilé en 1964. Gene Amdahl a été nommé IBM Fellow en 1965 et a pris la direction du laboratoire Advanced Computing Systems basé à Menlo Park en Californie. Il quitta IBM en 1970 pour créer Amdahl Corporation, une société qui se spécialisera dans le développement d’ordinateurs compatible IBM et qui sera à la base d’une véritable indistrie avec plusieurs acteurs comme Hitachi, Fujitsu ou National Advanced Systems.

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En 1996, Amdahl a co-fondé la société Commercial Data Servers visant à développer des mi-systèmes IBM 360. Une partie de ces développements logiciels sont désormais comercialisés par la société Xbridge Systems.
Dans l’informatique, Amdahl a aussi défini une loi (voir ci-dessous) qui porte son nom et qui montre que l’accélération théorique de l’exécution de toute la tâche augmente avec l’amélioration des ressources du système et que quelle que soit l’amélioration, l’accélération théorique est toujours limitée par la partie de la tâche qui ne peut tirer profit de l’amélioration.
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