Si leur ROI n’est pas mis en cause, les ERP en place dans les PME ne contribuent pas à la baisse du budget informatique et à la motivation des salariés.

C’est ce qu’indique l’édition 2015 de l’étude ERP réalisée par le CXP. Selon cette étude, plus de la moitié des ERP (56 %) sont installés depuis plus de 5 ans et 28 % le sont depuis plus de 10 ans. 17 % des installations datent de moins de deux ans. Le parc logiciel reste donc âgé, les évolutions, même si elles vont dans le bon sens, n’étant pas franchement significatives. Mais les installations sont plutôt à jour, car dans 60 % des cas, la dernière mise à jour date de moins d’un an.

L’hébergement demeure très majoritairement on-premise (84 %). Seules 12 % des installations résident sur des serveurs distants, en mode cloud, SaaS ou en hébergement dédié et 2 % des répondants ont adopté une solution hybride.

Quelles applications êtes-vous prêt à envisager en mode SaaS ? 32 % répondent le CRM, 24 % la gestion commerciale et 22 % la comptabilité et les ressources humaines. Mais les décideurs interrogés sont encore 33 % à estimer que toutes les applications doivent être déployées sur des serveurs au sein de l’entreprise. Les deux modules les plus installés sont les achats (74 %) et la gestion commerciale (71 %). Arrivent ensuite la GPAO (51 %), la comptabilité (47 %) et le CRM (30 %).

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Le coût du projet ERP

Environ un tiers des répondants ne connaissent pas le coût total de leur projet ERP. Cependant, pour 19 % d’entre eux, ce coût a été compris entre 30 k€ et 100 k€. 15 % l’estiment entre 100 et 300 k€, 4 % entre 1 et 2,5 M€, 2 % entre 2,5 et 5 M€ et 2 % à plus de 5 M€. Ce coût est notamment lié au nombre de modules déployés, des chiffres cohérents avec la population étudiée. C’est dans les entreprises de moins de 200 salariés que le budget a été le plus respecté : 33 % contre 22 % pour les entreprises plus importantes, la moyenne s’établissant à 29 %, tout comme l’an passé.

Cependant, dans un cas sur dix environ, le périmètre a évolué en cours de projet, faisant déraper le budget : 15 % des répondants estiment que leur budget a été dépassé de moins de 20 %, 8 % de 20 à 50 % et 4 % de plus de 50 %. Avec 43 % des répondants estimant que le budget initial a été respecté, les entreprises de services sont les meilleurs élèves.

Ces dépassements ne sont pas forcément à attribuer aux développements spécifiques, qui dans deux tiers des cas demeurent inférieurs à 25 %. 11 % des répondants estiment néanmoins le poids des développements spécifiques dans leur entreprise à plus de 50 %. « Les développements spécifiques restent limités grâce aux versions verticales de plus en plus souvent proposées par les éditeurs et à la standardisation des processus », commente Patrick Rahali, analyste ERP au CXP en charge de l’enquête.

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Degré de satisfaction des utilisateurs

La satisfaction des utilisateurs est fonction des modules utilisés : c’est dans le domaine de la gestion commerciale que la valeur ajoutée est la plus forte, puisque c’est à la fois le module qui recueille le plus de réponses et de notes élevées. Suivent les achats, la gestion de production, la comptabilité/finances, la logistique, la qualité et la gestion de projets.

La fiabilité du progiciel arrive en tête avec une note de 7 sur 10 talonnée par la richesse fonctionnelle, à 6,7. La satisfaction globale s’établit à 6,35.

L’ergonomie des logiciels laisse toujours à désirer pour la plupart des répondants, qui sont « tout juste satisfaits ». En effet, de la facilité de prise en main aux temps de réponse en passant par la fluidité de la navigation ou la facilité à trouver une information, les notes attribuées oscillent toutes autour de 6,00. L’ergonomie, au global, obtient tout juste 6,25. Les interfaces des ERP n’ont pas évolué comme celle des applications du web et sur mobile auxquelles les utilisateurs sont de plus en plus habitués. Il y a donc un décalage entre les deux un peu comparable à celui qui existait quand les interfaces graphiques se diffusaient et que les ERP étaient proposés le plus souvent en mode caractère.

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L’éditeur puis l’intégrateur

Dans 69 % des cas, c’est l’éditeur lui-même qui a installé le logiciel, un taux encore en rapport avec la population des répondants, majoritairement issus de PME. Seuls 31 % ont fait appel à un intégrateur.

Une liste de points permettant d’évaluer l’intégrateur a été proposée, avec toujours une notation sur 10. C’est au niveau de maîtrise du logiciel par les consultants que la note est la plus forte (7,01), suivie de près par la connaissance du métier par les consultants, avec 6,74. En queue de peloton, avec 5,95, on trouve l’assurance qualité (en légère hausse, toutefois, par rapport aux 5,72 de l’an passé).

Les autres possibilités de réponse, qui ont obtenu des notes intermédiaires, concernaient la méthodologie, la réactivité de l’intégrateur, le respect du cahier des charges lors de la mise en œuvre du logiciel, la capacité de l’intégrateur à s’adapter aux besoins de l’entreprise, la prise en compte des contraintes de l’entreprise et le suivi commercial. Mais, malgré leurs doléances, les trois quarts des répondants pensent faire appel au même intégrateur en cas d’évolution.

Bénéfices enregistrés et vision d’avenir

Une bonne chose : dans une liste d’affirmations concernant le logiciel et son fournisseur, celle qui recueille le plus de « tout à fait d’accord » est : « j’ai confiance en mon fournisseur » (24 %), suivie de « mon logiciel améliore la productivité des salariés de mon entreprise », puis « mon logiciel améliore la collaboration interne et externe ». Autrement dit, même si les entreprises n’ont pas forcément mis en place d’indicateurs de performance, elles estiment tirer des bénéfices de leur ERP.

S’agissant de ROI, ils sont 24 % à attribuer un « Oui tout à fait » et 40 % à attribuer un « Oui un peu » au domaine de l’organisation de l’entreprise. Suivent la gestion des stocks, avec 20 % de « Oui tout à fait », la relation avec les tiers, avec 18 % et la satisfaction des clients, avec 16 %. En revanche, la baisse du budget informatique et la motivation des salariés de l’entreprise ne recueillent respectivement que 4 et 6 % de « Oui tout à fait ». Un peu plus d’un tiers des répondants (38 %) estiment que la contribution de l’ERP aux performances de l’entreprise a été forte ou très forte (cf. schéma 3).

Près de la moitié des répondants déclarent avoir des projets d’évolution dans les douze prochains mois, dont 23 % de manière certaine. Parmi ceux-ci, on trouve encore souvent un simple changement de version (50 %). 60 % pensent faire évoluer leur solution en installant de nouveaux modules ou de nouvelles fonctionnalités et 24 % concernent des projets de BI. À noter que 14 % des répondants déclarent vouloir remplacer leur solution par un nouveau logiciel.

 

 

L’étude ERP du CXP
L’étude ERP du CXP – en partenariat avec erp-infos.com – est présentée en amont des Salons Solutions organisés par Infopromotions Groupe Solutions – l’événement européen dédié aux outils et applications pour la gestion d’entreprise. L’édition 2015 se déroulera du 6 octobre (à compter de 14 heures) au 8 octobre, Porte de Versailles, à Paris.

Ce salon regroupera 6 pôles thématiques complémentaires (dont le Salon erp : 18ème édition du salon des progiciels de gestion intégrés pour les grandes entreprises et les PME/PMI ) pour aider les entreprises à administrer les grandes fonctions, piloter les activités, optimiser leurs performances, fidéliser les clients, développer leurs marchés.

 

Méthodologie
757 réponses ont été validées. L’étude a ciblé les utilisateurs d’ERP en France, issus d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité, même si ce sont les PME et les ETI qui sont les plus représentées à travers les répondants. Deux répondants sur trois travaillent dans une entreprise de moins de 200 salariés. 16 % des répondants font partie d’entreprises de plus de 500 salariés. Dans 46 % des cas, le chiffre d’affaires de l’entreprise est inférieur à 10 M€ alors qu’il dépasse les 100 M€ dans 16 % des cas.

 

Les secteurs d’activité sont assez bien répartis. Avec 15 % des répondants, le secteur de l’industrie ou des biens d’équipements industriels domine. 36 % des répondants sont des managers et 32 % des DSI ou des chefs de projet ; 6 répondants sur 10 sont des décideurs et 92 % ont participé au choix de l’ERP. Enfin, ils sont près de 90 % à être des utilisateurs quotidiens ou presque de leur ERP.