Le projet de loi pour une République numérique, qui sera examiné par l’Assemblée nationale à partir de mi-janvier, donne aux collectivités locales un certain nombre de nouvelles attributions et obligations. Celles-ci représentent un poste de dépense supplémentaire pour des institutions déjà soumises à de fortes contraintes financières, mais aussi un nouveau paramètre à prendre en compte dans la gestion de leurs infrastructures informatiques. Pour faire face à ces problèmes organisationnels inédits, les collectivités peuvent faire le choix comme de nombreuses entreprises dans des circonstances similaires, d’externaliser la gestion de leur informatique via des solutions cloud. Mais dans le cas d’acteurs publics cette migration ne peut se faire que sous certaines conditions.

Des avantages financiers décisifs

Sur le plan budgétaire, le cloud permet d’éviter les surinvestissements : les collectivités n’ont plus à acquérir des infrastructures physiques dimensionnées pour faire face aux pics de charge mais simplement à payer en fonction de leur consommation au fil de l’eau. L’externalisation réduit également les dépenses imprévues occasionnées par des pannes ou des redimensionnements. Ces solutions permettent donc aux collectivités de lisser leur budget et d’avoir une meilleure visibilité sur leurs dépenses à venir.

Des ressources humaines mieux contrôlées

L’externalisation donne également aux décideurs publics une plus grande marge de manœuvre en termes d’embauche. Les capacités de recrutement des institutions publiques étant restreintes, il est intéressant pour elles de faire appel à des prestataires extérieurs pour remplir des fonctions purement techniques. Elles peuvent ainsi concentrer leurs actions et leurs ressources sur des activités à forte valeur ajoutée pour leurs concitoyens.

Un choix cohérent avec les orientations gouvernementales

Le choix d’une solution de cloud est d’autant plus cohérent avec les objectifs fixés par le gouvernement qu’il permet des gains de productivité conséquents, notamment lors du déploiement de nouveaux outils et facilite la mise à disposition des données publiques : l’open data. Par ailleurs, l’hébergement en infrastructures mutualisées est plus écologique que le stockage privé en termes de consommation énergétique. Un bénéfice loin d’être anecdotique puisque l’hébergement de données est devenu un poste majeur de dépenses énergétiques dans les pays fortement numérisés.

Mais ces avantages ne doivent pas éclipser la question de la confidentialité des données. Les données hébergées par les collectivités peuvent être extrêmement sensibles, il est donc primordial de s’assurer qu’elles sont hébergées sur le territoire national. La France assure des conditions de confidentialité exemplaires aux data centers installés sur son sol tandis que des pays comme les Etats-Unis ont mis en place des législations particulièrement intrusives.

Une nécessité : faire appel à un acteur local

Le choix d’un hébergement local est donc décisif mais le prestataire doit également être en mesure de fournir un suivi de proximité personnalisé. Les collectivités sont, comme de nombreuses entreprises, confrontées à des problématiques spécifiques que des géants internationaux du cloud, ne bénéficiant pas d’un ancrage local suffisamment resserré, ne peuvent gérer efficacement.

Dans les circonstances actuelles, le choix de l’externalisation est donc particulièrement intéressant pour les collectivités. Il leur permet de se mettre en cohérence avec les objectifs gouvernementaux et assure une plus grande stabilité budgétaire. Mais il ne peut se faire au détriment de leurs administrés ni de la sécurité et de la confidentialité de leurs données : il est donc primordial de choisir un prestataire qui assure la souveraineté du stockage ainsi qu’un service de proximité.

 

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Frédéric Vernhes
est Dirigeant d’Oceanis Informatique, entreprise Associée du Groupe Resadia