La virtualisation n’est pas réservée aux seuls serveurs, elle va modifier les réseaux et les datacenters. Autre évolution impressionnante ,celle des processeurs de plus en plus économes en énergie.

« Si le cloud public était un pays, sa consommation électrique le mettrait au cinquième rang mondial ». Cette remarque effectuée par Hewlett Packard souligne la principale nécessité des  Data Centers : réduire leur consommation électrique, première dépense d’exploitation devenue une obsession  pour leur administrateur sachant que l’énergie utilisée se transforme en chaleur qu’il faudra aussi évacuer de manière électrique !

C’est dans cette optique qu’il faut analyser les derniers lancements de serveurs de HP comme les Moonshot, moins gourmands en énergie, qui exploitent des centaines de processeurs directement dérivés des téléphones portables. Dell, IBM , Lenovo et Cisco tiennent aussi ce discours « vert » pour leurs serveurs avec de nouveaux processeurs très économiques, eux aussi.

La virtualisation gagne les réseaux

Pour optimiser l’utilisation des grands ordinateurs, la virtualisation – qui avait permis d’augmenter les niveaux d’utilisation réelle des serveurs – s’infiltre désormais dans les réseaux. Lundi 26 août 2013, VMWare lancera son offensive NSX qui devrait marquer une étape dans l’histoire des réseaux de données.

La notion de Software Defined Network, synonyme de révolution des réseaux, va devenir une réalité immédiate. On pourrait la résumer par une réduction de l’importance des routeurs dont les fonctions essentielles seront transférées sur de simples serveurs et des commutateurs intégrés aux datacenters.

Cette remise en question des routeurs par des « Software Driven datacenters, va simplifier la virtualisation des réseaux, devenue partie intégrante des serveurs. Même si cela fait longtemps que tous les fabricants de routeurs et switchs permettaient la virtualisation des ports qu’ils s’agissent de ceux des postes clients, des communications distantes ou des réseaux de stockage, les solutions préconisées par VMWare iront encore plus loin avec l’automatisation du paramétrage.

Avec la complète virtualisation du réseau, serveurs et réseaux ne feront plus qu’un ! Ce ne sera pas sans créer des problème de responsabilités : les administrateurs réseaux devant s’adapter aux nouveaux outils des serveurs. Le réseau pour sa partie logicielle sera  largement « digérée » par les serveurs, même s’il faudra toujours des aiguillages, des switchs . On pourra  automatiser la gestion des data centers répartis sur plusieurs sites et il sera difficile de dire « où tourne mon application ? », les répartitions s’effectuant automatiquement.

nsx

Les listes de contrôle d’accès (ACLs), les VLAN, les firewall et le partitionnement réseau qui devaient jusque-là être définis à l’avance seront désormais simplifiés. La virtualisation de serveur qui a permis d’accélérer le « provisioning » de nouvelles applications et la mobilité des VM a rendu les anciens processus manuels plus difficiles.

Pour les trois principaux fournisseurs de routeurs qui représentent 95% du marché,  Cisco, Juniper et Alcatel, la remise en question est profonde. Mais les trois fabricants y travaillent d’arrache-pied depuis des lustres et tous proposent ou vont proposer des solutions de virtualisation. De plus les opérateurs ne vont pas arrêter leurs services pour simplifier leurs réseaux, donc l’intégration se fera progressivement à la manière d’IPV6, sans rupture. Bref, avec les nouveaux data center « virtuels », le cloud ne se contente pas seulement de remettre en cause l’informatique classique, elle va modifier aussi le paysage des réseaux et les services proposés par les opérateurs.