En se positionnant entre les banques et leurs clients, voire même en remplaçant les institutions bancaires dans certains pays, les FinTechs et les GAFA font de l’ombre aux acteurs financiers traditionnels et menacent de rompre la communication directe entre les clients et les banques, reléguant ces dernières à un rôle d’intermédiaires de paiement. Les FinTechs tiennent leur agilité d’infrastructures et de langages de programmation basés sur les standards les plus récents. Difficile pour les banques de suivre ce rythme effréné alors que leurs systèmes, aussi fiables soient-ils, sont monolithiques et peu évolutifs.

Les FinTechs ne cessent de se développer. Non seulement sur le territoire français mais également à travers le monde : selon le rapport KPMG de Février 2018 ; les levées de fond liées aux FinTechs ont généré 318 ME en 2017, soit une hausse de 84% par rapport à 2016.

En leur proposant de nouveaux services pour gérer leurs comptes ou encore négocier leurs taux de crédits, les FinTechs gagnent la fidélité des utilisateurs au détriment des banques, jusque-là partenaires privilégiés.

Afin de faire face à cette nouvelle concurrence, les banques traditionnelles doivent donc réinventer leur rapport avec le client en lui proposant de nouveaux services avec une rapidité de développement digne d’une start-up. Cependant, les banques traditionnelles restent dépendantes de leurs systèmes informatiques aussi fiables que monolithiques. Elles n’ont donc pas l’agilité nécessaire pour créer ces nouveaux services au rythme de leurs concurrents émergents. Incapables de moderniser rapidement leurs systèmes existants, le plus souvent basés sur des mainframes, et leur capacité de traitement, les banques doivent pourtant envisager une voie alternative. Cette voie est peut-être le Software Defined Mainframe, puisque cette solution permet d’exécuter les applications mainframe sur des systèmes ouverts, sans qu’il soit nécessaire de recompiler ou convertir les typologies de données.

Plus de 150 Fintechs en France

Leetchi, SlimPay, Bankin… Les FinTechs sont légion et proposent de nouveaux services financiers allant de la consultation des comptes bancaires à la renégociation des taux de crédit immobilier en passant par la cagnotte collaborative. Les GAFAs (Google, Amazon, Facebook, Apple) s’immiscent de plus en plus dans cet écosystème en proposant notamment des portefeuilles électroniques tels que le célèbre Apple Pay. De nouveaux moyens de paiements se développent, notamment par la messagerie électronique. Facebook intègre désormais PayPal à son application Messenger et Apple permettra sous peu d’envoyer de l’argent directement par iMessage.

Ces entreprises se basent sur le business model des start-ups et misent donc sur le développement rapide de leur communauté en proposant un service gratuit. Afin de se rémunérer, la plupart de ces start-ups optent pour le freemium associant le gratuit basique à des services payants plus sophistiqués. Ce modèle accroît non seulement leur base d’utilisateurs, mais aussi leur notoriété.

En se positionnant comme point d’accès initial, elles permettent par exemple à un utilisateur de consulter l’ensemble de ses comptes, quelle que soit la banque de référence. Ce type d’outil offre une visibilité difficilement accessible aux banques traditionnelles. Les Fintechs bousculent ainsi les codes en conservant les mots d’ordres suivant : innovation, flexibilité, simplicité et efficacité.

Un nouveau défi pour les banques traditionnelles

Réinventer totalement le rapport avec le consommateur en offrant de meilleurs services ; c’est un défi auquel répondent parfaitement les FinTechs mais sur lequel les banques traditionnelles peinent à s’imposer. Selon Ronan le Moal, Directeur général du groupe Crédit Mutuel Arkéa, 50 personnes suffisent désormais pour créer un acteur financier, là où il en fallait environ 2 000 avant l’apparition des outils digitaux.

La technologie reste donc le point de différenciation entre les banques traditionnelles et les nouveaux acteurs. En effet, les banques ne disposent pas de systèmes flexibles et sont majoritairement dépendantes de systèmes mainframe extrêmement fiables mais trop rigides pour développer rapidement et sans risque de nouveaux services. Les mainframes utilisés par les banques traitent l’ensemble de leurs données depuis de nombreuses années, dans un respect rigoureux des normes et réglementations, mais peuvent représenter un frein à l’innovation. De plus, la maintenance de ces systèmes tend à devenir plus complexe de par le manque de compétences qui s’accroît à mesure que les informaticiens compétents quittent le marché pour la retraite sans être remplacés par de nouvelles ressources.

Ce manque de flexibilité de leurs systèmes informatiques, affecte ainsi l’image des banques traditionnelles dont la capacité d’innovation semble moindre que celle des FinTechs.

La nécessité de migrer vers des systèmes d’information plus souples

Afin de faire évoluer les systèmes anciens stables mais peu évolutifs, les banques traditionnelles doivent désormais trouver une technologie alternative plus souple et agile mais sans risque.

L’émulation d’environnements mainframe dans des containers logiciels, comme un Software Defined Mainframe, permet d’exécuter des programmes conçus pour le mainframe sur des plateformes x86 standard du marché, le tout avec un même souci de performance, puisqu’il reste possible d’effectuer une fréquence élevée de transactions par seconde sur des architectures plus souples et plus évolutives.

Aujourd’hui plus que jamais, les banques traditionnelles doivent revoir la flexibilité et l’agilité de leur système informatique pour exploiter les nouvelles opportunités qu’offre la technologie.

__________
Thilo Rockmann est Chairman & COO, LzLabs