Les légendes ont la peau dure et l’image que l’on se fait de l’espion russe qui a pris goût aux plaisirs occidentaux ne correspond pas avec celle d’Eugène Kaspersky, le sympathique éditeur des logiciels du même nom. On en est presque déçu, lui qui cite souvent James Bond dans ses interventions, n’est pas du tout un ex-espion. ( ci-dessous 6 portraits des acteurs qui ont fait de l’espionnage, un mythe et crée des vocations en France, pour la plupart des ingénieurs et ex militaires de la piscine, le surnom de la DGSE, située à coté de la piscine Vallerey, à la porte des Lilas). Eugène K, selon son service de communication, n’a été qu’ingénieur spécialiste en cryptologie au ministère de l’intérieur russe, une formation sensiblement proche de celle de Guillaume Poupart, le directeur de L’Anssi, l’agence de sécurité française.
Nous avons reçu un message du service de communications à la suite de l’article : « Assises de la sécurité : L’apocalypse selon Eugène Kaspersky ».
« Vous mentionnez à deux reprises qu’Eugène Kaspersky a travaillé pour les services secrets russes et le KGB. Je me permets donc de préciser qu’Eugène Kaspersky n’a jamais travaillé pour les services secrets russes. Il a simplement étudié les mathématiques dans une école sponsorisée à l’époque par le Ministère de l’Energie Atomique, le Ministère de la Défense, l’Agence Spatiale Soviétique, et le KGB. Après avoir obtenu son diplôme, il a ensuite travaillé pour le Ministère de l’intérieur pendant plusieurs années, comme ingénieur informatique ».
Désolé de ce manque de précision, il faut dire qu’en lisant sa biographie, sur wikipédia, on peut facilement se laisser « prendre »à des supputations. Selon cette traduction française .
« En 1987, Eugène Kaspersky est diplômé de la faculté de mathématiques de la Haute École du KGB (renommée en 1992, l’Institut de cryptographie, de télécommunications et d’informatique de l’Académie du FSB à Moscou, où il étudie les mathématiques, la cryptographie et les technologies informatiques, avec une mention en ingénierie mathématique. »
Le KGB a très mauvaise image en Russie où il a été démantelé en 1991 à la suite du Putsh de Moscou. Il a été remplacé par le FSB, les services secrets russes dont les officiers sont formés toujours à la même fameuse école .
Interviewé par la revue Wired, (l’article est commenté sur le blog nota Bene d’Eugène Kaspersky)
« Il précisait qu’après avoir été diplômé en 1987, il avait été recruté comme officier dans l’armée soviétique. L’auteur de l’article précisait: »Un quart de siècle après les faits, il n’a pas voulu divulguer ce qu’il a fait dans l’armée ou ce qu’il a exactement étudié à l’institut. « Cela a été top-secret, donc je ne me souviens pas, » dit-il.
A la suite de cet article Eugène Kaspersky a démenti et mis en exergue la collaboration de sa firme avec les différents organismes comme Interpol qui traquent le crime international : « Je n’ai jamais travaillé au KGB et je n’ai pas de relation avec le Kremlin. »
Eugène Kaspersky a donc travaillé pour le ministère de l’intérieur entre 1987 et 1991 comme ingénieur dans un centre de recherche scientifique.
Les début des travaux d’Eugène K selon Kaspersky labs
C’est là qu’il commence à étudier les virus informatiques pour la première fois après avoir détecté le virus Cascade en 1989. Après avoir analysé le virus, Eugène Kaspersky développe un utilitaire de désinfection – le premier de nombreux à venir. Cascade a été le premier programme malveillant à rentrer dans la désormais célèbre base de données antivirus de Kaspersky Lab, qui contient aujourd’hui, plus de 100 millions de virus. Eugène Kaspersky a rejoint le Centre des technologies de l’information KAMI en 1991, où il dirige alors une petite équipe de partenaires afin de développer l’antivirus AVP – le prototype de ce qui deviendra, des années plus tard, le premier Kaspersky Anti-Virus. Eugène et ses collègues ont alors décidé de créer leur propre entreprise indépendante. En 1997, Kaspersky Lab a été fondée, comme une unité de recherche antivirus . En 2007, il a été nommé PDG de Kaspersky Lab.