Alors qu’Apple abandonne Intel pour ARM, des révélations du Wall Street Journal et de l’agence Reuters laissent planer le doute quant à l’avenir du concepteur des CPU qui animent tous les smartphones de la planète.

Sur le papier tout va pour le mieux pour le concepteur de processeurs ARM. Au cœur de tous les smartphones depuis l’apparition de ces derniers, ses processeurs ont désormais trouvé leur place dans les serveurs (notamment dans les clouds à commencer par ceux d’Amazon et de Scaleway), dans les supercalculateurs HPC (à commencer par le plus puissant d’entre eux, le Fugaku) et même dans les ordinateurs avec les Always Connected PC (comme Surface Pro X) et surtout Apple qui abandonne Apple au profit de ses propres processeurs à base ARM.

Pourtant, le concepteur semble connaître un été compliqué.

Il a d’abord annoncé fin juin, à la surprise générale, vouloir délaisser les processeurs IoT pour investir davantage sur les technologies smartphones, PC et serveurs.

Par ailleurs, selon le Wall Street Journal, l’entreprise serait à vendre ! En effet, ARM appartient à Softbank qui a racheté le concepteur anglais en 2016 pour la rondelette somme de 31 milliards de dollars. Softbank serait aujourd’hui en pleine interrogation sur l’avenir à donner à ARM et accélérer les retours sur investissement.

Softbank aurait ainsi chargé Goldman Sachs Group d’explorer plusieurs pistes : la vente pure et simple d’ARM (qui pourrait rapporter au minimum 41 milliards de dollars mais probablement plus encore), un désengagement partiel pour rapidement engranger du cache tout en conservant la majorité des parts de cette pépite, soit une IPO (autrement dit une entrée en bourse) qui ne manquerait pas de faire flamber la valeur de l’entreprise (des clients comme Qualcomm, Apple, Amazon, Huawei, Sunway, Samsung, voudront probablement entrer au capital d’une entreprise clé pour leur business).

En attendant, Softbank cherche à rapidement améliorer la profitabilité de sa marque. Selon l’agence Reuters, ARM aurait très significativement augmenté le coût de ses licences dans les récentes négociations avec ses clients. Certaines sources avancent une multiplication par 4 sur certains designs de processeurs.

Tout ce remue-ménage autour d’ARM a de quoi inquiéter. Si les choses peuvent finir de façon très favorable pour Softbank, elles pourraient aussi tourner au vinaigre pour ARM. Car certains acteurs commencent à s’interroger sur l’opportunité d’aller voir ailleurs. Il existe en effet d’autres architectures de processeurs, dont certaines en open-source comme RISC V, Amber, OpenPOWER, OpenSPARC… C’est notamment le cas des Chinois qui cherchent à ne plus dépendre de technologies liées à des brevets américains ou européens mais également de certains acteurs américains qui n’apprécient ni l’augmentation soudaine des licences ni le désintérêt du concepteur pour l’IoT.