Si la crise sanitaire a accéléré de manière inattendue le processus de transformation numérique des organisations, elle a aussi révélé certaines faiblesses technologiques – manque d’agilité, de performance ou de ressources, alors même que la dépendance à l’égard de l’informatique s’intensifie.

Selon Gartner, plus de deux tiers (69 %) des comités de direction souhaitent que leur organisation accélère les investissements dans le domaine du numérique. Les DSI ont donc du pain sur la planche pour actionner rapidement les bons leviers et faire de ce désir de numérisation une réalité.

Pour ne pas naviguer en eaux troubles, il est important de tirer les leçons du passé, de ne peut avoir peur d’adapter son modèle économique et de miser sur l’expérience client pour réussir ce virage numérique.

Les leçons de la crise sanitaire

Le dialogue entre les équipes IT et métier s’avère encore parfois difficile. Si certains départements tels que la finance et le marketing ont assuré leur place à la table des négociations, l’informatique a souvent été relégué au second plan, considéré comme un service à l’entreprise et non comme une fonction essentielle.

Mais 2020 a marqué un tournant. La pandémie de coronavirus a donné une ampleur nouvelle aux équipes IT : mise en place du travail à distance, aide à la collaboration en ligne et soutien du commerce électronique, leurs missions sont devenues hautement critiques pour assurer une certaine forme de pérennité.

Désormais, tout le monde, à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise, comprend la valeur de la technologie. L’utilisation du cloud notamment, s’est considérablement intensifiée avec la crise. Si certains dirigeants pressentaient simplement avant la pandémie le potentiel d’une telle approche, l’accélération rapide des besoins de numérisation a donné à tous un aperçu concret de l’intérêt du cloud. Pouvant être auparavant considéré comme un investissement superflu, il est devenu incontournable. Il suffit d’imaginer les différents scénarios si la puissance du cloud n’avait pas été disponible en ces temps de pandémie : les entreprises auraient été complètement dépassées voire même paralysées.

S’adapter à une nouvelle normalité

L’évolution vers le tout-numérique a eu un impact positif pour l’IT, désormais reconnu comme essentiel pour les organisations. La bataille n’est cependant pas encore gagnée. Si la technologie a prouvé sa valeur en temps de crise, elle doit maintenant transformer l’essai dans une nouvelle normalité où le numérique, les données et le cloud combinés ensemble, représentent les éléments fondateurs de modèles économiques plus agiles.

2020 a été difficile pour tout le monde mais 2021 offre déjà de nouvelles opportunités. À bien des égards, c’est le stade où la transformation numérique devient vraiment sérieuse. La crise a prouvé que le cloud et toute une série de services numériques pouvaient être utilisés pour assurer le fonctionnement d’une entreprise et une circulation sécurisée des données.

La direction attend maintenant du DSI qu’il exploite ces nouvelles technologies afin de mener à bien la transformation de l’entreprise. Celle-ci pourra se traduire par la création d’une nouvelle façon de travailler, de manière hybride, avec des employés partageant leur temps entre la maison et le bureau. Cela pourra également impliquer l’utilisation de l’analyse des données pour explorer de nouveaux canaux de distribution et améliorer la satisfaction client. Ou encore, il pourra s’agir de s’orienter vers de nouveaux domaines d’activité, en utilisant le numérique et la puissance des données pour générer des modèles économiques innovants.

La technologie au service de l’expérience client

La technologie doit plus que jamais permettre de transformer les expériences des clients. L’intelligence artificielle (IA), la réalité virtuelle (RV), l’informatique quantique ou encore les interfaces cerveau-machine contribueront à véritablement révolutionner la façon dont nous utilisons et expérimentons la technologie.

Si certaines de ces technologies émergentes peuvent sembler hors de portée à l’heure actuelle, des signes révélateurs de leur potentiel sont déjà visibles. Certaines marques s’appuient déjà sur des robots nourris à l’intelligence artificielle et aux données pour interagir avec leurs clients. Les demandes classiques sont traitées de manière automatisée et les interactions plus complexes confiées à des humains.

Dans le retail, l’immobilier et l’automobile, on étudie aujourd’hui comment la réalité virtuelle peut aider les clients à essayer des produits et des services avant de les acheter. Ce nouveau canapé s’intégrera-t-il bien dans mon salon ? De quoi aurais-je l’air au volant de ma nouvelle voiture ? La réalité virtuelle permet déjà des avancées considérables et pourrait bien aller encore plus loin avec les nouveaux progrès liés à l’exploitation de données.

Plus loin encore, l’informatique quantique permettra aux entreprises de traiter d’énormes quantités d’informations qui dépassent de loin celles que permet actuellement l’informatique classique. Les interfaces cerveau-machine, d’autre part, permettront aux utilisateurs de contrôler les appareils avec leur esprit, créant ainsi de toutes nouvelles expériences, en particulier pour les personnes souffrant de handicaps physiques.

En somme, l’avenir regorge de possibilités pour continuer à faire de l’IT une clé pour prospérer et dessiner l’avenir. Les efforts consentis avec la crise pour tenir la barre ont généré de nouvelles opportunités. Aux audacieux de les saisir !
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Par Frédéric Lemaire, Directeur France, Cohesity.