L’informatique du futur sera probablement quantique. Et l’une des grandes startups aventurières de ce futur, IonQ, a fait ses débuts vendredi dernier sur le New York Stock Exchange.
Créée en 2015 dans le Maryland, IonQ est l’un des pionniers de l’informatique. Dès le début, l’entreprise est partie sur l’idée d’utiliser des ions piégés pour réaliser des Qubits. La technique des ions piégés est souvent considérée comme présentant l’avantage d’offrir des taux d’erreurs bien plus faibles que celles de D-Wave, IBM ou Google. C’est surtout l’une des premières entreprises à avoir réellement mis en pratique ses théories. Elle produit des machines jusqu’à 32-qubit accessibles depuis les services QaaS (Quantum as a Service) d’AWS, Azure et Google.
En 2021, l’entreprise a finalisé deux innovations qui devraient lui permettre de monter peu à peu l’échelle.
La première est une technologie RMQA (Reconfigurable Multicore Quantum Architecture) qui doit lui permettre d’agréger plusieurs de ses processeurs quantiques au sein d’une même machine.
La seconde se nomme EGTs (Evaporated Glass Traps), un nouveau chipset offrant un meilleur contrôle individuel de chaque qubit au sein d’un ordinateur quantique.
Les deux technologies réunies doivent permettre à IonQ de proposer dans un avenir relativement proche des machines de plusieurs centaines voire milliers de Qubits. En attendant, le fabriquant prépare un processeur 64 Qubits pour 2023. Il affirme que plus de 275 000 développeurs utilisent déjà son kit de développement Qiskit SDK et que ses ordinateurs quantiques exécutent des milliers de jobs quantiques chaque semaine via les services d’AWS, Azure et Google.
L’entreprise anticipe désormais un chiffre d’affaires 2021 de 15 millions de dollars (alors qu’elle tablait sur 5 millions de dollars en début d’année).
Cette entrée en bourse a permis à IonQ de lever 636 millions de dollars (un peu moins que les 650 M$ escomptés). Rappelons que l’entreprise compte parmi ses investisseurs de la première heure des fonds comme Mubadala, Google Ventures, HPE, Amazon, Samsung, Airbus… L’entreprise avait levé 20 millions de dollars en 2017 et 62 millions de dollars en 2019.