Le cloud privé revient sur le devant de la scène. Plus agile, plus sûr, il est surtout plus aligné avec les nouvelles règles du jeu et les 3 défis majeurs de l’informatique que sont le contrôle des coûts, la réduction de la complexité et conformité… 

Lorsqu’une entreprise investit dans son infrastructure informatique, elle se demande souvent si miser exclusivement sur le cloud public reste la meilleure option. Bien que le cloud public offre des avantages indéniables en matière d’élasticité et de gestion des charges de travail fluctuantes, de plus en plus de décideurs IT reconnaissent que, dans certains cas, le cloud privé est une alternative plus adaptée.

Selon le Cigref, l’association regroupant les grandes entreprises et administrations françaises autour des enjeux numériques et IT ainsi que plusieurs experts du secteur, la souveraineté numérique est une priorité croissante pour les entreprises françaises, les poussant à chercher des alternatives aux fournisseurs de cloud public internationaux.

Trois facteurs clés, les 3 C : le coût, la complexité et la conformité

La complexité est un défi majeur, car les environnements informatiques sont souvent cloisonnés entre le calcul, le stockage et la mise en réseau. Gérer ces infrastructures devient alors un casse-tête opérationnel qui détourne du temps et des ressources précieuses de l’innovation et de la croissance de l’entreprise.

Comme chacun le sait, la complexité entraîne également des coûts supplémentaires. C’est d’autant plus vrai pour les entreprises ayant adopté des infrastructures multi-plateformes, les obligeant à repenser ou à adapter leurs applications, ce qui alourdit encore la gestion et freine l’innovation. Enfin, la généralisation de l’intelligence artificielle, y compris l’IA fantôme (shadow AI), pose de nouveaux défis en matière de conformité.
Avec des réglementations de plus en plus strictes sur la confidentialité et la sécurité des données, il est crucial de savoir où sont stockées les données, comment elles sont provisionnées et qui y a accès. Des environnements cloisonnés compliquent cette gestion et augmentent les risques de non-conformité.

Faire face à la complexité

De nombreuses entreprises s’appuient encore sur des infrastructures héritées fortement cloisonnées. Certes, ces infrastructures garantissent la confidentialité des données, optimisent les performances des applications et permettent une maîtrise des coûts. Mais elles créent aussi une dette technique qui freine l’innovation. Dans l’environnement actuel, les entreprises doivent être en mesure d’opérer au-delà des frontières du cloud avec une infrastructure cohérente et des opérations fluides.

Ce dont elles ont besoin, c’est d’une plateforme simplifiée qui offre une infrastructure virtualisée et homogène, intégrant des outils d’automatisation pour l’ensemble de leurs environnements. Ce modèle supprime les cloisonnements et permet une gestion centralisée des infrastructures cloud, des machines virtuelles et des ressources disponibles. Ainsi, les équipes IT peuvent fournir plus rapidement des services aux développeurs internes et reproduire les avantages des microservices du cloud public dans leur cloud privé, accélérant ainsi l’innovation et leur compétitivité.

Réduction des coûts

Un des défis majeurs des entreprises est la flambée des coûts lorsque leur usage du cloud public s’intensifie. Beaucoup d’entre elles font face à des dépenses imprévues liées à la montée en charge, aux transferts de données ou à des services premium qui engendrent des dépassements budgétaires. Selon une étude de Flexera, 45% des responsables français interrogés estiment que la note finale a dépassé beaucoup ou sensiblement les prévisions. Avec l’essor de l’intelligence artificielle et l’augmentation des besoins en puissance de calcul, les équipes IT doivent jongler entre performance et maîtrise des coûts, une tâche de plus en plus ardue.

Les plateformes de cloud privé apportent une série de solutions à ces problématiques. Tout d’abord, elles permettent de rationaliser le déploiement, l’exploitation et la gestion des infrastructures cloud, aidant ainsi les équipes IT à mieux maîtriser leur coût total de possession.

L’automatisation du déploiement et de la gestion du cycle de vie simplifie et automatise les tâches répétitives, réduisant ainsi le besoin d’intervention manuelle et diminuant les coûts opérationnels. De plus, les coûts de stockage peuvent être optimisés en supprimant les composants non essentiels et en ajustant les configurations. Par ailleurs, de nouvelles fonctionnalités, telles que la hiérarchisation de la mémoire (memory tiering), permettent de corriger les déséquilibres entre les cœurs et la mémoire, facilitant ainsi la consolidation des charges de travail et des machines virtuelles. Cela entraîne une réduction des dépenses en mémoire et en licences, même pour des charges de travail intensives en données comme l’intelligence artificielle, le commerce électronique ou le streaming vidéo.

Grâce à ces avantages, les organisations, comme les écoles utilisant des plateformes d’apprentissage en ligne pour la formation et les examens, peuvent adapter rapidement leur infrastructure pour accueillir un grand nombre d’utilisateurs, tout en bénéficiant des garanties de confidentialité et de sécurité des données offertes par le cloud privé.

En offrant ces bénéfices, les plateformes de cloud privé permettent aux entreprises de s’assurer qu’elles disposent d’un environnement efficace et rentable, qui ne pèse ni sur leur bilan financier ni sur leur capacité d’innovation et de croissance. BNP Paribas a notamment passé ce cap récemment en investissant dans le cloud privé pour réduire les coûts et améliorer la protection des données financières.

Anticiper les exigences de conformité

Depuis plusieurs années, la question de la résidence des données est au cœur des préoccupations des décideurs politiques et économiques. L’objectif est double : renforcer la protection de la vie privée et favoriser la souveraineté des données.

La récente polémique autour de DeepSeek illustre parfaitement comment l’IA accentue les préoccupations en matière de conformité. Les régulateurs et les entreprises s’inquiètent des risques de fuite de propriété intellectuelle et d’exposition de données sensibles à des tiers non autorisés.

L’Union européenne a récemment adopté l’AI Act, l’un des cadres réglementaires les plus stricts sur l’usage de l’intelligence artificielle et la confidentialité des données. D’autres marchés, comme le Royaume-Uni, devraient suivre cette voie prochainement.

Face à cette évolution, les entreprises doivent s’assurer que leur infrastructure cloud respecte ces nouvelles normes. Cela implique l’adoption d’une plateforme offrant une approche « zéro trust » garantissant un accès sécurisé aux données, une cyber-résilience avancée pour prévenir et gérer les incidents de sécurité et une conformité proactive avec des outils de suivi et de gestion des risques réglementaires.

En intégrant ces principes dans leur environnement hybride (cloud privé et public), les entreprises peuvent garantir leur conformité actuelle et anticiper les futures évolutions réglementaires.

Répondre aux trois grands défis de l’informatique (les 3 C)

Aujourd’hui, 55% des DSI français affirment que la souveraineté et la sécurité des données sont deux critères majeurs dans le choix du cloud. Ainsi, grâce au cloud privé, les entreprises peuvent renforcer leur stratégie cloud et surmonter les trois principaux obstacles qui freinent leur progression : coût, complexité et conformité. Avec la bonne plateforme, il est possible de réduire les coûts en optimisant l’infrastructure et en automatisant les processus, simplifier les environnements IT en supprimant les cloisonnements et en améliorant la gestion des ressources et garantir la conformité en assurant un contrôle rigoureux des données et de la cybersécurité.

En choisissant une solution qui apporte une approche cohérente et virtualisée de l’infrastructure à travers les environnements cloud, les entreprises peuvent tirer parti des avantages du cloud public et privé. Elles améliorent ainsi la rapidité des services IT, renforcent leur sécurité et gagnent en compétitivité.
Dans un monde où l’IA est omniprésente, cette transformation leur permettra d’innover plus efficacement, d’optimiser leurs opérations et de rester à la pointe du marché.
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Par Mickael Evangelista, Directeur de la Business Unit Infrastructure Software, chez TD SYNNEX

 

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